[11] ἤδη μὲν οὖν καὶ ἀπὸ τούτων ἔνδοξος ἦν ὁ Σόλων καὶ
μέγας. ἐθαυμάσθη δὲ καὶ διεβοήθη μᾶλλον ἐν τοῖς Ἕλλησιν
εἰπὼν ὑπὲρ τοῦ ἱεροῦ τοῦ ἐν Δελφοῖς, ὡς χρὴ βοηθεῖν καὶ μὴ
περιορᾶν Κιρραίους ὑβρίζοντας εἰς τὸ μαντεῖον, ἀλλὰ
προσαμύνειν ὑπὲρ τοῦ θεοῦ Δελφοῖς. πεισθέντες γὰρ ὑπ'
ἐκείνου πρὸς τὸν πόλεμον ὥρμησαν οἱ Ἀμφικτύονες, ὡς ἄλλοι
τε μαρτυροῦσι καὶ Ἀριστοτέλης ἐν τῇ τῶν Πυθιονικῶν
ἀναγραφῇ Σόλωνι τὴν γνώμην ἀνατιθείς. (2) οὐ μέντοι
στρατηγὸς ἐπὶ τοῦτον ἀπεδείχθη τὸν πόλεμον, ὡς λέγειν φησὶν
Ἕρμιππος Εὐάνθη τὸν Σάμιον· οὔτε γὰρ Αἰσχίνης ὁ ῥήτωρ τοῦτ'
εἴρηκεν, ἔν τε τοῖς Δελφῶν ὑπομνήμασιν Ἀλκμαίων, οὐ Σόλων,
Ἀθηναίων στρατηγὸς ἀναγέγραπται.
| [11] XIII. Ce succès acquit à Solon beaucoup de considération et de crédit;
et sa réputation fut encore accrue par la harangue qu'il prononça
pour le temple de Delphes. Il montra qu'on devait en prendre la defense,
et ne pas souffrir que les Cirrhéens en profanassent l'oracle : qu'il fallait, pour
l'honneur du dieu même, secourir une ville qui lui était consacrée. Les
amphictyons, entraînés par ses raisons, déclarèrent la guerre à ceux de Cirrha. Ce
fait est attesté par plusieurs écrivains, et entre autres par Aristote, dans son ouvrage
sur les vainqueurs des jeux pythiques, où il attribue ce décret à Solon. Cependant il
ne fut pas nommé général; et c'est à tort qu'Évanthes de Samos l'a avancé, au
rapport d'Hermippus. L'orateur Eschine lui-même n'en dit rien; et l'on voit, par les
registres de Delphes, que ce fut Alcméon, et non pas Solon, qui commanda les
Athéniens dans cette guerre.
|