HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] Ἐπὶ τούτοις οἱ περὶ Κράσσον εἰς Ῥώμην ἐπανελθόντες εὐθὺς ἦσαν ὕποπτοι, καὶ πολὺς ἐχώρει διὰ πάντων λόγος, οὐκ ἐπ´ ἀγαθῷ γεγονέναι τὴν σύνοδον αὐτῶν. ἐν δὲ τῇ βουλῇ Μαρκελλίνου καὶ Δομιτίου Πομπήιον ἐρωτώντων εἰ μέτεισιν ὑπατείαν, ἀπεκρίνατο τυχὸν μὲν μετιέναι, τυχὸν δὲ μὴ μετιέναι, καὶ πάλιν ἐρωτώμενος ἔφη μετιέναι τοῖς δικαίοις πολίταις, μὴ μετιέναι δὲ τοῖς ἀδίκοις. τούτου δὲ δόξαντος ὑπερηφάνους ἀποκρίσεις καὶ τετυφωμένας ποιεῖσθαι, μετριώτερον Κράσσος εἶπεν, εἰ τῇ πόλει συμφέρει, μετιέναι τὴν ἀρχήν, εἰ δὲ μή, παύσεσθαι. διὸ καί τινες ἐθάρρησαν ὑπατείαν μετελθεῖν, ὧν ἦν καὶ Δομίτιος. γενομένων δὲ φανερῶν ἐκείνων ἐν ταῖς παραγγελίαις, οἱ μὲν ἄλλοι δείσαντες ἀπέστησαν, Δομίτιον δὲ Κάτων οἰκεῖον ὄντα καὶ φίλον ἐθάρρυνεν, ἐγκελευόμενος καὶ παρορμῶν ἔχεσθαι τῆς ἐλπίδος ὡς ὑπερμαχοῦντα τῆς κοινῆς ἐλευθερίας· οὐ γὰρ ὑπατείας Πομπήιον δεῖσθαι καὶ Κράσσον, ἀλλὰ τυραννίδος, οὐδ´ ἀρχῆς αἴτησιν, ἀλλ´ ἁρπαγὴν ἐπαρχιῶν καὶ στρατοπέδων εἶναι τὰ πρασσόμενα. ταῦτα δὲ καὶ λέγων οὕτω καὶ φρονῶν Κάτων μονονοὺ βίᾳ προῆγεν εἰς ἀγορὰν τὸν Δομίτιον, καὶ συνίσταντο πολλοὶ πρὸς αὐτούς. καὶ τὸ θαυμαζόμενον οὐκ ὀλίγον ἦν· „τί δὴ δευτέρας οὗτοι χρῄζουσιν ὑπατείας; τί δὲ πάλιν μετ´ ἀλλήλων; τί δ´ οὐ μεθ´ ἑτέρων; πολλοὶ δ´ εἰσὶν ἄνδρες ἡμῖν οὐκ ἀνάξιοι δήπου Κράσσῳ καὶ Πομπηίῳ συνάρχειν.“ ἐκ τούτου δείσαντες οἱ περὶ Πομπήιον οὐδενὸς ἀπείχοντο τῶν ἀκοσμοτάτων καὶ βιαιοτάτων, ἀλλὰ πρὸς πᾶσι τοῖς ἄλλοις λόχον ὑφέντες τῷ Δομιτίῳ, νυκτὸς ἔτι μετὰ τῶν φίλων κατερχομένῳ, κτείνουσι μὲν τὸν ἀνέχοντα τὸ φῶς πρὸ αὐτοῦ, συντιτρώσκουσι δὲ πολλούς, ὧν ἦν καὶ Κάτων. τρεψάμενοι δὲ καὶ κατακλείσαντες εἰς τὴν οἰκίαν ἐκείνους, ἀνηγορεύθησαν ὕπατοι, καὶ μετ´ οὐ πολὺν χρόνον αὖθις ὅπλοις περισχόντες τὸ βῆμα, καὶ τὸν Κάτωνα τῆς ἀγορᾶς ἐκβαλόντες, καί τινας ὑποστάντας ἀποκτείναντες, Καίσαρι μὲν ἄλλην ἐπέδοσαν πενταετίαν τῆς ἀρχῆς, αὑτοῖς δὲ τῶν ἐπαρχιῶν ἐψηφίσαντο Συρίαν καὶ Ἰβηρίας συναμφοτέρας. κληρουμένων δὲ Συρίαν ἔλαχε Κράσσος, τὰ δ´ Ἰβηρικὰ Πομπήιος. [15] Après cet accord, Pompée et Crassus retournèrent à Rome, où leur conférence avec César parut très suspecte; le bruit courut dans toute la ville qu'elle n'avait pas eu, à beaucoup près, le bien public pour objet. Dans le sénat, Marcellinus et Domitius ayant demandé à Pompée s'il briguerait le consulat : « Peut-être le briguerai-je, répondit-il, peut-être aussi ne le briguerai-je pas. » Ces deux sénateurs ayant insisté, il répondit qu'il le briguerait pour des citoyens vertueux et non pour des méchants. Ces réponses ayant paru pleines de hauteur et de fierté, Crassus répondit d'un ton plus modeste qu'il demanderait le consulat s'il le croyait utile à la république; qu'autrement il s'en désisterait. Cette réponse enhardit plusieurs compétiteurs à se présenter. De ce nombre fut Domitius ; mais Crassus et Pompée ayant paru parmi les candidats, la crainte éloigna tous leurs concurrents, à l'exception de Domitius, que Caton, son parent et son ami, excita, encouragea même vivement à ne pas abandonner ses espérances, en lui représentant qu'il combattait pour la liberté publique; que Crassus et Pompée aspiraient moins au consulat qu'à la tyrannie; et qu'en paraissant ne demander qu'une magistrature, ils voulaient envahir les commandements des provinces et des armées. Caton par ses discours, de la vérité desquels il était persuadé, poussa comme par force Domitius sur la place : il se joignit à eux un grand nombre de citoyens, car on se demandait avec étonnement quel besoin Crassus et Pompée avaient du consulat. « Pourquoi, disait-on, le demander en semble? Pourquoi ne pas le briguer avec d'autres? Manquons-nous ici de citoyens qui soient dignes d'être les collègues de Crassus et de Pompée? » Ces propos ayant fait craindre à Pompée d'échouer dans son entreprise, il n'épargna pour réussir ni injustice ni violence. Il ajouta à toutes les autres voies de fait celle de dresser une embuscade à Domitius, qui se rendait sur la place avant le jour. Des gens apostés tuèrent l'esclave qui portait un flambeau devant lui, blessèrent plusieurs de ceux qui l'accompagnaient, entre autres Caton, les mirent tous en fuite; et les ayant tenus enfermés dans une maison jusqu'après les élections, Pompée et Crassus furent tous deux nommés consuls. Peu de jours après, ils environnèrent la tribune de gens armés, chassèrent Caton de la place, tuèrent quelques-uns de ceux qui leur faisaient résistance; et continuant à César pour cinq ans le gouvernement de la Gaule, ils se firent décerner à eux-mêmes les provinces de Syrie et des deux Espagnes, qu'ils tirèrent au sort : Crassus eut la Syrie; les Espagnes échurent à Pompée.


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Dernière mise à jour : 1/09/2006