| [9] Καὶ πρῶτον μὲν τοὺς ἐκ Καπύης ἐλθόντας ὠσάμενοι,
 καὶ πολλῶν ὅπλων ἐπιλαβόμενοι πολεμιστηρίων,
 ἄσμενοι ταῦτα μετελάμβανον, ἀπορρίψαντες ὡς ἄτιμα
 καὶ βάρβαρα τὰ τῶν μονομάχων. ἔπειτα Κλωδίου στρατηγοῦ
 μετὰ τρισχιλίων πεμφθέντος ἐκ Ῥώμης καὶ πολιορκοῦντος
 αὐτοὺς ἐν ὄρει μίαν ἔχοντι χαλεπὴν καὶ στενὴν
 κάθοδον, ἣν ὁ Κλώδιος ἐφρούρει, τὰ δ´ ἄλλα κρημνοὺς
 ἀποτόμους καὶ λισσάδας, ἄμπελον δὲ πολλὴν ἀγρίαν ἐπιπολῆς
 πεφυκυῖαν, ἔτεμνον τῶν κλημάτων τὰ χρήσιμα,
 καὶ συμπλέκοντες ἐξ αὐτῶν κλιμακίδας εὐτόνους καὶ
 βαθείας, ὥστ´ ἄνωθεν ἀνηρτημένας παρὰ τὸ κρημνῶδες
 ἅπτεσθαι τῶν ἐπιπέδων, κατέβαινον ἀσφαλῶς δι´ αὐτῶν
 πλὴν ἑνός. οὗτος δὲ τῶν ὅπλων ἕνεκα μείνας, ἐπεὶ κατέβησαν
 ἠφίει κάτω τὰ ὅπλα, καὶ βαλὼν ἅπαντα τελευταῖος
 ἀπεσῴζετο καὶ αὐτός. ταῦτ´ ἠγνόουν οἱ Ῥωμαῖοι· διὸ καὶ
 περιελθόντες αὐτοὺς ἐξέπληξαν τῷ αἰφνιδίῳ, καὶ φυγῆς
 γενομένης ἔλαβον τὸ στρατόπεδον. καὶ προσεγίνοντο πολλοὶ
 τῶν αὐτόθι βοτήρων καὶ ποιμένων αὐτοῖς, πλῆκται καὶ
 ποδώκεις ἄνδρες, ὧν τοὺς μὲν ὥπλιζον, τοῖς δὲ προδρόμοις
 καὶ ψιλοῖς ἐχρῶντο. δεύτερος ἐκπέμπεται πρὸς αὐτοὺς
 στρατηγὸς Πούπλιος Βαρῖνος, οὗ πρῶτον μὲν ὑποστράτηγόν
 τινα Φούριον ἔχοντα τρισχιλίους στρατιώτας ἐτρέψαντο
 συμβαλόντες, ἔπειτα σύμβουλον αὐτῷ καὶ συνάρχοντα
 Κοσσίνιον ἀποσταλέντα μετὰ πολλῆς δυνάμεως ἐπιτηρήσας
 ὁ Σπάρτακος λουόμενον περὶ Σαλίνας μικρὸν ἐδέησε
 συναρπάσαι. χαλεπῶς δὲ καὶ μόλις ἐκφυγόντος, εὐθὺς μὲν
 ἐκράτησε τῆς ἀποσκευῆς, ἐκ ποδὸς δὲ κατέχων καὶ διώκων
 φόνῳ πολλῷ τὸ στρατόπεδον εἷλεν. ἔπεσε δὲ καὶ Κοσσίνιος.
 αὐτὸν δὲ τὸν στρατηγὸν ἄλλαις μάχαις πολλαῖς
 καταγωνισάμενος, τέλος δὲ τούς τε ῥαβδούχους καὶ τὸν
 ἵππον αὐτοῦ λαβὼν αἰχμάλωτον, ἦν μὲν ἤδη μέγας καὶ
 φοβερός, ἐφρόνει δὲ τὰ εἰκότα, καὶ μὴ προσδοκῶν ὑπερβαλέσθαι
 τὴν Ῥωμαίων δύναμιν, ἦγεν ἐπὶ τὰς Ἄλπεις
 τὸν στρατόν, οἰόμενος δεῖν ὑπερβαλόντας αὐτὰς ἐπὶ τὰ
 οἰκεῖα χωρεῖν, τοὺς μὲν εἰς Θρᾴκην, τοὺς δ´ εἰς Γαλατίαν.
 οἱ δὲ πλήθει τ´ ὄντες ἰσχυροὶ καὶ μέγα φρονοῦντες, οὐχ
 ὑπήκουον, ἀλλ´ ἐπόρθουν ἐπιπορευόμενοι τὴν Ἰταλίαν.
