| [8] Τὸ δὲ κοινὸν τῶν Ἀχαιῶν πρῶτος μὲν Ἄρατος εἰς ἀξίωμα 
καὶ δύναμιν ἦρεν, ἐκ ταπεινοῦ καὶ διερριμμένου κατὰ πόλεις 
συναγαγὼν καὶ πολιτευσάμενος Ἑλληνικὴν καὶ 
φιλάνθρωπον πολιτείαν· ἔπειθ', ὥσπερ ἐν τοῖς ὕδασιν, 
ἀρξαμένων ὀλίγων ὑφίστασθαι καὶ μικρῶν σωμάτων, ἤδη τὰ 
ἐπιρρέοντα τοῖς πρώτοις ἐνισχόμενα καὶ περιπίπτοντα πῆξιν 
ἰσχυρὰν καὶ στερεότητα ποιεῖ δι' (3) ἀλλήλων, οὕτω τῆς 
Ἑλλάδος ἀσθενοῦς καὶ εὐδιαλύτου φερομένης κατὰ πόλεις ἐν 
τῷ τότε χρόνῳ, πρῶτον συστάντες οἱ Ἀχαιοί, καὶ τῶν κύκλῳ 
πόλεων τὰς μὲν ἐκ τοῦ βοηθεῖν καὶ συνελευθεροῦν ἀπὸ τῶν 
τυράννων ὑπολαμβάνοντες, τὰς δ' ὁμονοίᾳ καὶ πολιτείᾳ 
καταμειγνύντες εἰς ἑαυτούς, ἓν σῶμα καὶ μίαν δύναμιν 
κατασκευάσαι διενοοῦντο τὴν Πελοπόννησον. ἀλλ' Ἀράτου 
μὲν ζῶντος ἔτι τοῖς Μακεδόνων ὅπλοις ὑπεδύοντο τὰ πολλά, 
θεραπεύοντες Πτολεμαῖον, εἶτ' αὖθις Ἀντίγονον καὶ Φίλιππον, 
ἐν μέσαις ἀναστρεφομένους ταῖς Ἑλληνικαῖς πράξεσιν· ἐπεὶ 
δὲ Φιλοποίμην εἰς τὸ πρωτεύειν προῆλθεν, ἤδη καθ' ἑαυτοὺς 
ἀξιόμαχοι τοῖς ἰσχύουσι πλεῖστον ὄντες, (6) ἐπαύσαντο 
χρώμενοι προστάταις ἐπεισάκτοις. Ἄρατος μὲν γὰρ ἀργότερος 
εἶναι δοκῶν πρὸς τοὺς πολεμικοὺς ἀγῶνας, ὁμιλίᾳ καὶ 
πρᾳότητι καὶ φιλίαις βασιλικαῖς τὰ πλεῖστα κατειργάσατο τῶν 
πραγμάτων, ὡς ἐν τοῖς περὶ (7) ἐκείνου γέγραπται· Φιλοποίμην 
δ' ἀγαθὸς πολεμιστὴς ὢν καὶ διὰ τῶν ὅπλων ἐνεργός, ἔτι δ' 
εὐτυχὴς καὶ κατορθωτικὸς εὐθὺς ἐν ταῖς πρώταις γενόμενος 
μάχαις, ἅμα τῇ δυνάμει τὸ φρόνημα τῶν Ἀχαιῶν ηὔξησε, νικᾶν 
ἐθισθέντων μετ' αὐτοῦ καὶ κατευτυχεῖν ἐν τοῖς πλείστοις 
ἀγῶσι.
 | [8] Le premier qui,  d'un état de faiblesse et d'abaissement, avait élevé  la république des 
Achéens à un haut degré de puissance et de dignité, c'était Aratus, qui, 
ayant  trouvé chaque ville séparée d'intérêts, les réunit  toutes ensemble, 
et établit parmi elles un gouvernement fondé sur des principes d'honnêteté, 
et  digne d'une nation grecque. Quand des matières  
entraînées par les eaux s'arrêtent quelque part,  celles qui surviennent 
successivement s'accrochant  à ces premières, il se forme de leur réunion un  corps 
qui prend peu à peu de la consistance et de  la fermeté. De même la Grèce, dont les 
villes se  tenaient séparées les unes des autres, était par là  dans un état de faiblesse 
qui l'exposait à sa ruine  totale. Les Achéens furent les premiers qui se réunirent ; ils 
attirèrent ensuite les villes du voisinage :  les unes, en les aidant à se délivrer de leurs 
tyrans;  les autres, en se les attachant par leur union et par  la sagesse de leur 
gouvernement : ils firent ainsi  de tout le Péloponèse un seul corps et une seule  
puissance. Tant qu'Aratus vécut, ils dépendirent,  en quelque sorte, des armes des 
Macédoniens : ils  s'étaient attachés d'abord à Ptolémée, ensuite à  Antigonus et à 
Philippe, qui prenaient part à toutes  les affaires des Grecs. Mais dès que Philopémen  
fut à la tête du gouvernement, les Achéens, qui se sentaient capables de résister aux 
plus grandes puissances,  cessèrent de marcher sous les drapeaux de  princes 
étrangers. Aratus, qui n'avait pas les talents d'un général d'armée, dut, comme nous 
l'avons dit dans sa vie, à sa douceur, à son affabilité,  aux rapports d'amitié qu'il eut 
avec les rois, le  succès de la plupart de ses entreprises. Mais sous  Philopémen, 
grand homme de guerre, célèbre par  ses exploits militaires, qui dans ses premiers 
combats, fixant près de lui la victoire, avait accoutumé les Achéens à vaincre presque 
toujours sous  ses ordres, ils redoublèrent de courage, et accrurent considérablement 
leur puissance. 
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