HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Phocion

Chapitre 30

  Chapitre 30

[30] Τοῦ δὲ Μενύλλου δωρεὰν αὐτῷ (καὶ) χρήματα διδόντος, ἀπεκρίνατο μήτ' ἐκεῖνον Ἀλεξάνδρου βελτίον' εἶναι, μήτε κρείττονα τὴν αἰτίαν ἐφ' (2) λήψεται νῦν τότε μὴ δεξάμενος. ἀλλὰ Φώκῳ γε τῷ παιδὶ λαβεῖν δεομένου τοῦ Μενύλλου, "Φώκῳ δ'," εἶπεν "ἐὰν μὲν σωφρονῇ μεταβαλόμενος, (3) ἀρκέσει τὰ τοῦ πατρός· ὡς δ' ἔχει νῦν, οὐδὲν ἱκανόν ἐστιν." Ἀντιπάτρῳ δὲ τραχύτερον ἀπεκρίνατο, βουλομένῳ τι γενέσθαι δι' αὐτοῦ τῶν μὴ πρεπόντων· "οὐ δύναται" γὰρ εἶπεν "Ἀντίπατρος ἅμα μοι καὶ φίλῳ καὶ (4) κόλακι χρῆσθαι." τὸν δ' Ἀντίπατρον αὐτὸν εἰπεῖν λέγουσιν, ὡς δυοῖν αὐτῷ φίλων Ἀθήνησιν ὄντων Φωκίωνος καὶ Δημάδου, τὸν μὲν λαβεῖν (5) οὐ πέπεικε, τὸν δὲ διδοὺς οὐκ ἐμπέπληκε. καὶ μέντοι Φωκίων μὲν ὡς ἀρετὴν ἐπεδείκνυτο τὴν πενίαν, (ἐν) τοσαυτάκις Ἀθηναίων στρατηγήσας καὶ βασιλεῦσι φίλοις χρησάμενος ἐγκατεγήρασε, Δημάδης δὲ τῷ πλούτῳ καὶ παρανομῶν ἐκαλλωπίζετο. νόμου γὰρ ὄντος Ἀθήνησι τότε μὴ χορεύειν ξένον χιλίας ἀποτίνειν τὸν χορηγόν, ἅπαντας εἰσαγαγὼν ξένους τοὺς χορεύοντας ἑκατὸν ὄντας, ἅμα καὶ τὴν ζημίαν ἀνὰ χιλίας ὑπὲρ (7) ἑκάστου <συν>εισήνεγκεν εἰς τὸ θέατρον. Δημέᾳ δὲ τῷ υἱῷ νύμφην ἀγόμενος, "ἐμοῦ μέν" εἶπεν " παῖ τὴν σὴν μητέρα γαμοῦντος οὐδ' γείτων ᾔσθετο· τοῖς δὲ σοῖς γάμοις καὶ βασιλεῖς καὶ δυνάσται συγχορηγοῦσιν." ἐνοχλούντων δὲ τῷ Φωκίωνι τῶν Ἀθηναίων, ὅπως ἀπαλλάξῃ τὴν φρουρὰν πείσας τὸν Ἀντίπατρον, εἴτε μὴ προσδοκῶν πείσειν, εἴτε μᾶλλον ὁρῶν σωφρονοῦντα τὸν δῆμον καὶ πολιτευόμενον εὐτάκτως διὰ τὸν φόβον, ἐκείνην μὲν ἀεὶ διωθεῖτο τὴν πρεσβείαν, τὰ δὲ χρήματα μὴ πράττειν, ἀλλὰ μέλλειν καὶ ἀναβάλλεσθαι τὸν Ἀντίπατρον (9) ἔπεισε. μεταβάντες οὖν Δημάδην παρεκάλουν. δὲ προθύμως ὑπέστη, καὶ τὸν υἱὸν ἔχων ἀπῆρεν εἰς Μακεδονίαν, ὑπὸ δαίμονός τινος ὡς ἔοικεν εἰς τοῦτο καιροῦ κομισθείς, ἐν κατείχετο μὲν Ἀντίπατρος ἤδη νόσῳ, Κάσσανδρος δὲ τῶν πραγμάτων ἐγκρατὴς γεγονώς, εὗρεν ἐπιστολὴν Δημάδου γεγραμμένην πρὸς Ἀντίγονον εἰς Ἀσίαν, παρακαλοῦντος αὐτὸν ἐπιφανῆναι τοῖς περὶ τὴν Ἑλλάδα καὶ Μακεδονίαν, ἐκ παλαιοῦ καὶ σαπροῦ κρεμαμένοις στήμονος, τὸν Ἀντίπατρον οὕτω σκώ(10)ψαντος. ὡς οὖν εἶδεν αὐτὸν ἀφιγμένον Κάσσανδρος, συνέλαβε, καὶ πρῶτα μὲν τὸν υἱὸν ἐγγὺς προσαγαγὼν ἔσφαξεν, ὥστε καταδέξασθαι τοῖς κόλποις τὸ αἷμα τὸν πατέρα καὶ καταπλησθῆναι τοῦ φόνου, μετὰ ταῦτα δ' εἰς ἀχαριστίαν αὐτὸν καὶ προδοσίαν πολλὰ λοιδορήσας καὶ καθυβρίσας ἀπέκτεινεν. [30] Ményllus envoya un jour, en présent à Phocion, une somme d'argent considérable. « Ményllus, dit-il, n'est pas pas plus grand seigneur qu'Alexandre; et je n'ai pas aujourd'hui de motif plus plausible de recevoir ce présent, que lorsque j'ai refusé les dons de ce prince. Ményllus l'ayant fait prier de l'accepter au moins pour Phocus, son fils : « Si Phocus, répondit Phocion, change de conduite, et qu'il devienne sage, il en aura assez du bien de son