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Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Le délais de la justice divine

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] ‘Εἷς οὖν ἐστι λόγος’, ἔφην τοῦ θεοῦ τὴν πρόνοιαν ἅμα καὶ τὴν διαμονὴν τῆς ἀνθρωπίνης ψυχῆς βεβαιῶν, καὶ θάτερον οὐκ ἔστιν ἀπολιπεῖν ἀναιροῦντα θάτερον. οὔσῃ δὲ τῇ ψυχῇ μετὰ τὴν τελευτὴν μᾶλλον εἰκὸς ἔτι καὶ τιμὰς ἀποδίδοσθαι καὶ τιμωρίας· | ἀγωνίζεται γὰρ ὥσπερ ἀθλητὴς τὸν βίον, ὅταν δὲ διαγωνίσηται, τότε τυγχάνει τῶν προσηκόντων. ἀλλ´ ἃς μὲν ἐκεῖ καθ´ ἑαυτὴν οὖσα κομίζεται τῶν προβεβιωμένων χάριτας τίσεις, οὐθέν εἰσι πρὸς ἡμᾶς τοὺς ζῶντας, ἀλλ´ ἀπιστοῦνται καὶ λανθάνουσιν· αἱ δὲ διὰ τῶν παίδων ἰοῦσαι καὶ διὰ γένους ἐμφανεῖς τοῖς δεῦρο γενόμεναι πολλοὺς ἀποτρέπουσι καὶ συστέλλουσι τῶν πονηρῶν. ὅτι δ´ οὐκ ἔστιν αἰσχίων οὐδὲ λυποῦσα μᾶλλον ἑτέρα κόλασις τοὺς ἐξ ἑαυτῶν κακὰ πάσχοντας δι´ αὑτοὺς ὁρᾶν, καὶ ὅτι ψυχὴν ἀνδρὸς ἀσεβοῦς καὶ παρανόμου μετὰ θάνατον ἐφορῶσαν οὐκ ἀνδριάντας οὐδὲ τιμάς τινας ἀνατρεπομένας ἀλλὰ παῖδας φίλους γένος οἰκεῖον αὑτῆς ἀτυχήμασι χρωμένους μεγάλοις δι´ αὑτὴν καὶ δίκην τίνοντας οὐδεὶς ἂν ἀναπείσειεν αὖθις ἐπὶ ταῖς τοῦ Διὸς τιμαῖς ἄδικον γενέσθαι καὶ ἀκόλαστον, ἔχω μέν τινα καὶ λόγον εἰπεῖν ἔναγχος ἀκηκοώς, ὀκνῶ δὲ μὴ φανῇ μῦθος ὑμῖν· μόνῳ οὖν χρῶμαι τῷ εἰκότι.’ ‘μηδαμῶςεἶπεν Ὀλύμπιχοςἀλλὰ δίελθε κἀκεῖνον.’ τὰ δ´ αὐτὰ καὶ τῶν ἄλλων δεομένωνἐάσατ´εἶπονἀποδοῦναί με τῷ λόγῳ τὸ εἰκός· ὕστερον δὲ τὸν μῦθον, ἐὰν δόξῃ, κινήσομεν, εἴ γε δὴ μῦθός ἐστιν.’ [18] «C'est donc une même raison, continuai-je, qui établit à la fois, et que la providence de Dieu dirige le monde, et que l'âme est immortelle. Il n'est pas possible de renoncer à l'une de ces croyances sans anéantir l'autre. Or, si l'âme subsiste après la mort, il est plus vraisemblable qu'il lui soit décerné des châtiments et des récompenses : car elle combat, durant la vie, comme un athlète; et la lutte une fois terminée, alors ce qu'elle mérite lui est rendu. Toutefois les honneurs et les punitions qu'elle reçoit dans un autre monde, lorsqu'elle existe par elle seule, ne sont rien pour nous autres vivants : nous n'y croyons pas, ou nous les ignorons. Quant aux peines qui passent aux enfants et d'une génération à une autre, comme elles sont visibles pour ceux qui sont en ce monde, elles détournent ou retiennent un grand nombre de méchants. Du reste, il n'est point de punition plus honteuse et plus affligeante que de savoir ses descendants maltraités à cause de soi. Quand l'âme d'un méchant homme, ennemi des lois et des dieux, voit après sa mort non pas ses statues et ses honneurs renversés, mais ses enfants, ses amis, ses parents affligés de grandes misères et condamnés à des expiations à cause d'elle, une telle âme sent qu'elle ne se déterminerait jamais, au prix même des honneurs décernés àJupiter, à redevenir de nouveau injuste ou abandonnée à la luxure. C'est ce que je pourrais appuyer d'un récit qui m'a été fait dernièrement. Mais j'hésite à vous le proposer, de peur que cela ne vous paraisse une fable, et je voudrais ne produire que des témoignages fondés sur la vraisemblance." — «En aucune façon, reprit Olympicus; contez-nous donc aussi cette histoire.» Les autres ayant joint leurs prières aux siennes : «Permettez, dis-je alors à la compagnie, que j'achève d'établir mon propos sur les arguments qui offrent le plus de vraisemblance : après quoi, puisque vous le désirez, nous toucherons à la fable, si fable il y a.


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Dernière mise à jour : 1/09/2005