HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre II

Chapitre 62

  Chapitre 62

[2,62] Οὐ μὴν ἀλλὰ τούτοις ἑξῆς φησιν ἀπὸ τῶν ἐκ τῆς Μεγάλης πόλεως λαφύρων ἑξακισχίλια τάλαντα τοῖς Λακεδαιμονίοις πεσεῖν, ὧν τὰ δισχίλια Κλεομένει δοθῆναι κατὰ τοὺς ἐθισμούς. ἐν δὲ τούτοις πρῶτον μὲν τίς οὐκ ἂν θαυμάσειεν τὴν ἀπειρίαν καὶ τὴν ἄγνοιαν τῆς κοινῆς ἐννοίας ὑπὲρ τῆς τῶν Ἑλληνικῶν πραγμάτων χορηγίας καὶ δυνάμεως; ἣν μάλιστα δεῖ παρὰ τοῖς ἱστοριογράφοις ὑπάρχειν. ἐγὼ γὰρ οὐ λέγω κατ´ ἐκείνους τοὺς χρόνους, ἐν οἷς ὑπό τε τῶν ἐν Μακεδονίᾳ βασιλέων, ἔτι δὲ μᾶλλον ὑπὸ τῆς συνεχείας τῶν πρὸς ἀλλήλους πολέμων ἄρδην κατέφθαρτο τὰ Πελοποννησίων, ἀλλ´ ἐν τοῖς καθ´ ἡμᾶς καιροῖς, ἐν οἷς πάντες ἓν καὶ ταὐτὸ λέγοντες μεγίστην καρποῦσθαι δοκοῦσιν εὐδαιμονίαν, ὅμως ἐκ Πελοποννήσου πάσης ἐξ αὐτῶν τῶν ἐπίπλων χωρὶς σωμάτων οὐχ οἷόν τε συναχθῆναι τοσοῦτο πλῆθος χρημάτων. καὶ διότι τοῦτο νῦν οὐκ εἰκῇ, λόγῳ δέ τινι μᾶλλον ἀποφαινόμεθα, δῆλον ἐκ τούτων. τίς γὰρ ὑπὲρ Ἀθηναίων οὐχ ἱστόρηκε διότι καθ´ οὓς καιροὺς μετὰ Θηβαίων εἰς τὸν πρὸς Λακεδαιμονίους ἐνέβαινον πόλεμον καὶ μυρίους μὲν ἐξέπεμπον στρατιώτας, ἑκατὸν δ´ ἐπλήρουν τριήρεις, ὅτι τότε κρίναντες ἀπὸ τῆς ἀξίας ποιεῖσθαι τὰς εἰς τὸν πόλεμον εἰσφορὰς ἐτιμήσαντο τήν τε χώραν τὴν Ἀττικὴν ἅπασαν καὶ τὰς οἰκίας, ὁμοίως δὲ καὶ τὴν λοιπὴν οὐσίαν· ἀλλ´ ὅμως τὸ σύμπαν τίμημα τῆς ἀξίας ἐνέλιπε τῶν ἑξακισχιλίων διακοσίοις καὶ πεντήκοντα ταλάντοις. ἐξ ὧν οὐκ ἀπεοικὸς ἂν φανείη τὸ περὶ Πελοποννησίων ἄρτι ῥηθὲν ὑπ´ ἐμοῦ. κατὰ δ´ ἐκείνους τοὺς καιροὺς ἐξ αὐτῆς τῆς Μεγάλης πόλεως ὑπερβολικῶς ἀποφαινόμενος οὐκ ἄν τις εἰπεῖν τολμήσειεν πλείω γενέσθαι τριακοσίων, ἐπειδήπερ ὁμολογούμενόν ἐστι διότι καὶ τῶν ἐλευθέρων καὶ τῶν δουλικῶν σωμάτων τὰ πλεῖστα συνέβη διαφυγεῖν εἰς τὴν Μεσσήνην. μέγιστον δὲ τῶν προειρημένων τεκμήριον· οὐδενὸς γὰρ ὄντες δεύτεροι τῶν Ἀρκάδων Μαντινεῖς οὔτε κατὰ τὴν δύναμιν οὔτε κατὰ τὴν περιουσίαν, ὡς αὐτὸς οὗτός φησιν, ἐκ πολιορκίας δὲ καὶ παραδόσεως ἁλόντες, ὥστε μήτε διαφυγεῖν μηδένα μήτε διακλαπῆναι ῥᾳδίως μηδέν, ὅμως τὸ πᾶν λάφυρον ἐποίησαν μετὰ τῶν σωμάτων κατὰ τοὺς αὐτοὺς καιροὺς τάλαντα τριακόσια. [2,62] Phylarchos déclare ensuite que sur le butin fait à Mégalopolis il revint aux Lacédémoniens six mille talents, dont deux mille furent, suivant l'usage, donnés à Cléomène comme gratification. Qui ne trouverait singulier de le voir ignorer aussi profondément ce que tout le monde sait sur les ressources et les richesses de la Grèce ? Un historien devrait pourtant être bien renseigné à ce sujet. Je ne parle pas des temps où le Péloponèse s'est trouvé complètement ruiné par les rois de Macédoine et surtout par les guerres intestines qui y ont sévi sans interruption, mais de notre époque, où l'union de tous ses peuples a donné à la péninsule une très grande prospérité : eh bien ! même aujourd'hui, on ne tirerait pas une pareille somme de tout ce que possèdent les habitants du Péloponèse, à moins de vendre leur propre personne. Et je ne dis pas cela à la légère, mais en me fondant sur des raisons sérieuses. En voici la preuve. Tout le monde sait que, quand les Athéniens se liguèrent avec les Thébains contre les Lacédémoniens, qu'ils armèrent dix mille hommes et équipèrent cent vaisseaux, ils votèrent, pour subvenir aux frais de la guerre, un impôt proportionnel sur le capital et firent, en conséquence, évaluer toutes les terres de l'Attique, tous les immeubles et, d'une façon générale, tout ce que chacun possédait ; or le total obtenu par l'estimation n'atteignit pas cette somme de six mille talents : il s'en fallait de deux cent cinquante. Il n'y a donc rien que de très vraisemblable dans ce que j'avançais tout à l'heure au sujet du Péloponèse ; et pour Mégalopolis, personne, quelque envie qu'il ait d'exagérer, n'oserait prétendre qu'on ait pu à cette époque en tirer plus de trois cents talents, puisque — c'est un fait bien établi — la plupart des hommes libres et des esclaves s'étaient enfuis à Messène. Autre argument, et celui-ci capital, en faveur de ma thèse : d'après Phylarchos lui-même, la première ville de l'Arcadie pour son importance et sa richesse était Mantinée ; or, quand elle eut capitulé à la suite d'un siège, sans que personne pût s'enfuir ni rien dissimuler de ce qui lui appartenait, le butin que firent alors les vainqueurs, y compris ce que rapporta la vente des prisonniers, ne dépassa pas trois cents talents.


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Dernière mise à jour : 16/03/2006