HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Préceptes d'hygiène

Chapitre 17-18

  Chapitre 17-18

[17] Λουτρῷ δὲ χρῆσθαι γυμνασαμένους ψυχρῷ μὲν ἐπιδεικτικὸν καὶ νεανικὸν μᾶλλον ὑγιεινόν ἐστιν. ἣν γὰρ δοκεῖ ποιεῖν δυσπάθειαν πρὸς τὰ ἔξω καὶ σκληρότητα τοῦ σώματος, αὕτη μεῖζον ἀπεργάζεται περὶ τὰ ἐντὸς κακόν, ἐνισταμένη τοῖς πόροις καὶ τὰ ὑγρὰ συνάγουσα καὶ πηγνύουσα τὰς ἀναθυμιάσεις ἀεὶ χαλᾶσθαι καὶ διαφορεῖσθαι βουλομένας. ἔτι δ´ ἀνάγκη τοὺς ψυχρολουτοῦντας εἰς ἐκείνην αὖθις μεταβαίνειν ἣν φεύγομεν ἀκριβῆ καὶ τεταγμένην ἀποτόμως δίαιταν, ἀεὶ προσέχοντας αὑτοῖς μὴ παραβαίνειν ταύτην, ὡς εὐθὺς ἐξελεγχομένου πικρῶς παντὸς ἁμαρτήματος. δὲ θερμολουσία δίδωσι πολλὴν συγγνώμην. οὐ γὰρ τοσοῦτον εὐτονίας ὑφαιρεῖ καὶ ῥώμης, ὅσον ὠφελεῖ πρὸς ὑγίειαν, ἐνδόσιμα τῇ πέψει καὶ μαλακὰ παρέχουσα, τοῖς δὲ τὴν πέψιν διαφεύγουσιν, ἄν γε δὴ μὴ παντάπασιν ὠμὰ καὶ μετέωρα μείνῃ, διαχύσεις ἀλύπους παρασκευάζουσα καὶ κόπους ἐκλεαίνουσα λανθάνοντας. οὐ μὴν ἀλλ´ ὅταν φύσις παρέχῃ μετρίως διακειμένου καὶ ἱκανῶς τοῦ σώματος αἴσθησιν, ἐατέον τὸ βαλανεῖον. ἄλειμμα δὲ τὸ πρὸς πυρὶ βέλτιον, ἂν ἀλέας δέηται τὸ σῶμα, ταμιεύεται γὰρ αὑτῷ τῆς θερμότητος. δ´ ἥλιος οὔτε μᾶλλον οὔθ´ ἧττον ἀλλ´ ὡς κέκραται πρὸς τὸν ἀέρα κεχρῆσθαι δίδωσι. ταῦτα μὲν οὖν ἱκανὰ περὶ γυμνασίων. [17] Après l'exercice doit venir le bain. Se baigner dans l'eau froide est plutôt une ostentation et une bravade de jeune homme, que ce n'est une pratique salutaire. L'insensibilité extérieure et l'endurcissement de corps qui semblent en résulter réagissent à l'intérieur, et occasionnent un mal plus grand. Les pores se resserrent, les humeurs se coagulent, et il y a condensation des vapeurs, qui ne demanderaient qu'à se résoudre et à se dissiper. En outre quand on se baigne à l'eau froide on rentre encore, de toute nécessité, dans ce régime d'exactitude et de précision rigoureuses que nous voulons éviter, dans ce régime qui demande une attention de tous les instants et auquel il est défendu de contrevenir sous peine de voir aussitôt la moindre infraction sévèrement châtiée. Au contraire le bain chaud donne l'impunité de beaucoup de choses, car il nous ôte moins de vigueur et de force qu'il ne contribue à notre santé en préparant et facilitant la digestion. Pour ce qui est des matières qui résistent à l'élaboration de l'estomac, le bain chaud, à moins qu'elles ne restent tout à fait crues et flottantes, aide à les résoudre sans qu'on éprouve aucun sentiment de douleur, et il fait évanouir les sourdes lassitudes. Toutefois, lorsque la nature nous mettra à même de reconnaître que le corps est dans des conditions régulières et suffisantes, il faudra laisser là les bains. Mieux vaudra se faire frotter d'huile devant le feu, quand le corps aura besoin d'être réchauffé; car on règlera soi-même l'élévation de cette température, tandis que celle du soleil ne peut être ni augmentée ni amoindrie : on est obligé de la prendre au degré où elle est répandue dans l'atmosphère. En voilà donc assez pour les exercices du corps.
