[980] (980a) Ὁ γοῦν θυννοσκόπος, ἂν ἀκριβῶς λάβῃ τὸν ἀριθμὸν τῆς ἐπιφανείας,
εὐθὺς ἀποφαίνεται πόσον καὶ ἅπαν τὸ πλῆθός ἐστιν,
εἰδὼς ὅτι καὶ τὸ βάθος αὐτῶν ἐν ἴσῳ τεταγμένον στοιχείῳ πρός τε τὸ πλάτος
ἐστὶ καὶ τὸ μῆκος. Ἀμίαις δὲ καὶ τοὔνομα παρέσχηκεν ὁ συναγελασμός, οἶμαι
δὲ καὶ ταῖς πηλαμύσι.
Τῶν δ' ἄλλων γενῶν ὅσα φαίνεται καὶ ζῇ κοινωνικῶς μετ' ἀλλήλων ἀγεληδὸν
οὐκ ἄν τις εἴποι τὸν ἀριθμόν, ἀλλὰ μᾶλλον ἐπὶ τὰς κατ' ἰδίαν κοινωνίας
αὐτῶν καὶ συμβιώσεις ἰτέον. Ὦν ἐστι καὶ ὁ τὸ πλεῖστον ἐξαναλώσας Χρυσίππου
μέλαν πιννοτήρας, παντὶ καὶ φυσικῷ βιβλίῳ καὶ ἠθικῷ προεδρίαν ἔχων· (980b)
τὸν γὰρ σπογγοτήραν οὐχ ἱστόρηκεν, οὐ γὰρ ἂν παρέλιπεν. Ὁ μὲν οὖν
πιννοτήρας ζῷόν ἐστι καρκινῶδες, ὥς φασι, καὶ τῇ πίννῃ σύνεστι καὶ πυλωρεῖ
τὴν κόγχην προκαθήμενος, ἐῶν ἀνεῳγμένην καὶ διακεχηνυῖαν, ἄχρις οὗ
προσπέσῃ τι τῶν ἁλωσίμων αὐτοῖς ἰχθυδίων· τότε δὲ τὴν σάρκα τῆς πίννης
δακὼν παρεισῆλθεν, ἡ δὲ συνέκλεισε τὴν κόγχην, καὶ κοινῶς τὴν ἄγραν ἐντὸς
ἕρκους γενομένην κατεσθίουσι. Τὸν δὲ σπόγγον ἡνιοχεῖ θηρίδιον οὐ
καρκινῶδες ἀλλ' ἀράχνῃ παραπλήσιον· οὐ γὰρ ἄψυχον οὐδ' ἀναίσθητον οὐδ'
ἄναιμον ὁ σπόγγος ἐστὶν ἀλλὰ ταῖς μὲν πέτραις, ὡς ἄλλα (980c) πολλά,
προσπέφυκεν, ἔχει δὲ κίνησιν ἰδίαν ἐξ ἑαυτοῦ καὶ εἰς ἑαυτόν, οἷον
ὑπομνήσεως καὶ παιδαγωγίας δεομένην· μανὸς γὰρ ὢν ἄλλως καὶ τοῖς
ἀραιώμασιν ἀνειμένος ὑπ' ἀργίας καὶ ἀμβλύτητος, ὅταν ἐμβῇ τι τῶν ἐδωδίμων,
ἐκείνου σημήναντος ἔμυσε καὶ κατηνάλωσεν· ἔτι δὲ μᾶλλον ἀνθρώπου
προσιόντος ἢ θιγόντος διδασκόμενος καὶ χαρασσόμενος οἷον ἔφριξε καὶ
συνέκλεισε τὸ σῶμα πήξας καὶ πυκνώσας, ὥστε μὴ ῥᾳδίαν ἀλλὰ δύσεργον εἶναι
τὴν ὑποτομὴν αὐτοῦ τοῖς θηρεύουσιν. Οἱ δὲ πορφύραι συναγελαζόμεναι τὸ μὲν
κηρίον, ὥσπερ αἱ μέλιτται, κοινῇ ποιοῦσιν, ἐν ᾧ λέγονται γονεύειν· τὰ δ'
ἐδώδιμα τῶν (980d) βρύων καὶ τῶν φυκίων ἀναλαμβάνουσαι προσισχόμενα τοῖς
ὀστράκοις οἷον ἐν περιόδῳ κυκλουμένην ἑστίασιν ἀλλήλαις παρέχουσιν, ἑτέραν
ἑτέρας ἔξωθεν ἐπινεμομένης.
Καὶ τί ἄν τις ἐν τούτοις τὴν κοινωνίαν θαυμάσειεν, ὅπου τὸ πάντων
ἀμικτότατον καὶ {τὸ} θηριωδέστατον ὧν τρέφουσι ποταμοὶ καὶ λίμναι καὶ
θάλασσαι ζῷον, ὁ κροκόδειλος, θαυμαστὸν ἑαυτὸν ἐπιδείκνυται πρὸς κοινωνίαν
καὶ χάριν ἐν τοῖς πρὸς τὸν τροχίλον συμβολαίοις; ὁ γὰρ τροχίλος ἐστὶ μὲν
ὄρνις τῶν ἑλείων καὶ παραποταμίων, φρουρεῖ δὲ τὸν κροκόδειλον οὐκ
οἰκόσιτος ἀλλὰ τοῖς ἐκείνου λειψάνοις παρατρεφόμενος· ὅταν γὰρ αἴσθηται,
(980e) τοῦ κροκοδείλου καθεύδοντος, ἐπιβουλεύοντα τὸν ἰχνεύμονα πηλούμενον
ἐπ' αὐτὸν ὥσπερ ἀθλητὴν κονιόμενον, ἐπεγείρει φθεγγόμενος καὶ κολάπτων· ὁ
δ' οὕτως ἐξημεροῦται πρὸς αὐτόν, ὥστε τοῦ στόματος διαχανὼν ἐντὸς παρίησι,
καὶ χαίρει τὰ λεπτὰ τῶν ἐνισχομένων τοῖς ὀδοῦσι σαρκῶν ἐκλέγοντος ἀτρέμα
τῷ ῥάμφει καὶ διασκαλεύοντος· ἂν δὲ μετρίως ἔχων ἤδη βούληται συναγαγεῖν
τὸ στόμα καὶ κλεῖσαι, προκλίνει τὴν σιαγόνα καὶ διασημαίνει καὶ οὐ
πρότερον καθίησιν ἢ συναισθανόμενον ἐκπτῆναι τὸν τροχίλον.
