HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLATON, La République, livre X

Page 602

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[602] συνὼν τῷ εἰδότι καὶ (602a) ἀναγκαζόμενος ἀκούειν παρὰ τοῦ εἰδότος, δὲ χρώμενος ἐπιστήμην. Πάνυ γε. ῾Ο δὲ μιμητὴς πότερον ἐκ τοῦ χρῆσθαι ἐπιστήμην ἕξει περὶ ὧν ἂν γράφῃ, εἴτε καλὰ καὶ ὀρθὰ εἴτε μή, δόξαν ὀρθὴν διὰ τὸ ἐξ ἀνάγκης συνεῖναι τῷ εἰδότι καὶ ἐπιτάττεσθαι οἷα χρὴ γράφειν; Οὐδέτερα. Οὔτε ἄρα εἴσεται οὔτε ὀρθὰ δοξάσει μιμητὴς περὶ ὧν ἂν μιμῆται πρὸς κάλλος πονηρίαν. Οὐκ ἔοικεν. Χαρίεις ἂν εἴη ἐν τῇ ποιήσει μιμητικὸς πρὸς σοφίαν περὶ ὧν ἂν ποιῇ. Οὐ πάνυ. (b.) ᾿Αλλοὖν δὴ ὅμως γε μιμήσεται, οὐκ εἰδὼς περὶ ἑκάστου ὅπῃ πονηρὸν χρηστόν· ἀλλ’, ὡς ἔοικεν, οἷον φαίνεται καλὸν εἶναι τοῖς πολλοῖς τε καὶ μηδὲν εἰδόσιν, τοῦτο μιμήσεται. Τί γὰρ ἄλλο; Ταῦτα μὲν δή, ὥς γε φαίνεται, ἐπιεικῶς ἡμῖν διωμολόγηται, τόν τε μιμητικὸν μηδὲν εἰδέναι ἄξιον λόγου περὶ ὧν μιμεῖται, ἀλλεἶναι παιδιάν τινα καὶ οὐ σπουδὴν τὴν μίμησιν, τούς τε τῆς τραγικῆς ποιήσεως ἁπτομένους ἐν ἰαμβείοις καὶ ἐν ἔπεσι πάντας εἶναι μιμητικοὺς ὡς οἷόν τε μάλιστα. Πάνυ μὲν οὖν. (c.) Πρὸς Διός, ἦν δἐγώ, τὸ δὲ δὴ μιμεῖσθαι τοῦτο οὐ περὶ τρίτον μέν τί ἐστιν ἀπὸ τῆς ἀληθείας; γάρ; Ναί. Πρὸς δὲ δὴ ποῖόν τί ἐστιν τῶν τοῦ ἀνθρώπου ἔχον τὴν δύναμιν ἣν ἔχει; Τοῦ ποίου τινὸς πέρι λέγεις; Τοῦ τοιοῦδε· ταὐτόν που ἡμῖν μέγεθος ἐγγύθεν τε καὶ πόρρωθεν διὰ τῆς ὄψεως οὐκ ἴσον φαίνεται. Οὐ γάρ. Καὶ ταὐτὰ καμπύλα τε καὶ εὐθέα ἐν ὕδατί τε θεωμένοις καὶ ἔξω, καὶ κοῖλά τε δὴ καὶ ἐξέχοντα διὰ τὴν περὶ τὰ χρώματα αὖ πλάνην τῆς ὄψεως, καὶ πᾶσά τις ταραχὴ δήλη (d.) ἡμῖν ἐνοῦσα αὕτη ἐν τῇ ψυχῇ· δὴ ἡμῶν τῷ παθήματι τῆς φύσεως σκιαγραφία ἐπιθεμένη γοητείας οὐδὲν ἀπολείπει, καὶ θαυματοποιία καὶ αἱ ἄλλαι πολλαὶ τοιαῦται μηχαναί. ᾿Αληθῆ. ῏Αροὖν οὐ τὸ μετρεῖν καὶ ἀριθμεῖν καὶ ἱστάναι βοήθειαι χαριέσταται πρὸς αὐτὰ ἐφάνησαν, ὥστε μὴ ἄρχειν ἐν ἡμῖν τὸ φαινόμενον μεῖζον ἔλαττον πλέον βαρύτερον, ἀλλὰ τὸ λογισάμενον καὶ μετρῆσαν καὶ στῆσαν; Πῶς γὰρ οὔ; (e.) ᾿Αλλὰ μὴν τοῦτό γε τοῦ λογιστικοῦ ἂν εἴη τοῦ ἐν ψυχῇ ἔργον. Τούτου γὰρ οὖν. Τούτῳ δὲ πολλάκις μετρήσαντι καὶ σημαίνοντι μείζω ἄττα εἶναι ἐλάττω ἕτερα ἑτέρων ἴσα τἀναντία φαίνεται ἅμα περὶ ταὐτά. Ναί. Οὐκοῦν ἔφαμεν τῷ αὐτῷ ἅμα περὶ ταὐτὰ ἐναντία δοξάζειν ἀδύνατον εἶναι; Καὶ ὀρθῶς γἔφαμεν. [602] mais c'est 602a l'usager qui aura la
science.
Parfaitement.
Mais l'imitateur, tiendra-t-il de l'usage la science des choses qu'il
représente, saura-t-il si elles sont belles et correctes ou non - ou
s'en fera-t-il une opinion droite parce qu'il sera obligé de se
mettre en rapport avec celui qui sait, et de recevoir ses
instructions, quant à la manière de les représenter?
