[4,4,37] Οὐδὲν οὖν τῷ παντὶ ἀπόβλητον αὐτοῦ· ἐπεὶ καὶ πῦρ καὶ ὅσα τῶν τοιούτων λέγομεν ποιεῖν, εἴ τις τὸ ποιεῖν αὐτῶν ζητήσειε τί ποτ´ ἐστὶ τῶν νῦν δοκούντων εἰδέναι, ἀπορήσειεν ἄν, εἰ μὴ δύναμιν ταύτην ἀποδοίη αὐτῷ τῷ ἐν τῷ παντὶ εἶναι, καὶ τοῖς ἄλλοις δὲ τὸ τοιοῦτον τοῖς ἐν χρήσει λέγοι. Ἀλλ´ ἡμεῖς τὰ μὲν συνήθη οὔτ´ ἀξιοῦμεν ζητεῖν οὔτ´ ἀπιστοῦμεν, περὶ δὲ τῶν ἄλλων τῶν ἔξω τοῦ συνήθους δυνάμεων ἀπιστοῦμέν τε ὡς ἔχει ἕκαστον, καὶ τῷ ἀσυνήθει τὸ θαυμάζειν προστίθεμεν θαυμάσαντες ἂν καὶ ταῦτα, εἰ ἀπείροις αὐτῶν οὖσιν ἕκαστόν τις προσφέρων ἐξηγεῖτο αὐτῶν τὰς δυνάμεις. Ἔχειν μὲν οὖν ἕκαστον δύναμίν τινα ἄλογον φατέον ἐν τῷ παντὶ πλασθὲν καὶ μορφωθὲν καὶ μετειληφός πως ψυχῆς παρὰ τοῦ ὅλου ὄντος ἐμψύχου καὶ περιειλημμένον ὑπὸ τοιούτου καὶ μόριον ὂν ἐμψύχου — οὐδὲν γὰρ ἐν αὐτῷ ὅ τι μὴ μέρος — ἄλλα δὲ ἄλλων πρὸς τὸ δρᾶν δυνατώτερα καὶ τῶν ἐπὶ γῆς καὶ τῶν οὐρανίων μᾶλλον, ἅτε ἐναργεστέρᾳ φύσει χρώμενα· καὶ γίνεσθαι πολλὰ κατὰ τὰς δυνάμεις ταύτας, οὐ τῇ προαιρέσει ἀφ´ ὧν δοκεῖ ἰέναι τὸ δρώμενον — ἔστι γὰρ καὶ ἐν τοῖς προαίρεσιν οὐκ ἔχουσιν — οὐδὲ ἐπιστραφέντων τῇ δόσει τῆς δυνάμεως, κἂν ψυχῆς τι ἀπ´ αὐτῶν ἴῃ. Γένοιτο γὰρ ἂν καὶ ζῷα ἐκ ζῴου οὐ τῆς προαιρέσεως ποιούσης οὐδ´ αὖ ἐλαττουμένου οὐδ´ αὖ παρακολουθοῦντος· ἀργὸς γὰρ ἦν ἡ προαίρεσις, εἰ ἔχοι, ἢ οὐκ ἦν ἡ ποιοῦσα. Εἰ δὲ μὴ ἔχοι τι προαίρεσιν ζῷον, ἔτι μᾶλλον τὸ μὴ παρακολουθεῖν.
| [4,4,37] L'univers renferme donc dans son sein tout ce qu'il doit posséder. Que l'on considère le feu, par exemple, et toutes les autres choses que l'on regarde comme capables d'agir : si l'on cherche en quoi consiste leur action, on ne pourra le déterminer avec certitude qu'à la condition de
reconnaître que ces choses tiennent de l'univers leur puissance et d'admettre qu'il en est de même pour tout ce qui est du domaine de l'expérience. Mais nous ne jugeons pas à propos d'examiner les objets auxquels nous sommes habitués ni d'élever sur eux des questions ; nous ne nous demandons quelle est la nature d'une puissance que quand elle ne nous est pas habituelle ; alors sa nouveauté excite notre étonnement; cependant, nous ne serions pas moins étonnés des objets que nous voyons souvent si l'on nous expliquait leur puissance à un moment où nous n'y serions pas encore accoutumés. Il faut donc admettre que chaque chose a une puissance cachée parce qu'elle reçoit une forme et une figure dans l'univers, qu'elle participe à l'Âme de l'univers, qu'elle est embrassée par lui et qu'elle est une partie de ce Tout animé : car il n'y a rien dans ce Tout qui n'en soit une partie. Il y a d'ailleurs des parties, soit sur la terre, soit dans le ciel, qui agissent avec plus d'efficacité les unes que les autres ; les choses célestes ont plus de puissance parce qu'elles ont une nature mieux développée. Ces puissances produisent une foule de choses sans aucun choix, même dans les êtres qui paraissent agir {avec choix}; elles s'exercent également dans les êtres qui n'ont pas la faculté de choisir. Ces puissances ne se tournent pas {vers leur acte}, lors même qu'elles se communiquent en faisant passer de la cause dans l'effet quelque chose de l'âme. Des animaux engendrent d'autres animaux sans que cet acte implique un choix, sans que l'être générateur s'affaiblisse {en exerçant sa puissance} ni qu'il ait conscience de lui-même. Autrement, si l'acte avait un choix pour cause, il consisterait dans un choix, ou bien ce choix ne serait pas efficace. Or, si un animal n'a pas la faculté de choisir, il aura encore moins la conscience de ses actes.
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