Ὁ δὲ καλούμενος ἡγεμὼν μεγέθει (980f) μέν ἐστι καὶ σχήματι κωβιῶδες
ἰχθύδιον, τὴν δ' ἐπιφάνειαν ὄρνιθι φρίσσοντι διὰ τὴν τραχύτητα τῆς λεπίδος
ἐοικέναι λέγεται, καὶ ἀεὶ σύνεστιν ἑνὶ τῶν μεγάλων κητῶν καὶ προνήχεται,
τὸν δρόμον ἐπευθύνων, ὅπως οὐκ ἐνσχεθήσεται βράχεσιν οὐδ' εἰς τέναγος ἤ
τινα πορθμὸν ἐμπεσεῖται δυσέξοδον·
| [980] (980a)
Ainsi quand ceux qui observent leur approche ont pu compter combien ils
sont sur une de leurs faces, ils savent aussitôt leur nombre total, parce
qu'on sait que la profondeur de leur figure est toujours égale à sa
longueur et à sa largeur. Les amies tirent leur nom de l'habitude qu'elles
ont, aussi bien que les jeunes thons, d'aller toujours en troupe. Pour les
autres espèces qu'on voit vivre et marcher de compagnie, le nombre en est
si grand qu'on ne saurait les compter.
Il faut donc se borner aux sociétés particulières et intimes que quelques
uns de ces animaux forment entre eux. De ce nombre est le pinnotère, qui
a fait dépenser tant d'encre à Chrysippe. Ce philosophe le cite toujours le premier
pour exemple dans ses ouvrages de physique et de morale. (980b) Apparemment
qu'il ne connaissait pas le spongotère, car sûrement il ne l'aurait pas
oublié. Le pinnotère est, dit-on, une espèce de cancre qui ne quitte
jamais la pinne marine, et l'observe avec soin pendant qu'elle a sa
coquille ouverte. Lorsqu'il y voit entrer quelqu'un de ces petits poissons
qu'ils peuvent prendre l'un et l'autre, il y entre, mord la chair de la
pinne pour l'avertir : aussitôt elle ferme sa coquille, et ils mangent en
commun leur proie, qu'ils ont ainsi renfermée dans un fort. L'éponge
est conduite et gouvernée par un petit poisson qui ne ressemble pas à un
cancre, mais à une araignée ; elle n'est pas privée d'âme, de sang et de
sentiment ; mais naissant sur les rochers comme plusieurs autres (980c)
animaux marins, elle a un mouvement propre de contraction et de
dilatation, lequel cependant ne s'exerce que par l'avertissement et la
direction d'autrui. Comme le tissu de sa peau est très lâche et percé de
plusieurs pores, que sa mollesse rend ses sensations obtuses et fait
qu'elle ne sent pas les animaux qui entrent dans ses pores, le spongotère
l'en avertit ; aussitôt elle se contracte et dévore sa proie ; mais si
c'est un homme qui s'approche ou qui la touche, avertie alors plus
fortement par son gardien, elle se hérisse de peur et se resserre
tellement qu'on a bien de la peine à la couper. Les pourpres réunies
en grand nombre font, comme les abeilles, leurs cellules en
commun, et y déposent, dit-on, leurs petits. Elles tirent de leur coquille
ce qu'elles y ont amassé (980d) d'algue et de mousse pour leur nourriture ;
et là, rangées en rond, elles se servent à manger réciproquement.
Mais est-il étonnant que ces petits poissons vivent ainsi en communauté,
quand on voit le crocodile, l'animal le plus farouche et le plus cruel qui
soit dans les étangs, dans les rivières et dans les mers, montrer dans son
commerce avec le roitelet un esprit de société si admirable?
Cet oiseau, de l'espèce de ceux qui vivent le long des lacs et des
rivières, fait la garde auprès du crocodile, et, sans avoir besoin de
chercher sa propre nourriture, il vit des restes de ce poisson. Lorsqu'il
voit l'ichneumon couvert de boue, comme les athlètes le sont de poussière,
s'approcher pour surprendre (980e) le crocodile endormi, il le réveille en
criant et en le frappant de son aile. Le crocodile est si familier avec
lui, qu'il le laisse entrer dans sa gueule et souffre volontiers qu'avec
son bec il lui ôte les morceaux d'aliments qui sont restés entre ses
dents. Quand il en a assez et qu'il veut fermer sa gueule, il baisse
doucement sa mâchoire pour avertir l'oiseau de se retirer, et il ne la
rabat entièrement que lorsqu'il est sûr que le roitelet est envolé.
Le poisson appelé "guide" est pour la grandeur (980f) et pour la forme assez
semblable au goujon, excepté qu'au dehors il ressemble à un oiseau qui
hérisse de peur son plumage, tant ses écailles sont droites; il accompagne
toujours quelque poisson cétacé, et nage devant lui pour le guider et
l'empêcher de donner dans quelque bas-fond, dans la vase ou dans une gorge
étroite, d'où il sortirait difficilement.
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