Ni l'un, ni l'autre.
L'imitateur n'a donc ni science ni opinion droite touchant la
beauté ou les défauts des choses qu'il imite.
Non, semble-t-il.
Il sera donc charmant l'imitateur en poésie, par son intelligence
des sujets traités !
Pas tant que ça !
Cependant il ne se fera pas faute d'imiter, sans savoir 602b par
quoi chaque chose est bonne ou mauvaise; mais, probablement,
imitera-t-il ce qui paraît beau à la multitude et aux ignorants.
Et que pourrait-il faire d'autre?
Voilà donc, ce semble, deux points sur lesquels nous sommes
bien d'accord : tout d'abord l'imitateur n'a aucune connaissance
valable de ce qu'il imite, et l'imitation n'est qu'une espèce de jeu
d'enfant, dénué de sérieux; ensuite, ceux qui s'appliquent à la
poésie tragique, qu'ils composent en vers ïambiques ou en vers
épiques, sont des imitateurs au suprême degré.
Certainement.
602c Mais par Zeus ! m'écriai-je, cette imitation n'est-elle pas
éloignée au troisième degré de la vérité?
Si.
D'autre part, sur quel élément de l'homme exerce-t-elle le
pouvoir qu'elle a?
De quoi veux-tu parler?
De ceci : la même grandeur, regardée de près ou de loin ne
paraît pas égale.
Non, certes.
Et les mêmes objets paraissent brisés ou droits selon qu'on les
regarde dans l'eau ou hors de l'eau, ou concaves et convexes du
fait de l'illusion visuelle produite par les 602d couleurs; et il est
évident que tout cela jette le trouble dans notre âme. Or,
s'adressant à cette disposition de notre nature, la peinture
ombrée ne laisse inemployé aucun procédé de magie, comme
c'est aussi le cas de l'art du charlatan et de maintes autres
inventions de ce genre.
C'est vrai.
Or, n'a-t-on pas découvert dans la mesure, le calcul et la pesée
d'excellents préservatifs contre ces illusions, de telle sorte
que ce qui prévaut en nous ce n'est pas l'apparence de grandeur
ou de petitesse, de quantité ou de poids, mais bien le jugement
de ce qui a compté, mesuré, pesé?
Sans doute.
602e Et ces opérations sont l'affaire de l'élément raisonnable de
notre âme.
De cet élément, en effet.
Mais ne lui arrive-t-il pas souvent, quand il a mesuré et qu'il
signale que tels objets sont, par rapport à tels autres, plus
grands, plus petits ou égaux, de recevoir simultanément
l'impression contraire à propos des mêmes objets?
Si.
Or, n'avons-nous pas déclaré qu'il était impossible que le même
élément ait, sur les mêmes choses, et simultanément, deux
opinions contraires?
Et nous l'avons déclaré avec raison.
Par conséquent, ce qui, dans l'âme,


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Dernière mise à jour : 1/09/2005