[24] μικροῦ δὲ πάντων ἀφέμενος τῶν ἄλλων ἔθυέ τε καὶ
διεμαντεύετο καθήμενος, ἕως ἐπῆλθον αὐτοῖς οἱ πολέμιοι, τῷ
μὲν πεζῷ τὰ τείχη καὶ τὸ στρατόπεδον αὐτῶν πολιορκοῦντες,
ταῖς δὲ ναυσὶ κύκλῳ τὸν λιμένα περιλαμβάνοντες, οὐκ αὐτοὶ
μόνον ταῖς τριήρεσιν, ἀλλὰ καὶ τὰ παιδάρια πανταχόθεν
ἐπιβαίνοντα τῶν ἁλιάδων καὶ ταῖς σκάφαις προσπλέοντα
προὐκαλεῖτο τοὺς Ἀθηναίους καὶ προὐπηλάκιζεν. (2) ὧν ἕνα,
παῖδα γνωρίμων γονέων, Ἡρακλείδην, προεξελάσαντα τῷ
πλοίῳ ναῦς Ἀττικὴ διώκουσα κατελάμβανε. δείσας δὲ περὶ
αὐτῷ Πόλλιχος ὁ θεῖος ἀντελαύνει δέκα τριήρεσιν ὧν ἦρχεν· οἱ
δ' ἄλλοι περὶ τοῦ Πολλιχου φοβηθέντες ὡσαύτως ἀνήγοντο. καὶ
ναυμαχίας ἰσχυρᾶς γενομένης ἐνίκησαν οἱ Συρακούσιοι, καὶ
τὸν Εὐρυμέδοντα πολλῶν μετ' ἄλλων διέφθειραν. (3) ἦν οὖν
οὐκέτι μένειν ἀνασχετὰ Ἀθηναίοις, ἀλλὰ τῶν στρατηγῶν
κατεβόων πεζῇ κελεύοντες ἀναχωρεῖν. καὶ γὰρ οἱ Συρακούσιοι
νικήσαντες εὐθὺς ἐνέφραξαν καὶ ἀπέκλεισαν τὸν διέκπλουν
τοῦ λιμένος. οἱ δὲ περὶ τὸν Νικίαν τοῦτο μὲν οὐκ ἐπείθοντο·
δεινὸν γὰρ ἦν ἀπολιπεῖν ὁλκάδας τε πολλὰς καὶ τριήρεις
ὀλίγον ἀριθμῷ διακοσίων (4) ἀποδεούσας· ἐμβιβάσαντες δὲ τῶν
πεζῶν τοὺς ἀρίστους καὶ τῶν ἀκοντιστῶν τοὺς ἀλκιμωτάτους
ἐπλήρωσαν ἑκατὸν καὶ δέκα τριήρεις· αἱ γὰρ ἄλλαι ταρσῶν
ἐνδεεῖς ἦσαν. τὸν δὲ λοιπὸν ὄχλον ἔστησε παρὰ θάλασσαν ὁ
Νικίας, ἐκλιπὼν τὸ μέγα στρατόπεδον καὶ τὰ τείχη τὰ
συνάπτοντα πρὸς τὸ Ἡράκλειον, ὥστε μὴ τεθυκότων τὴν
εἰθισμένην θυσίαν τῷ Ἡρακλεῖ τῶν Συρακουσίων, θῦσαι τότε
τοὺς ἱερεῖς καὶ στρατηγοὺς ἀναβάντας ἤδη πληρουμένων τῶν
τριήρων.
| [24] Abandonnant donc tout autre soin, il ne s'occupa que de sacrifices,
jusqu'à ce que les ennemis vinrent avec leur armée de terre assaillir son
camp et sa muraille, et environner le port de leurs vaisseaux. Les enfants eux-mêmes,
se jetant au hasard dans des bateaux de pêcheurs et dans des barques, et
s'approchant des Athéniens, les défiaient au combat et les accablaient d'injures. Un
de ces jeunes gens, nommé Héraclide, fils de parents distingués dans Syracuse,
s'étant plus avancé que les autres, fut sur le point d'être pris par une galère
athénienne qui s'était mise à sa poursuite; son oncle Pollychus, craignant pour lui,
s'élance à son secours avec dix galères qu'il commandait; les autres capitaines, qui
craignaient aussi pour Pollychus, s'avancèrent pour le soutenir, et il s'engagea un
violent combat, dans lequel les Syracusains remportèrent la victoire, et où périt
Eurymédon avec un grand nombre d'Athéniens. Les troupes voyant qu'il n'était plus
possible de tenir dans ce poste, et que les Syracusains, après leur victoire, avaient
fermé la sortie du port, pressèrent à grands cris leurs généraux de les ramener par
terre. XXXV. Mais Nicias ne voulut jamais y consentir; il trouvait trop de honte à
abandonner aux ennemis un si grand nombre de vaisseaux de charge, et près de
deux cents galères. Il fit donc embarquer sa meilleure infanterie, ses plus braves gens
de trait, et en remplit cent dix galères; il n'y avait plus de rameurs pour les autres. Il
rangea en bataille sur le rivage le reste de ses troupes, et abandonna son camp et ses
murailles, qui s'étendaient jusqu'au temple d'Hercule. Les Syracusains, qui depuis
longtemps n'avaient pu offrir à ce dieu leur sacrifice accoutumé, y envoyèrent leurs
prêtres et leurs généraux pour s'acquitter de ce devoir.
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