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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Solon

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] τῶν δ' ἄλλων αὐτοῦ νόμων ἴδιος μὲν μάλιστα καὶ παράδοξος κελεύων ἄτιμον εἶναι τὸν ἐν στάσει μηδετέρας μερίδος γενόμενον. Βούλεται δ', ὡς ἔοικε, μὴ ἀπαθῶς μηδ' ἀναισθήτως ἔχειν πρὸς τὸ κοινόν, ἐν ἀσφαλεῖ θέμενον τὰ οἰκεῖα καὶ τῷ μὴ συναλγεῖν μηδὲ συννοσεῖν τῇ πατρίδι καλλωπιζόμενον, ἀλλ' αὐτόθεν τοῖς τὰ βελτίω καὶ δικαιότερα πράττουσι προσθέμενον, συγκινδυνεύειν καὶ βοηθεῖν, μᾶλλον περιμένειν ἀκινδύνως τὰ τῶν κρατούντων. (2) ἄτοπος δὲ δοκεῖ καὶ γελοῖος τῇ ἐπικλήρῳ διδούς, ἂν κρατῶν καὶ κύριος γεγονὼς κατὰ τὸν νόμον αὐτὸς μὴ δυνατὸς πλησιάζειν, ὑπὸ τῶν ἔγγιστα του ἀνδρὸς ὀπύεσθαι. καὶ τοῦτο δ' ὀρθῶς ἔχειν τινές φασι πρὸς τοὺς μὴ δυναμένους συνεῖναι, χρημάτων δ' ἕνεκα λαμβάνοντας ἐπικλήρους καὶ τῷ νόμῳ καταβιαζομένους τὴν φύσιν. ὁρῶντες γὰρ βούλεται τὴν ἐπίκληρον συνοῦσαν προήσονται τὸν γάμον μετ' αἰσχύνης καθέξουσι, φιλοπλουτίας καὶ ὕβρεως δίκην διδόντες. (3) εὖ δ' ἔχει καὶ τὸ μὴ πᾶσιν, ἀλλὰ τῶν συγγενῶν τοῦ ἀνδρὸς βούλεται διαλέγεσθαι τὴν ἐπίκληρον, ὅπως οἰκεῖον καὶ μετέχον τοῦ γένους τὸ τικτόμενον. εἰς τοῦτο δὲ συντελεῖ καὶ τὸ τὴν νύμφην τῷ νυμφίῳ συγκαθείργνυσθαι μήλου κυδωνίου κατατραγοῦσαν, καὶ τὸ τρὶς ἑκάστου μηνὸς ἐντυγχάνειν πάντως τῇ ἐπικλήρῳ τὸν λαβόντα. καὶ γὰρ εἰ μὴ γένοιντο παῖδες, ἀλλὰ τιμή τις ἀνδρὸς αὕτη πρὸς σώφρονα γυναῖκα, καὶ φιλοφροσύνη πολλὰ τῶν συλλεγομένων ἑκάστοτε δυσχερῶν ἀφαιροῦσα, καὶ ταῖς διαφοραῖς οὐκ ἐῶσα παντάπασιν ἀποστραφῆναι. (4) τῶν δ' ἄλλων γάμων ἀφεῖλε τὰς φερνάς, ἱμάτια τρία καὶ σκεύη μικροῦ νομίσματος ἄξια κελεύσας, ἕτερον δὲ μηδὲν ἐπιφέρεσθαι τὴν γαμουμένην. οὐ γὰρ ἐβούλετο μισθοφόρον οὐδ' ὤνιον εἶναι τὸν γάμον, ἀλλ' ἐπὶ τεκνώσει καὶ χάριτι καὶ φιλότητι γίνεσθαι τὸν ἀνδρὸς καὶ γυναικὸς συνοικισμόν. μὲν γὰρ Διονύσιος, ἀξιούσης τῆς μητρὸς αὐτοῦ δοθῆναί τινι τῶν πολιτῶν πρὸς γάμον, ἔφη τοὺς μὲν τῆς πόλεως νόμους λελυκέναι τυραννῶν, τοὺς δὲ τῆς φύσεως οὐκ εἶναι δυνατὸς βιάζεσθαι γάμους νυμφαγωγῶν παρ' ἡλικίαν· (5) ἐν δὲ ταῖς πόλεσι τὴν ἀταξίαν ταύτην οὐ δοτέον, οὐδὲ περιοπτέον ἀώρους καὶ ἀχαρίτους ἐπιπλοκὰς καὶ μηδὲν ἔργον γαμήλιον ἐχούσας μηδὲ τέλος. ἀλλὰ γέροντι νέαν ἀγομένῳ φαίη τις ἂν ἐμμελὴς ἄρχων νομοθέτης τὸ πρὸς τὸν Φιλοκτήτην· "εὖ γοῦν ὡς γαμεῖν ἔχεις τάλας", καὶ νέον ἐν δωματίῳ πλουσίας πρεσβύτιδος, ὥσπερ οἱ πέρδικες, ἀπὸ συνουσίας παχυνόμενον ἐξανευρὼν μετοικίσει πρὸς παρθένον νύμφην ἀνδρὸς δεομένην. ταῦτα μὲν οὖν περὶ τούτων. [20] XXV. Parmi les autres lois de Solon, il en est une fort étrange, qui note d'infamie tout citoyen qui, dans une sédition, ne se déclare pour aucun parti. Apparemment il ne voulait pas que les particuliers fussent indifférents et insensibles aux calamités publiques, et que, contents d'avoir mis en sûreté leurs personnes et leurs biens, ils se fissent un mérite de n'avoir pris aucune part aux maux de la patrie. Il voulait que, dès le commencement de la sédition, ils s'attachassent