HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 24

  Chapitre 24

[24] Ἐκπεπληγμένων δὲ τῶν Ῥωμαίων δέει διὰ τὸν ἦχον, ἐξαίφνης τὰ προκαλύμματα τῶν ὅπλων καταβαλόντες, ὤφθησαν αὐτοί τε φλογοειδεῖς κράνεσι καὶ θώραξι, τοῦ Μαργιανοῦ σιδήρου στίλβοντος ὀξὺ καὶ περιλαμπές, οἵ θ´ ἵπποι καταπεφραγμένοι χαλκοῖς καὶ σιδηροῖς σκεπάσμασι, μέγιστος δ´ Σουρήνας καὶ κάλλιστος αὐτός, τῇ δὲ κατ´ ἀνδρείαν δόξῃ τὴν θηλύτητα τοῦ κάλλους οὐκ ἐοικώς, ἀλλὰ μηδικώτερον ἐσκευασμένος ἐντρίμμασι προσώπου καὶ κόμης διακρίσει, τῶν ἄλλων Πάρθων ἔτι Σκυθικῶς ἐπὶ τὸ φοβερὸν τῷ ἀνασίλλῳ κομώντων. πρῶτον μὲν οὖν διενοοῦντο τοῖς κοντοῖς εἰσελαύνοντες ὠθεῖν καὶ βιάζεσθαι τοὺς προτάκτους· ὡς δ´ ἑώρων τό τε βάθος τοῦ συνασπισμοῦ καὶ τῶν ἀνδρῶν τὸ μόνιμον καὶ παρεστηκός, ἀνῆγον ὀπίσω, καὶ σκίδνασθαι δοκοῦντες ἅμα καὶ διαλύειν τὴν τάξιν, ἐλάνθανον ἐν κύκλῳ περιβάλλοντες τὸ πλινθίον αὐτῶν. Κράσσου δὲ τοὺς ψιλοὺς ἐκδραμεῖν κελεύσαντος, οὗτοι μὲν οὐ πολὺ προῆλθον, ἀλλὰ πολλοῖς τοξεύμασιν ἐντυχόντες, ταχὺ συμπαρέντες αὖθις ἐνεδύοντο τοῖς ὁπλίταις, καὶ παρεῖχον ἀκοσμίας ἀρχὴν καὶ δέους ὁρῶσι τὴν ῥύμην τῶν ὀιστῶν καὶ τὸν τόνον, ὅπλα τε ῥηγνύντων καὶ διὰ παντὸς φερομένων ὁμοίως ἀντιτύπου καὶ μαλακοῦ στεγάσματος. οἱ δὲ Πάρθοι διαστάντες ἐκ μήκους ἤρξαντο τοξεύειν ἅμα πανταχόθεν, οὐ τὴν ἀκριβῆ τοξείαν - γὰρ συνέχεια καὶ πυκνότης τῶν Ῥωμαίων οὐδὲ τῷ βουλομένῳ διαμαρτάνειν ἀνδρὸς παρεῖχεν - , εὐτόνους δὲ τὰς πληγὰς καὶ βιαίους διδόντες ἀπὸ τόξων κραταιῶν καὶ μεγάλων καὶ τῇ σκολιότητι τῆς καμπῆς τὸ βέλος ἠναγκασμένον ἀποστελλόντων. ἦν οὖν αὐτόθεν ἤδη μοχθηρὰ τὰ Ῥωμαίων· καὶ γὰρ μένοντες ἐν τάξει συνετιτρώσκοντο, καὶ χωρεῖν ὁμόσε πειρώμενοι, τοῦ μὲν ποιεῖν ἴσον ἀπεῖχον, ὁμοίως δ´ ἔπασχον· ὑπέφευγον γὰρ ἅμα βάλλοντες οἱ Πάρθοι, καὶ τοῦτο κράτιστα ποιοῦσι μετὰ Σκύθας, καὶ σοφώτατόν ἐστιν ἀμυνομένους ἐπὶ τῷ σῴζεσθαι τῆς φυγῆς ἀφαιρεῖν τὸ αἰσχρόν. [24] Les Romains étaient encore tout effrayés de ce bruit extraordinaire, lorsque les Parthes, jetant tout à coup les couvertures de leurs armes, parurent tout en feu par le vif éclat de leurs casques et de leurs cuirasses, qui, faits d'un acier margien, brillaient comme la flamme; leurs chevaux, bardés de fer et d'airain, ne jetaient pas moins d'éclat. A leur tête, Suréna se faisait distinguer par sa taille et sa beauté; son air efféminé semblait démentir sa haute réputation; car il peignait son visage à la façon des Mèdes, et ses cheveux étaient séparés sur le front ; au lieu que les autres Parthes les laissaient croître naturellement, à la manière des Scythes, afin de se rendre plus terribles. Ils voulurent d'abord charger les Romains, à coups de pique, afin de les enfoncer et d'ouvrir leurs premiers rangs ; mais quand ils eurent reconnu la profondeur de leur phalange et l'assiette ferme des soldats qui se tenaient unis et serrés, ils reculèrent à quelque distance, et, feignant de se disperser et de rompre leur ordonnance, ils eurent enveloppé le bataillon carré des Romains avant que ceux-ci se fussent aperçus de leur dessein. Crassus, aussitôt, ordonne à ses troupes légères de tomber sur l'ennemi; mais elles n'allèrent pas loin : accablées d'une grêle de flèches, elles se retirèrent bien vite pour se mettre à couvert sous leur infanterie, qui commença à être saisie de trouble et d'effroi à la vue de ces flèches, dont la force et la roideur brisaient toutes les armes et ne trouvaient aucune résistance. Les Parthes, s'étant éloignés, lancèrent des flèches de tous côtés sans viser personne, la phalange romaine était si serrée, qu'il était impossible que chaque coup ne portât pas, et tous ces coups étaient terribles; la grandeur, la force, la flexibilité de leurs arcs, donnaient plus d'étendue à la corde, chassaient la flèche avec impétuosité, et faisaient des blessures profondes. Les Romains étaient dans la situation la plus fâcheuse : s'ils restaient fermes dans leurs rangs, ils étaient cruellement blessés; s'ils marchaient contre les ennemis ils ne pouvaient leur faire de mal, et n'en étaient pas moins maltraités. Les Parthes fuyaient à leur approche, sans cesser pour cela de tirer ; car c'est une manière de combattre qu'ils entendent mieux qu'aucun autre peuple du monde, après les Scythes: manoeuvre très adroitement imaginée, puisqu'ils se défendaient même en fuyant et que par là leur fuite n'a rien de honteux.


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Dernière mise à jour : 1/09/2006