père; mais, à la vie qu'il mène à présent, rien ne lui suffira. » Il répondit plus sèchement encore à Antipater, qui lui demandait une chose malhonnête. « Antipater, dit-il, ne peut m'avoir en même temps pour flatteur et pour ami. » Ce prince disait que de deux amis qu'il avait à Athènes, Phocion et Démade, il n'avait jamais pu ni faire rien recevoir à l'un, ni satisfaire l'avidité de l'autre. Aussi rien ne faisait éclater davantage la vertu de Phocion que cette pauvreté dans laquelle il avait vieilli, quoiqu'il eût été tant de fois général des Athéniens, et qu'il eût eu des rois pour amis. Démade, au contraire, tirait vanité de ses richesses, lors même qu'elles étaient le fruit de ses prévarications. Une loi d'Athènes défendait qu'aucun étranger fût reçu dans les choeurs de danse, sous peine, pour celui qui faisait les frais de ces choeurs, de payer une amende de mille drachmes. Cependant Démade, un jour qu'il donnait des jeux à ses frais, fit paraître à la fois cent danseurs étrangers dans les choeurs; et en même temps il compta publiquement sur le théâtre les mille drachmes d'amende pour chacun d'eux. Il dit à son fils Déméas, quand il le maria : "Mon fils, lorsque j'épousai ta mère, nos plus proches voisins mêmes ne s'en aperçurent pas; mais aujourd'hui les princes et les rois contribuent aux frais de tes noces". XXXV. Les Athéniens ne cessaient d'importuner Phocion pour qu'il obtînt d'Antipater qu'il retirât la garnison de la ville; mais Phocion, soit qu'il désespérât de le persuader à ce prince, soit plutôt parce qu'il voyait que la crainte de cette garnison rendait le peuple plus sage et plus facile à conduire remettait toujours cette ambassade : il obtint seulement d'Antipater d'accorder quelque délai à la ville pour le payement des sommes qu'elle lui devait. Les Athéniens ne songèrent donc plus à Phocion pour cette ambassade, et la proposèrent à Démade, qui s'en chargea volontiers, et passa promptement avec son fils en Macédoine, conduit sans doute par sa mauvaise destinée. Il y arriva dans le moment qu'Antipater était déjà attaqué de la maladie dont il mourut, et que son fils Cassandre, devenu maître des affaires, avait surpris une lettre que Démade écrivait à Antigonus, qui était alors en Asie, pour l'engager à venir au plus tôt s'emparer de la Grèce et de la Macédoine, qui, disait-il, ne tenaient plus qu'à un fil vieux et pourri; c'est ainsi qu'il appelait Antipater par moquerie. Il ne fut pas plutôt arrivé, que Cassandre le fit arrêter; et prenant d'abord son fils, il l'égorgea sous les yeux et si près de son père, qu'il fut tout couvert de son sang. Après lui avoir reproché ensuite dans les termes les plus durs son ingratitude et sa trahison, et l'avoir accablé d'outrages, il le fit périr lui-même.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007