HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, De l'amour que l'on porte a sa progéniture

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Ἐξαμαυροῦται γὰρ καὶ ταῦτα καὶ πολλὰ τῶν ἄλλων ὑπὸ τῆς κακίας, ὥσπερ λόχμης ἡμέροις σπέρμασι παραβλαστανούσης· μηδ´ ἑαυτὸν φύσει στέργειν τὸν ἄνθρωπον λέγωμεν, ὅτι πολλοὶ σφάττουσιν ἑαυτοὺς καὶ κατακρημνίζουσιν. δ´ Οἰδίπουςἤρασς´ ἐπαίρων βλέφαρα· φοίνιαι δ´ ὁμοῦ γλῆναι γένει´ ἔτεγγον’, Ἡγησίας δὲ διαλεγόμενος πολλοὺς ἔπεισεν ἀποκαρτερῆσαι τῶν ἀκροωμένων. ‘πολλαὶ μορφαὶ τῶν δαιμονίων’· ταῦτα δ´ ἐστὶν ὥσπερ ἐκεῖνα νοσήματα καὶ πάθη ψυχῆς τοῦ κατὰ φύσιν ἐξιστάντα τὸν ἄνθρωπον, ὡς αὐτοὶ καταμαρτυροῦσιν ἑαυτῶν. ἂν γὰρ ὗς τεκοῦσα δελφάκιον κύων διασπαράξῃ σκυλάκιον, ἀθυμοῦσι καὶ ταράττονται καὶ θεοῖς ἀποτρόπαια θύουσι καὶ τέρας νομίζουσιν, ὡς πᾶσι καὶ παρὰ φύσιν στέργειν τὰ τικτόμενα καὶ τρέφειν οὐκ ἀναιρεῖν προσῆκον. οὐ μὴν ἀλλ´ ὥσπερ ἐν τοῖς μετάλλοις πολλῇ συμπεφυρμένον γῇ καὶ κατακεχωσμένον ὅμως διαστίλβει τὸ χρυσίον, οὕτως φύσις ἐν αὐτοῖς τοῖς ἡμαρτημένοις ἤθεσι καὶ πάθεσιν ἐκφαίνει τὸ πρὸς τὰ ἔγγονα φιλόστοργον. οἱ μὲν γὰρ πένητες οὐ τρέφουσι τέκνα, φοβούμενοι μὴ χεῖρον προσήκει τραφέντα δουλοπρεπῆ καὶ ἀπαίδευτα καὶ τῶν καλῶν πάντων ἐνδεᾶ γένηται· τὴν γὰρ πενίαν ἔσχατον ἡγούμενοι κακὸν οὐχ ὑπομένουσι μεταδοῦναι τέκνοις ὥσπερ τινὸς χαλεποῦ καὶ μεγάλου νοσήματος - - -. [5] Il est vrai que ce sentiment, ainsi que beaucoup d'autres, est étouffé par le vice, comme les bonnes plantes le sont par les mauvaises herbes qui poussent à côté d'elles. Mais dira-t-on que les hommes n'aient pas l'instinct de la conservation parce que beaucoup d'entre eux se poignardent et se précipitent? Œdipe "De ses sanglantes mains s'arracha les deux yeux". Hégésias par ses discours détermina un grand nombre de ses auditeurs à secouer le fardeau de leurs peines. "De mille maux divers le Destin nous accable". Or, dans un cas comme dans l'autre, ce sont des maladies et des passions de l'âme qui entraînent les hommes hors de leur route naturelle. A cet égard, ils portent témoignage contre eux-mêmes. Qu'une laie ait déchiré le marcassin qu'elle vient de mettre bas, ou une chienne, son petit, nous voilà inquiets et troublés. Nous faisons des sacrifices aux Dieux pour détourner les maux qu'annoncent de tels prodiges, parce que nous supposons que c'est un devoir imposé à toute créature d'aimer ses petits, de les élever et de ne pas les faire périr. Du reste, comme dans les mines l'or étincelle sous la couche épaisse de terre qui le cache et le couvre, ainsi, même chez les hommes des moeurs et des passions les plus dépravées, se révèle toujours une sorte de tendresse pour leurs enfants. Quand les pauvres n'élèvent pas les leurs, c'est qu'ils craignent d'en faire de misérables esclaves plus condamnés à l'ignorance qu'il ne convient et déshérités de tout ce qu'il y a de beau. Comme à leurs yeux la pauvreté est le plus grand mal, ils ne se sentent pas le courage de transmettre à leurs enfants l'héritage d'une si cruelle et funeste maladie - - -.


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Dernière mise à jour : 8/09/2005