 οὐκέτ´ οὖν τὸ παρ´ ἀξίαν καὶ τὸ αἰσχρὸν ἠνώχλει τῆς ἀποστάσεως
 τὴν σύγκλητον, ἀλλ´ ἤδη διὰ φόβον καὶ κίνδυνον
 ὡς πρὸς ἕνα τῶν δυσκολωτάτων πολέμων καὶ μεγίστων
 ἅμ´ ἀμφοτέρους ἐξέπεμπον τοὺς ὑπάτους. ὧν Γέλλιος
 μὲν τὸ Γερμανικόν, ὕβρει καὶ φρονήματι τῶν Σπαρτακείων
 ἀποσχισθέν, ἐξαίφνης ἐπιπεσὼν ἅπαν διέφθειρε,
 Λέντλου δὲ τὸν Σπάρτακον μεγάλοις στρατοπέδοις περιβαλόντος,
 ὁρμήσας ὁμόσε καὶ μάχην συνάψας, ἐκράτησε
 μὲν τῶν πρεσβευτῶν, ἔλαβε δὲ τὴν ἀποσκευὴν ἅπασαν.
 ὠθουμένῳ δ´ αὐτῷ πρὸς τὰς Ἄλπεις Κάσσιος ὁ τῆς περὶ
 Πάδον Γαλατίας στρατηγὸς ἔχων μυρίους ἀπήντησε, καὶ
 γενομένης μάχης κρατηθεὶς καὶ πολλοὺς ἀποβαλών, μόλις
 αὐτὸς ἐξέφυγε.
 | [9] ils s'en revêtirent avec joie et jetèrent leurs armes de gladiateurs, 
comme désormais indignes d'eux et ne convenant 
plus qu'à des barbares. Clodius, envoyé de Rome avec trois 
mille hommes de troupes pour les combattre, les assiégea 
dans leur fort, qui, situé sur une montagne, n'avait d'accès que 
par un sentier étroit et difficile, dont Clodius gardait l'entrée; 
partout ailleurs ce n'étaient que des roches à pic, couverts 
de ceps de vigne sauvage. Les gens de Spartacus coupèrent 
les sarments les plus propres au projet qu'ils avaient conçu, 
en firent des échelles solides et assez longues pour aller du 
haut de la montagne jusqu'à la plaine. Ils descendirent en 
sûreté à la faveur de ces échelles, à l'exception d'un seul qui 
resta pour leur jeter leurs armes, et qui, après les leur avoir 
glissées, se sauva comme les autres. Les Romains, qui ne 
s'étaient pas aperçus de leur manoeuvre, se virent tout à coup 
enveloppés et furent chargés si brusquement, qu'ils prirent
la fuite et laissèrent leur camp au pouvoir de l'ennemi. Ce 
succès attira dans leur parti un grand nombre de bouviers 
et de pâtres des environs, tous robustes et agiles; ils armèrent 
les uns et se servirent des autres comme de coureurs 
et de troupes légères.
Le second général qui marcha contre eux fut Publius 
Varinus; ils défirent d'abord Furius, son lieutenant, qui les 
avait attaqués avec deux mille hommes. Cossinus, le conseiller 
et le collègue de Varinus, qu'on avait envoyé ensuite contre 
eux avec un grand corps de troupes, fut sur le point d'être 
surpris et enlevé par Spartacus pendant qu'il était aux bains 
de Salines, d'où il eut beaucoup de peine à se sauver. Spartacus, 
s'étant rendu maître de ses bagages et l'ayant suivi de 
près, lui tua un grand nombre de soldats et s'empara de son 
camp; Cossinus périt dans cette déroute. Spartacus battit 
Varinus lui-même en plusieurs rencontres; et, s'étant saisi 
de ses licteurs et de son cheval de bataille, il se rendit par 
ses exploits aussi grand que redoutable. Mais, sans être ébloui 
de ses succès, il prit des mesures très sages, et, ne se flattant 
pas de triompher de la puissance romaine, il conduisit son 
armée vers les Alpes, persuadé que ce qu'il y avait de mieux 
à faire était de traverser ces montagnes et de se retirer chacun 
dans leur pays, les uns dans les Gaules, les autres dans 
la Thrace. Mais ses troupes, à qui leur nombre et leurs succès 
avaient inspiré la plus grande confiance, refusèrent de le 
suivre et se répandirent dans l'Italie pour la ravager.
Ce ne fut donc plus l'indignité et la honte de cette révolte 
qui irritèrent le sénat; la crainte et le danger d'avoir à 
soutenir une des guerres les plus difficiles et les plus périlleuses 
que Rome eût encore eues sur les bras, les déterminèrent 
à y envoyer les deux consuls. Gellius, l'un d'eux, étant 
tombé brusquement sur un corps de Germains qui, par fierté 
et par mépris, était séparé des troupes de Spartacus, le tailla 
en pièces. Lentulus son collègue, qui commandait des corps 
d'armée nombreux, avait environné Spartacus, qui, revenant 
sur ses pas, attaque les lieutenants du consul, les défait et
s'empare de tout leur bagage. De là il continuait sa marche 
vers les Alpes, lorsque Cassius commandant de la gauche des 
environs du Pô, vint à sa rencontre avec dix mille hommes. 
Les deux armées se battirent avec acharnement ; Cassius fut 
défait, et eut bien de le peine à se sauver, après avoir perdu 
beaucoup de inonde. 
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