[18] Ἐπὶ δὲ τροφὴν παραγενομένους, ἂν μὲν τι τῶν πρόσθεν ὄφελος λόγων οἷς τὰς ὀρέξεις κηλοῦμεν καὶ καταπραΰνομεν, ἄλλο τι χρὴ παραινεῖν τῶν ἐφεξῆς· ἂν δ´ ὥσπερ ἐκ δεσμῶν λελυμένῃ χαλεπὸν χρῆσθαι καὶ φιλονεικεῖν πρὸς γαστέρα ὦτα μὴ ἔχουσαν, ὡς ἔλεγε Κάτων, διαμηχανητέον τῇ ποιότητι τῆς τροφῆς ἐλαφρότερον ποιεῖν τὸ πλῆθος. καὶ τὰ μὲν στερεὰ καὶ πολύτροφα τῶν σιτίων, οἷον τὰ κρεώδη καὶ τυρώδη καὶ σύκων τὰ ξηρὰ καὶ ᾠῶν τὰ ἑφθά, προσφέρεσθαι πεφυλαγμένως ἁπτόμενον (ἔργον γὰρ ἀεὶ παραιτεῖσθαι), τοῖς δὲ λεπτοῖς ἐμφύεσθαι καὶ κούφοις, οἷα τὰ πολλὰ τῶν λαχάνων καὶ τὰ πτηνὰ καὶ τῶν ἰχθύων οἱ μὴ πίονες. ἔστι γὰρ τὰ τοιαῦτα προσφερόμενον καὶ χαρίζεσθαι ταῖς ὀρέξεσι καὶ τὸ σῶμα μὴ πιέζειν. μάλιστα δὲ τὰς ἀπὸ κρεῶν φοβητέον ἀπεψίας· καὶ γὰρ εὐθὺς σφόδρα καὶ βαρύνουσι, καὶ λείψανον εἰσαῦθις πονηρὸν ἀπ´ αὐτῶν παραμένει. καὶ κράτιστον μὲν ἐθίσαι τὸ σῶμα μηδεμιᾶς προσδεῖσθαι σαρκοφαγίας· πολλὰ γὰρ οὐ μόνον πρὸς διατροφὴν ἄφθονα ἀλλὰ καὶ πρὸς εὐπάθειαν καὶ ἀπόλαυσιν ἀναδίδωσιν γῆ, τοῖς μὲν αὐτόθεν ἀπραγμόνως χρῆσθαι παρέχουσα, τὰ δὲ μιγνύμενα παντοδαπῶς καὶ σκευαζόμενα συνηδύνειν. ἐπεὶ δὲ τὸ ἔθος τρόπον τινὰ φύσις τοῦ παρὰ φύσιν γέγονεν, οὐ δεῖ χρῆσθαι κρεοφαγίᾳ πρὸς ἀποπλήρωσιν ὀρέξεως, ὥσπερ λύκους λέοντας, ἀλλ´ οἷον ὑπέρεισμα καὶ διάζωμα τῆς τροφῆς ἐμβαλλομένους ἑτέροις σιτίοις χρῆσθαι καὶ ὄψοις, καὶ τῷ σώματι μᾶλλόν ἐστι κατὰ φύσιν, καὶ τῆς ψυχῆς ἧττον ἀμβλύνει τὸ λογικόν, ὥσπερ ἐκ λιτῆς καὶ ἐλαφρᾶς ὕλης ἀναπτόμενον. [18] Passons à la nourriture. Si l'on a tiré quelque profit de nos conseils antérieurs, lesquels ont pour but de calmer et d'adoucir les appétits, nous devons formuler certaines autres prescriptions qui viennent à la suite. Lorsque ces mêmes appétits, se dégageant en quelque sorte de tous liens, se laissent difficilement conduire, et qu'il faut lutter contre le ventre, qui, comme disait Caton, n'a point d'oreilles, on doit s'arranger de manière à ce que la qualité des aliments rende leur quantité plus légère pour l'estomac. Les aliments solides et nourrissants, tels que les grosses viandes, les fromages, les figues sèches, les oeufs durs, ne seront pris qu'en faisant usage de précautions; car ce serait une besogne que de se les refuser toujours. Il faut s'attacher aux mets légers et médiocrement substantiels, comme sont la plupart des légumes, les volailles, les poissons à chair peu grasse. Ces sortes de mets ont la propriété de satisfaire agréablement l'appétit sans charger l'estomac. Il faut craindre surtout les indigestions de viandes : car elles commencent d'abord par fatiguer horriblement, et elles laissent toujours après elles des suites fâcheuses. Le mieux est d'habituer son corps à n'avoir nullement besoin de manger chair d'animaux. La terre fournit avec assez de libéralité non seulement à notre nourriture constante, mais encore à notre sensualité et à nos jouissances par les aliments qui, sortis de son sein, ne demandent aucun travail, et par ceux que des mélanges et des apprêts variés rendent encore plus savoureux. Toutefois, puisque des habitudes contraires à la nature sont devenues en quelque sorte une seconde nature, il faut se permettre l'usage des viandes, non pas pour assouvir sa gloutonnerie, comme les lions ou les loups, mais pour en faire en quelque sorte le fondement et la base de son alimentation. Le reste de la nourriture se composera de mets et d'assaisonnements plus appropriés à la nature du corps et moins susceptibles d'émousser l'intelligence, sorte de flamme qui s'entretient de matières déliées et légères.


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Dernière mise à jour : 6/10/2005