HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, V, livre III

Chapitre 2

 Chapitre 2

[5,3,2] Πρότερον δὲ περὶ ψυχῆς ζητητέον, εἰ δοτέον αὐτῇ γνῶσιν ἑαυτῆς, καὶ τί τὸ γινῶσκον ἐν αὐτῇ καὶ ὅπως. Τὸ μὲν οὖν αἰσθητικὸν αὐτῆς αὐτόθεν ἂν φαῖμεν τοῦ ἔξω εἶναι μόνον· καὶ γὰρ εἰ τῶν ἔνδον ἐν τῷ σώματι γινομένων συναίσθησις εἴη, ἀλλὰ τῶν ἔξω ἑαυτοῦ καὶ ἐνταῦθα ἀντίληψις· τῶν γὰρ ἐν τῷ σώματι παθημάτων ὑφ´ ἑαυτοῦ αἰσθάνεται. Τὸ δ´ ἐν αὐτῇ λογιζόμενον παρὰ τῶν ἐκ τῆς αἰσθήσεως φαντασμάτων παρακειμένων τὴν ἐπίκρισιν ποιούμενον καὶ συνάγον καὶ διαιροῦν· καὶ ἐπὶ τῶν ἐκ τοῦ νοῦ ἰόντων ἐφορᾷ οἷον τοὺς τύπους, καὶ ἔχει καὶ περὶ τούτους τὴν αὐτὴν δύναμιν. Καὶ σύνεσιν ἔτι προσλαμβάνει ὥσπερ ἐπιγινῶσκον καὶ ἐφαρμόζον τοῖς ἐν αὐτῷ ἐκ παλαιοῦ τύποις τοὺς νέους καὶ ἄρτι ἥκοντας· δὴ καὶ ἀναμνήσεις φαῖμεν ἂν τῆς ψυχῆς εἶναι. Καὶ νοῦς τῆς ψυχῆς μέχρι τοῦδε ἱστάμενος τῇ δυνάμει καὶ εἰς ἑαυτὸν στρέφεται καὶ γιγνώσκει ἑαυτόν; ἐπὶ τὸν νοῦν ἀνενεκτέον τοῦτο. Γνῶσιν μὲν γὰρ ἑαυτοῦ τούτῳ τῷ μέρει διδόντεςνοῦν γὰρ αὐτὸν φήσομενκαὶ ὅπῃ διοίσει τοῦ ἐπάνω ζητήσομεν, μὴ δὲ διδόντες ἐπ´ ἐκεῖνον ἥξομεν τῷ λόγῳ βαδίζοντες, καὶ τὸ «αὐτὸ ἑαυτό» τί ποτ´ ἐστὶ σκεψόμεθα. Εἰ δὲ καὶ ἐνταῦθα ἐν τῷ κάτω δώσομεν, τίς διαφορὰ τοῦ νοεῖν ἑαυτὸ σκεψόμεθα· εἰ γὰρ μηδεμία, ἤδη τοῦτο νοῦς ἄκρατος. Τοῦτο τοίνυν τὸ διανοητικὸν τῆς ψυχῆς ἆρα ἐπιστρέφει ἐφ´ ἑαυτὸ καὶ αὐτό; οὔ· ἀλλὰ ὧν δέχεται τύπων ἐφ´ ἑκάτερα τὴν σύνεσιν ἴσχει. Καὶ πῶς τὴν σύνεσιν ἴσχει, πρῶτον ζητητέον. [5,3,2] Commençons par considérer l'Âme. Possède-t-elle la connaissance d'elle-même? Par quelle faculté et comment l'acquiert-elle ? Il est dans la nature de la puissance sensitive de ne s'occuper que des objets extérieurs : car, dans le cas même où elle sent ce qui se passe dans le corps, elle perçoit encore des choses qui lui sont extérieures, puisqu'elle perçoit les passions éprouvées par le corps auquel elle préside. L'âme possède en outre la raison discursive : celle-ci juge les représentations sensibles, les combine et les divise; elle considère aussi sous forme d'images les conceptions qui lui viennent de l'intelligence, et opère sur ces images comme sur les images fournies par la sensation ; enfin, elle est encore la puissance de comprendre, puisqu'elle discerne les nouvelles images des anciennes, et qu'elle les accorde entre elles en les rapprochant, d'où dérivent nos réminiscences. Voilà jusqu'où va la puissance intellectuelle de l'âme. Est-elle capable en outre de se tourner vers elle-même et de se connaître, ou faut-il s'élever jusqu'à l'intelligence pour trouver cette connaissance? Si nous accordons cette connaissance à la partie intellectuelle de l'âme, nous en ferons une intelligence, et nous aurons alors à chercher en quoi elle diffère de l'intelligence supérieure. Si nous refusons cette connaissance à cette partie de l'âme, nous nous élèverons par la raison à l'intelligence, et nous examinerons en quoi consiste la connaissance de soi-même. Enfin, si nous attribuons cette connaissance à la fois à l'intelligence inférieure et à l'intelligence supérieure, nous aurons à établir les différences qu'offre la connaissance de soi-même selon qu'elle appartient à l'une ou à l'autre : car, s'il n'y avait pas de différence entre ces deux espèces d'intelligence, la raison discursive serait identique à l'intelligence pure. La raison discursive se tourne-t-elle donc vers elle-même ? ou bien se borne-t-elle à avoir la compréhension des formes qu'elle reçoit des sens et de l'intelligence, et dans ce second cas, comment en a-t-elle la compréhension? C'est ce dernier point que nous allons commencer par examiner.


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Dernière mise à jour : 20/05/2010