HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Nicias

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] καίτοι λέγεται πολλὰ καὶ παρὰ τῶν ἱερέων ἐναντιοῦσθαι πρὸς τὴν στρατείαν· ἀλλ' ἑτέρους ἔχων μάντεις Ἀλκιβιάδης ἐκ δή τινων λογίων προὔφερε παλαιῶν μέγα κλέος τῶν Ἀθηναίων ἀπὸ Σικελίας ἔσεσθαι. καὶ θεοπρόποι τινὲς αὐτῷ παρ' Ἄμμωνος ἀφίκοντο χρησμὸν κομίζοντες ὡς λήψονται Συρακουσίους ἅπαντας Ἀθηναῖοι· τὰ δ' ἐναντία φοβούμενοι δυσφημεῖν ἔκρυπτον. (2) οὐδὲ γὰρ τὰ προὖπτα καὶ καταφανῆ τῶν σημείων ἀπέτρεπεν, τε τῶν Ἑρμῶν περικοπή, μιᾷ νυκτὶ πάντων ἀκρωτηριασθέντων πλὴν ἑνός, ὃν Ἀνδοκίδου καλοῦσιν, ἀνάθημα μὲν τῆς Αἰγηΐδος φυλῆς, κείμενον δὲ πρὸ τῆς τότε οὔσης Ἀνδοκίδου οἰκίας, καὶ τὸ πραχθὲν περὶ τὸν βωμὸν τῶν δώδεκα θεῶν. ἄνθρωπος γάρ τις ἐξαίφνης ἀναπηδήσας ἐπ' αὐτόν, εἶτα περιβὰς ἀπέκοψεν αὑτοῦ λίθω τὸ αἰδοῖον. (3) ἐν δὲ Δελφοῖς Παλλάδιον ἕστηκε χρυσοῦν ἐπὶ φοίνικος χαλκοῦ βεβηκός, ἀνάθημα τῆς πόλεως ἀπὸ τῶν Μηδικῶν ἀριστείων· τοῦτ' ἔκοπτον ἐφ' ἡμέρας πολλὰς προσπετόμενοι κόρακες, καὶ τὸν καρπὸν ὄντα χρυσοῦν τοῦ φοίνικος ἀπέτρωγον καὶ κατέβαλλον. (4) οἱ δὲ ταῦτα μὲν ἔφασαν εἶναι Δελφῶν πλάσματα πεπεισμένων ὑπὸ Συρακουσίων· χρησμοῦ δέ τινος κελεύοντος αὐτοὺς ἐκ Κλαζομενῶν τὴν ἱέρειαν τῆς Ἀθηνᾶς ἄγειν, μετεπέμψαντο τὴν ἄνθρωπον· ἐκαλεῖτο δὲ Ἡσυχία. καὶ τοῦτο ἦν, ὡς ἔοικεν, παρῄνει τῇ πόλει τὸ δαιμόνιον ἐν τῷ παρόντι, τὴν ἡσυχίαν ἄγειν. (5) εἴτε δὴ ταῦτα δείσας εἴτ' ἀνθρωπίνῳ λογισμῷ τὴν στρατείαν φοβηθείς, ἀστρολόγος Μέτων - ἦν γὰρ ἐφ' ἡγεμονίας τινὸς τεταγμένος - προσεποιεῖτο τὴν οἰκίαν ὑφάπτειν ὡς μεμηνώς. οἱ δέ φασιν οὐ μανίαν σκηψάμενον, ἀλλὰ νύκτωρ ἐμπρήσαντα τὴν οἰκίαν προελθεῖν εἰς τὴν ἀγορὰν ταπεινόν, καὶ δεῖσθαι τῶν πολιτῶν ὅπως ἐπὶ συμφορᾷ τοσαύτῃ τὸν υἱὸν αὐτοῦ μέλλοντα πλεῖν τριήραρχον εἰς Σικελίαν ἀφῶσι τῆς στρατείας. (6) Σωκράτει δὲ τῷ σοφῷ τὸ δαιμόνιον οἷς εἰώθει συμβόλοις χρησάμενον πρὸς αὐτὸν ἐμήνυσε κἀκεῖνα, τὸν ἔκπλουν ἐπ' ὀλέθρῳ τῆς πόλεως πραττόμενον. δὲ τοῖς συνήθεσι καὶ φίλοις ἔφρασε, καὶ διῆλθεν εἰς πολλοὺς λόγος. (7) οὐκ ὀλίγους δὲ καὶ τὰ τῶν ἡμερῶν ἐν αἷς τὸν στόλον ἐξέπεμπον ὑπέθραττεν. Ἀδώνια γὰρ εἶχον αἱ γυναῖκες τότε, καὶ προὔκειτο πολλαχόθι τῆς πόλεως εἴδωλα, καὶ ταφαὶ περὶ αὐτὰ καὶ κοπετοὶ γυναικῶν ἦσαν, ὥστε τοὺς ἐν λόγῳ ποιουμένους τινὶ τὰ τοιαῦτα δυσχεραίνειν καὶ δεδιέναι περὶ τῆς παρασκευῆς ἐκείνης καὶ δυνάμεως, μὴ λαμπρότητα καὶ ἀκμὴν ἐπιφανεστάτην σχοῦσα ταχέως μαρανθῇ. [13] XVIII. Cependant les prêtres opposaient contre cette expédition plusieurs présages sinistres. Mais Alcibiade, ayant d'autres devins à ses ordres, faisait répandre parmi le peuple d'anciennes prophéties qui promettaient aux Athéniens une grande gloire dans la Sicile. Il vint des députés du temple d'Ammon lui apporter un oracle qui annonçait aux Athéniens qu'ils feraient tous les Syracusains prisonniers. D'un autre