HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Nicias

Chapitre 25

  Chapitre 25

[25] ἐπεὶ δ' οἱ μάντεις τοῖς Συρακουσίοις ἀπήγγειλαν ἐκ τῶν ἱερῶν λαμπρότητα καὶ νίκην μὴ καταρχομένοις μάχης, ἀλλ' ἀμυνομένοις - καὶ γὰρ τὸν Ἡρακλέα πάντων κρατεῖν ἀμυνόμενον καὶ προεπιχειρούμενον - , ἀνήχθησαν. δὲ ναυμαχία πολὺ μεγίστη καὶ καρτερωτάτη γενομένη, καὶ μηδὲν ἐλάττονα πάθη καὶ θορύβους παρασχοῦσα τοῖς θεωμένοις τοῖς ἀγωνιζομένοις διὰ τὴν παντὸς ἐπίβλεψιν τοῦ ἔργου ποικίλας μεταβολὰς καὶ ἀπροσδοκήτους ἐν ὀλίγῳ λαμβάνοντος, ἔβλαπτε ταῖς αὐτῶν παρασκευαῖς οὐχ ἧττον τῶν πολεμίων τοὺς Ἀθηναίους. (2) ἀθρόαις γὰρ ἐμάχοντο ταῖς ναυσὶ καὶ βαρείαις πρὸς κούφας ἀλλαχόθεν ἄλλας ἐπιφερομένας, καὶ βαλλόμενοι λίθοις ὁμοίαν ἔχουσι τὴν πληγὴν πανταχόθεν ἀντέβαλλον ἀκοντίοις καὶ τοξεύμασιν, ὧν σάλος τὴν εὐθυβολίαν διέστρεφεν, ὥστε μὴ πάντα κατ' αἰχμὴν προσφέρεσθαι. ταῦτα δ' Ἀρίστων Κορίνθιος κυβερνήτης ἐδίδαξε τοὺς Συρακουσίους, καὶ παρὰ τὴν μάχην αὐτὴν ἀγωνιζόμενος προθύμως ἔπεσεν ἤδη κρατούντων τῶν Συρακουσίων. (3) γενομένης δὲ μεγάλης τροπῆς καὶ φθορᾶς, μὲν κατὰ θάλασσαν φυγὴ τοῖς Ἀθηναίοις ἀποκέκοπτο· χαλεπὴν δὲ καὶ διὰ γῆς τὴν σωτηρίαν ὁρῶντες οὔτε ναῦς ἀφέλκοντας ἐγγύθεν ἔτι τοὺς πολεμίους ἐκώλυον οὔτε νεκρῶν ᾔτησαν ἀναίρεσιν, ἅτε δὴ τῆς ἐκείνων ἀταφίας τὴν τῶν νοσούντων καὶ τετρωμένων ἀπόλειψιν οἰκτροτέραν οὖσαν ἤδη πρὸ ὀφθαλμῶν ἔχοντες, αὑτοὺς δὲ κἀκείνων ἐπιπονωτέρους ἡγούμενοι, μετὰ πλειόνων κακῶν ἐπὶ ταὐτὸ πάντως ἀφιξομένους τέλος. [25] Les troupes étaient déjà embarquées, lorsque les devins annoncèrent aux Syracusains que les victimes leur promettaient la victoire la plus glorieuse, pourvu qu'ils n'attaquassent pas les premiers, et qu'ils se bornassent à se défendre, à l'exemple d'Hercule, qui n'avait tout dompté qu'en se défendant contre ceux qui le provoquaient. Ils s'avancèrent donc avec confiance, la bataille fut des plus rudes et de plus sanglantes; et ne causa pas moins de trouble et d'agitation dans les deux armées qui en étaient simples spectatrices, que dans celles qui combattaient, car les premières voyaient distinctement tout ce qui se passait; et en peu de temps il arriva des changements aussi divers qu'inattendus. L'ordre de bataille adopté par les Athéniens leur nuisit autant que les ennemis mêmes ; ils tinrent leur flotte serrée, et combattirent avec des galères pesantes contre des vaisseaux qui, se portant partout avec agilité, attaquaient les Athéniens de tous côtés, et les accablaient d'une grêle de pierres, qui, de quelque endroit qu'on les jette, portent toujours leurs coups; au lieu que leurs ennemis ne lançaient contre eux que des traits et des flèches, dont l'agitation de la mer et le mouvement du vaisseau détournaient la direction, et les faisaient porter à faux. C'était Ariston de Corinthe qui avait donné ce conseil aux Syracusains; il fut tué dans le combat en faisant des prodiges de valeur, et lorsque la victoire s'était déjà déclarée pour son parti. XXXVI. Une déroute si complète, et le carnage qui en fut la suite, fermèrent aux Athéniens la retraite par mer; d'un autre côté, la difficulté qu'ils voyaient à se sauver par terre, leur ôtait la force de repousser les ennemis, qui venaient près d'eux pour s'emparer de leurs vaisseaux : ils ne demandèrent pas même à enlever leurs morts, parce qu'ils étaient bien plus touchés du sort de tant de malades et de blessés qu'ils étaient obligés d'abandonner, que de celui des morts qu'ils laissaient sans sépulture. La vue de ces malheureux, qu'ils avaient toujours devant les yeux, leur faisait sentir plus vivement leur propre situation, qui devait bientôt les conduire à la même fin, et par des maux encore plus affreux.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007