[4,4,26] Τίνονται δὲ εὐχῶν γνώσεις κατὰ οἷον σύναψιν καὶ κατὰ τοιάνδε σχέσιν ἐναρμοζομένων, καὶ αἱ ποιήσεις οὕτως· καὶ ἐν ταῖς μάγων τέχναις εἰς τὸ συναφὲς πᾶν· ταῦτα δὲ δυνάμεσιν ἑπομέναις συμπαθῶς. Εἰ δὲ τοῦτο, διὰ τί οὐ καὶ τὴν γῆν αἰσθάνεσθαι δώσομεν; Ἀλλὰ ποίας αἰσθήσεις; Ἢ διὰ τί οὐ πρῶτον ἁφὴν καὶ μέρει μέρους ἀναπεμπομένης ἐπὶ τὸ ἡγούμενον τῆς αἰσθήσεως καὶ τῷ ὅλῳ πυρὸς καὶ τῶν ἄλλων; Καὶ γὰρ εἰ τὸ σῶμα δυσκίνητον, οὔτι γε ἀκίνητον. Ἀλλ´ ἔσονται αἱ αἰσθήσεις οὐ τῶν μικρῶν, ἀλλὰ τῶν μεγάλων. Ἀλλὰ διὰ τί; Ἢ ὅτι ἀνάγκη ψυχῆς ἐνούσης τὰς κινήσεις τὰς μεγίστας μὴ λανθάνειν. Κωλύει δ´ οὐδὲν καὶ διὰ τοῦτο τὸ αἰσθάνεσθαι γίνεσθαι, ἵνα εὖ τίθοιτο τὰ πρὸς ἀνθρώπους, ὅσον εἰς αὐτὴν τὰ ἀνθρώπων ἀνάκειται — εὖ τίθοιτο δὲ οἷον συμπαθῶς — καὶ ἀκούειν δὲ εὐχομένων καὶ ἐπινεύειν εὐχαῖς οὐχ ὃν ἡμεῖς τρόπον, καὶ ταῖς ἄλλαις αἰσθήσεσι παθητὴν εἶναι πρὸς αὐτήν. Καὶ τἆλλα, οἷον ὀσμῶν πέρι καὶ τῶν γευστῶν; Ἀλλ´ ἤ, ὅσα ὀσφραντὰ κατὰ τὰς τῶν χυλῶν ὀσμάς, πρὸς ζῴων πρόνοιαν καὶ κατασκευὴν καὶ ἐπισκευὴν τοῦ σωματικοῦ αὐτῆς. Καὶ οὐκ ἀπαιτητέον ἃ ἐφ´ ἡμῶν ὄργανα· οὐδὲ γὰρ πᾶσι ζῴοις ταὐτά· οἷον ὦτα οὐ πᾶσι, καὶ οἷς μὴ ἔστιν, ἀντίληψίς ἐστι ψόφων. Περὶ δὲ ὄψεως, εἰ φωτὸς δεῖ, πῶς; Οὐ γὰρ δὴ ἀπαιτητέον ὄμματα. Εἰ οὖν τοῦ φυτικοῦ συγχωρουμένου ἦν συγχωρεῖν, ἢ ἐν πνεύματι ὄντος τοῦ φυτικοῦ πρώτως, οὕτως ἔχειν, ἢ ὄντος πνεύματος, τί χρὴ ἀπιστεῖν καὶ διαφανὲς εἶναι; Μᾶλλον δ´ εἴπερ πνεῦμα, καὶ διαφανὲς καί, ἐλλαμπόμενον παρὰ τοῦ κύκλου, ἐνεργείᾳ διαφανές· ὥστε οὐδὲν ἄτοπον οὐδ´ ἀδύνατον ὁρᾶν τὴν ἐν τῇ γῇ ψυχήν. Καὶ δὴ καὶ νοεῖν ψυχὴν οὐ φαύλου σώματος εἶναι, ὥστε καὶ θεὸν εἶναι· πάντως γὰρ καὶ ἀγαθὴν δεῖ ἀεὶ τὴν ψυχὴν εἶναι.
| [4,4,26] Les astres connaissent nos vœux par l'accord et la sympathie qu'établit entre eux et nous l'harmonie qui règne dans l'univers; c'est de la même manière que nos vœux sont exaucés. La magie est également fondée sur l'harmonie de l'univers; elle agit au moyen des forces qui sont liées les unes aux autres par la sympathie. S'il en est ainsi, pourquoi n'accorderions-nous pas à la Terre la faculté de sentir? — Mais quelles sensations lui reconnaîtrons-nous! — D'abord, pourquoi ne lui attribuerions-nous pas le tact, soit qu'une partie sente l'état d'une autre partie et que la sensation soit transmise à la puissance dirigeante, soit que la Terre tout entière sente le feu et les autres choses semblables : car, si l'élément terrestre est inerte, il n'est cependant pas insensible. La Terre sentira donc les grandes choses et non celles de peu d'importance. — Mais pourquoi sentira-t-elle? — C'est qu'il est nécessaire que la Terre, ayant une âme, n'ignore pas les mouvements les plus forts. Rien n'empêche que la Terre ne sente aussi pour bien disposer par rapport aux hommes tout ce qui dépend d'elle. Or, elle disposera toutes ces choses convenablement par les lois de la sympathie. Elle peut entendre et exaucer les prières qui lui sont adressées, mais d'une autre manière que nous ne le faisons nous-mêmes. Elle peut encore exercer d'autres sens dans ses relations, soit avec elle-même, soit avec les choses étrangères, par exemple, avoir la sensation des odeurs et celle des saveurs perçues par les autres êtres. Peut-être a-t-elle besoin de percevoir les odeurs des liquides pour remplir ses fonctions providentielles à l'égard des animaux et pour prendre soin de son propre corps.
Il ne faut cependant pas réclamer pour elle des organes semblables aux nôtres. Les organes, en effet, ne sont pas semblables dans tous les animaux. Ainsi, tous n'ont pas des oreilles pareilles, et ceux qui n'ont pas d'oreilles perçoivent cependant les sons. Comment la Terre verra-t-elle, si la lumière lui est nécessaire pour voir? car il ne faut pas réclamer pour elle des yeux. Ayant précédemment accordé qu'elle possède la puissance végétative, nous devons accorder comme conséquence que cette puissance est primitivement par son essence une espèce d'esprit: or, pourquoi refuserions-nous d'admettre que cet esprit soit diaphane? Nous devons admettre qu'il est diaphane {en puissance}, parce qu'il est esprit ; et qu'il est diaphane en acte, parce qu'il est illuminé par la sphère céleste. Il n'est donc ni impossible ni incroyable que l'âme de la Terre possède la vue. Il faut en outre se rappeler qu'elle n'est point l'âme d'un corps vil, qu'elle doit être par conséquent une déesse. En tout cas, cette âme doit être éternellement bonne.
|