à la cause la plus juste; et qu'au lieu d'attendre de quel côté la victoire se déclarerait, ils secourussent les gens honnêtes, et partageassent avec eux le danger. XXVI. Une autre de ses lois qui me paraît aussi absurde que ridicule, c'est celle qui permet à une riche héritière dont le mari est impuissant et ne l'a épousée qu'en vertu de la loi, d'habiter avec celui des parents de son mari qu'elle préférera. Quelques personnes cependant approuvent cette loi, et trouvent juste qu'on punisse la cupidité de ceux qui inhabiles au mariage, épousent de riches héritières pour jouir de leurs biens, et s'autorisent de la loi pour outrager la nature. Instruits que leurs femmes pourront s'attacher à un autre, ou ils renonceront au mariage, ou ils ne se marieront que pour leur honte, et pour subir la juste peine de leur avarice et de leur imprudence. C'est, dit-on encore, avec beaucoup de sagesse que dans ce cas le législateur a voulu que la femme ne pût fixer son choix que sur un parent du mari, afin que les enfants qui en naîtraient fussent du même sang et de la même race. C'est par un semblable motif qu'il ordonna aux nouveaux mariés de se renfermer ensemble pour manger l'un et l'autre du coing, et qu'il obligea le mari de voir sa femme au moins trois fois par mois. Quoiqu'il n'en vienne point d'enfants, c'est toujours un honneur qu'il rend à la vertu de sa femme. D'ailleurs ces marques de tendresse dissipent les sujets de mécontentement qui naissent si souvent entre les époux, et les empêchent de dégénérer en une rupture ouverte. Il proscrivit les dots pour les autres mariages, et régla que les femmes n'apporteraient à leurs maris que trois robes et quelques meubles de peu de valeur. Il voulut que le mariage fût moins un objet de trafic et de lucre qu'une société intime entre le mari et la femme, qui n'eût pour but que d'avoir des enfants, et de goûter ensemble les douceurs d'une tendresse mutuelle. La mère de Denys le tyran demandait à son fils de la marier à un jeune homme de Syracuse. « J'ai bien pu, lui répondit-il, usurper la tyrannie de la ville et en violer les lois; mais il n'est pas en mon pouvoir de forcer les lois de la nature, pour faire de ces mariages que l'âge ne permet pas. » Il ne faut pas autoriser dans les villes un pareil désordre, ni tolérer ces unions si disproportionnées, qui ne sauraient avoir aucune douceur, et qui ne peuvent remplir aucune des fins qu'on se propose dans le mariage. Un sage magistrat, un législateur sensé, pourraient appliquer à un vieillard qui épouse une jeune femme, ce qu'on dit à Philoctète : "Malheureux! peux-tu bien songer au mariage"? Et s'ils voyaient un jeune homme s'engraisser auprès d'une vieille femme, comme les mâles des perdrix s'engraissent près de leurs femelles, ils l'en arracheraient pour le faire passer dans la maison d'une jeune femme qui n'aurait pas de mari. Mais en voilà assez sur cette matière.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007