HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Phocion

Chapitre 34

  Chapitre 34

[34] Τὸν δὲ Φωκίωνα καὶ τοὺς μετ' αὐτοῦ φυλακῆς περισχούσης, ὅσοι τῶν ἑταίρων ἔτυχον οὐκ ἐγγὺς ἑστῶτες, ὡς τοῦτ' εἶδον ἐγκαλυψάμενοι (2) καὶ διαφυγόντες ἐσώθησαν. ἐκείνους δὲ Κλεῖτος εἰς Ἀθήνας ἀνῆγε, λόγῳ (3) μὲν κριθησομένους, ἔργῳ δ' ἀποθανεῖν κατακεκριμένους. καὶ προσῆν τὸ σχῆμα τῇ κομιδῇ λυπηρόν, ἐφ' ἁμάξαις κομιζομένων αὐτῶν διὰ τοῦ Κεραμεικοῦ πρὸς τὸ θέατρον· ἐκεῖ γὰρ αὐτοὺς προσαγαγὼν Κλεῖτος συνεῖχεν, ἄχρι οὗ τὴν ἐκκλησίαν ἐπλήρωσαν οἱ ἄρχοντες, οὐ δοῦλον, οὐ ξένον, οὐκ ἄτιμον ἀποκρίναντες, ἀλλὰ πᾶσι καὶ πάσαις ἀναπεπταμένον τὸ βῆμα καὶ (4) τὸ θέατρον παρασχόντες. ἐπεὶ δ' τ' ἐπιστολὴ τοῦ βασιλέως ἀνεγνώσθη, λέγοντος αὐτῷ μὲν ἐγνῶσθαι προδότας γεγονέναι τοὺς ἄνδρας, ἐκείνοις δὲ διδόναι τὴν κρίσιν, ἐλευθέροις τε δὴ καὶ αὐτονόμοις οὖσι, καὶ τοὺς (5) ἄνδρας Κλεῖτος εἰσήγαγεν, οἱ μὲν βέλτιστοι τῶν πολιτῶν ὀφθέντος τοῦ Φωκίωνος ἐνεκαλύψαντο καὶ κάτω κύψαντες ἐδάκρυον, εἷς δ' ἀναστὰς ἐτόλμησεν εἰπεῖν ὅτι, τηλικαύτην κρίσιν ἐγκεχειρικότος τῷ δήμῳ τοῦ βασιλέως, καλῶς ἔχει τοὺς δούλους καὶ τοὺς ξένους ἀπελθεῖν ἐκ τῆς (6) ἐκκλησίας. οὐκ ἀνασχομένων δὲ τῶν πολλῶν, ἀλλ' ἀνακραγόντων βάλλειν τοὺς ὀλιγαρχικοὺς καὶ μισοδήμους, ἄλλος μὲν οὐδεὶς ὑπὲρ τοῦ Φωκίωνος (7) ἐπεχείρησεν εἰπεῖν, αὐτὸς δὲ χαλεπῶς καὶ μόλις ἐξακουσθείς, "πότερον" εἶπεν "ἀδίκως δικαίως ἀποκτεῖναι βούλεσθ' ἡμᾶς;" ἀποκριναμένων δέ τινων ὅτι δικαίως, "καὶ τοῦτ'" ἔφη "πῶς γνώσεσθε μὴ ἀκούσαντες;" (8) ἐπεὶ δ' οὐθὲν μᾶλλον ἤκουον, ἐγγυτέρω προσελθών, "ἐγὼ μὲν" εἶπεν "ἀδικεῖν ὁμολογῶ, καὶ θανάτου τιμῶμαι τὰ πεπολιτευμέν' ἐμαυτῷ· (9) τούτους δ' ἄνδρες Ἀθηναῖοι διὰ τί ἀποκτενεῖτε μηδὲν ἀδικοῦντας;" ἀποκριναμένων δὲ πολλῶν "ὅτι σοὶ φίλοι εἰσίν," μὲν Φωκίων ἀποστὰς ἡσυχίαν ἦγεν, δ' Ἁγνωνίδης ψήφισμα γεγραμμένον ἔχων ἀνέγνω, καθ' τὸν δῆμον ἔδει χειροτονεῖν περὶ τῶν ἀνδρῶν εἰ δοκοῦσιν ἀδικεῖν, τοὺς δ' ἄνδρας ἂν καταχειροτονηθῶσιν ἀποθνῄσκειν. [34] Aussitôt les gardes environnent Phocion. Ceux de ses amis qui étaient le plus près de lui, et ceux qui s'en trouvaient plus éloignés, témoins de cette violence, se couvrent le visage de leurs manteaux, et se sauvent par la fuite. Clitus mena les autres à Athènes, en apparence pour y être jugés; mais dans le fait pour y recevoir la mort, comme déjà condamnés. La manière dont ils y furent conduits ajoute encore à la rigueur de ce traitement : ils étaient sur des chariots qui les menaient, le long de la rue du Céramique, au théâtre; où Clitus les garda jusqu'à ce que les magistrats eussent convoqué l'assemblée, d'où l'on n'exclut ni esclave, ni étranger, ni homme noté d'infamie : le tribunal et le théâtre furent indistinctement ouverts à tout état et à tout sexe. XL. On lut d'abord la lettre du roi, qui déclarait tous les prisonniers convaincus de trahison; il en renvoyait le jugement aux Athéniens, comme à un peuple libre, et qui se gouvernait par ses lois. Clitus les fit entrer dans l'assemblée. A l'aspect de Phocion, tous les bons citoyens, baissant les yeux et se couvrant le visage, versèrent des larmes amères; un seul d'entre eux eut le courage de se lever, et de dire que puisque le roi avait renvoyé au peuple un jugement de cette importance, il était juste d'exclure de l'assemblée les étrangers et les esclaves. Mais la populace rejeta hautement cette proposition, et s'écria qu'il fallait lapider ces partisans de l'oligarchie, ces ennemis du peuple. Personne n'osa plus élever la voix en faveur de Phocion; et lui-même n'étant parvenu qu'avec beaucoup de peine à se faire écouter: « Athéniens, dit-il, est-ce justement ou injustement que vous voulez nous faire mourir? - C'est justement, répondirent quelques-uns d'entre eux. — Eh ! comment pourrez-vous en être sûrs, répondit Phocion, si vous ne voulez pas même nous entendre? » Mais, ne les voyant pas plus disposés à l'écouter, il s'avança au milieu du peuple : « Je confesse, dit-il, que je vous ai fait des injustices dans le cours de mon administration; et pour les expier, je me condamme moi-même à la mort. Mais, ceux qui sont avec moi, Athéniens, pourquoi les feriez-vous mourir, puisqu'ils ne vous ont fait aucun tort? — Parce qu'ils sont tes amis", répondit la populace. A cette parole, Phocion se retira et ne dit plus rien. Agnonides récita le décret qu'il avait dressé, et qui portait que le peuple donnerait ses suffrages pour prononcer si les accusés étaient coupables; et que s'ils étaient déclarés tels, ils seraient exécutés sur-le-champ.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007