côté, on leur cachait avec soin tout ce qui était contraire à ce projet, de peur de le troubler par des signes fâcheux. Ils ne purent même en être détournés par les prodiges les plus clairs et les plus frappants; tel que le sacrilége commis sur les Hermès qui, dans une même nuit, furent tous mutilés, à l'exception d'un seul, celui qu'on appelait l'Hermès d'Andocide, parce que la tribu Égéide l'avait consacré et placé devant la maison de cet Andocide; on fermait les yeux sur ce qui était arrivé à l'autel des douze dieux, sur lequel un homme avait sauté, et s'étant mis à cheval dessus, il s'était mutilé avec une pierre. Il y avait à Delphes une statue d'or de Pallas, placée sur un palmier de bronze, que la ville d'Athènes avait faite et consacrée des dépouilles des Mèdes. Des corbeaux s'étant venus poser sur cette statue, la becquetèrent pendant plusieurs jours, rongèrent le fruit du palmier, qui était d'or, et qu'ils finirent par abattre. Mais les Athéniens regardèrent tout ce qu'on en disait comme des contes imaginés par les habitants de Delphes, gagnés, disaient-ils, par les Syracusains. Un oracle leur ordonna de faire venir de Clazomène à Athènes la prêtresse de Minerve qui s'appelait Hesychia ; et le dieu conseillait sans doute aux Athéniens, par cet oracle, de se tenir en repos. XIX. L'astrologue Méton, soit par frayeur de ces prodiges, soit par des conjectures fondées sur sa science, craignant l'issue de cette guerre, dans laquelle il devait avoir un commandement, contrefit le fou, et mit le feu à sa maison. Selon d'autres, il ne fit pas semblant d'avoir perdu l'esprit; mais ayant la nuit incendié sa maison, il se rendit le lendemain sur la place dans le plus triste état, et pria les Athéniens, en considération de son infortune, de dispenser de cette expédition son fils, qui devait y commander une galère, et qui était sur le point de s'embarquer. Le démon du sage Socrate lui donna aussi, dans cette occasion, les signes par lesquels il avait coutume de lui présager l'avenir, et lui fit connaître que cette expédition serait fatale à la république. Socrate en prévient dès lors ses amis, et le bruit s'en répandit dans la ville. Les jours de l'embarquement tombèrent à une époque qui jeta aussi dans les esprits le trouble et le découragement. Les femmes athéniennes célébraient alors les fêtes d'Adonis, où l'on voyait de tous côtés, dans la ville, des représentations de morts et de funérailles, où l'on n'entendait que les gémissements des femmes qui les suivaient. Tous ceux qui attachaient de l'importance à ces présages en étaient très affectés; ils craignaient que l'éclat et la magnificence de ces préparatifs, et cet armement formidable, ne finissent par être bientôt flétris.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/09/2007