HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLATON, La République, livre X

Page 600

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[600] (600a) ᾿Αλλὰ δή τις πόλεμος ἐπὶΟμήρου ὑπἐκείνου ἄρχοντος συμβουλεύοντος εὖ πολεμηθεὶς μνημονεύεται; Οὐδείς. ᾿Αλλοἷα δὴ εἰς τὰ ἔργα σοφοῦ ἀνδρὸς πολλαὶ ἐπίνοιαι καὶ εὐμήχανοι εἰς τέχνας τινας ἄλλας πράξεις λέγονται, ὥσπερ αὖ Θάλεώ τε πέρι τοῦ Μιλησίου καὶ ᾿Αναχάρσιος τοῦ Σκύθου; Οὐδαμῶς τοιοῦτον οὐδέν. ᾿Αλλὰ δὴ εἰ μὴ δημοσίᾳ, ἰδίᾳ τισὶν ἡγεμὼν παιδείας αὐτὸς ζῶν λέγεταιΟμηρος γενέσθαι, οἳ ἐκεῖνον ἠγάπων ἐπὶ (b.) συνουσίᾳ καὶ τοῖς ὑστέροις ὁδόν τινα παρέδοσαν βίουΟμηρικήν, ὥσπερ Πυθαγόρας αὐτός τε διαφερόντως ἐπὶ τούτῳ ἠγαπήθη, καὶ οἱ ὕστεροι ἔτι καὶ νῦν Πυθαγόρειον τρόπον ἐπονομάζοντες τοῦ βίου διαφανεῖς πῃ δοκοῦσιν εἶναι ἐν τοῖς ἄλλοις; Οὐδαὖ, ἔφη, τοιοῦτον οὐδὲν λέγεται. γὰρ Κρεώφυλος, Σώκρατες, ἴσως, τοῦΟμήρου ἑταῖρος, τοῦ ὀνόματος ἂν γελοιότερος ἔτι πρὸς παιδείαν φανείη, εἰ τὰ λεγόμενα περὶΟμήρου ἀληθῆ. λέγεται γὰρ ὡς πολλή τις ἀμέλεια περὶ (c.) αὐτὸν ἦν ἐπαὐτοῦ ἐκείνου, ὅτε ἔζη. Λέγεται γὰρ οὖν, ἦν δἐγώ. ἀλλοἴει, Γλαύκων, εἰ τῷ ὄντι οἷός τἦν παιδεύειν ἀνθρώπους καὶ βελτίους ἀπεργάζεσθαιΟμηρος, ἅτε περὶ τούτων οὐ μιμεῖσθαι ἀλλὰ γιγνώσκειν δυνάμενος, οὐκ ἄρἂν πολλοὺς ἑταίρους ἐποιήσατο καὶ ἐτιμᾶτο καὶ ἠγαπᾶτο ὑπαὐτῶν, ἀλλὰ Πρωταγόρας μὲν ἄρα ᾿Αβδηρίτης καὶ Πρόδικος Κεῖος καὶ ἄλλοι πάμπολλοι δύνανται τοῖς ἐφἑαυτῶν παριστάναι ἰδίᾳ συγγιγνό(d.)μενοι ὡς οὔτε οἰκίαν οὔτε πόλιν τὴν αὑτῶν διοικεῖν οἷοί τἔσονται, ἐὰν μὴ σφεῖς αὐτῶν ἐπιστατήσωσιν τῆς παιδείας, καὶ ἐπὶ ταύτῃ τῇ σοφίᾳ οὕτω σφόδρα φιλοῦνται, ὥστε μόνον οὐκ ἐπὶ ταῖς κεφαλαῖς περιφέρουσιν αὐτοὺς οἱ ἑταῖροι· ῞Ομηρον δἄρα οἱ ἐπἐκείνου, εἴπερ οἷός τἦν πρὸς ἀρετὴν ὀνῆσαι ἀνθρώπους, Ησίοδον ῥαψῳδεῖν ἂν περιιόντας εἴων, καὶ οὐχὶ μᾶλλον ἂν αὐτῶν ἀντείχοντο τοῦ χρυσοῦ καὶ (e.) ἠνάγκαζον παρὰ σφίσιν οἴκοι εἶναι, εἰ μὴ ἔπειθον, αὐτοὶ ἂν ἐπαιδαγώγουν ὅπῃ ᾖσαν, ἕως ἱκανῶς παιδείας μεταλάβοιεν; Παντάπασιν, ἔφη, δοκεῖς μοι, Σώκρατες, ἀληθῆ λέγειν. Οὐκοῦν τιθῶμεν ἀπὸΟμήρου ἀρξαμένους πάντας τοὺς ποιητικοὺς μιμητὰς εἰδώλων ἀρετῆς εἶναι καὶ τῶν ἄλλων περὶ ὧν ποιοῦσιν, τῆς δὲ ἀληθείας οὐχ ἅπτεσθαι, ἀλλὥσπερ νυνδὴ ἐλέγομεν, [600] 600a Mais quelle guerre mentionne-t-on, à
l'époque d'Homère, qui ait été bien conduite par lui, ou par ses
conseils?
Aucune.
Cite-t-on alors de lui, comme d'un homme habile dans la
pratique, plusieurs inventions ingénieuses concernant les arts ou
les autres formes de l'activité, ainsi qu'on le fait de Thalès de
Milet et d'Anacharsis le Scythe?
Non, on ne cite rien de tel.
Mais si Homère n'a pas rendu de services publics dit-on au moins
qu'il ait, de son vivant, présidé à l'éducation de quelques
particuliers, qui l'aient aimé au point de s'attacher à sa personne,
et qui aient transmis à la 600b postérité un plan de vie
homérique, comme ce fut le cas de Pythagore, qui inspira un
profond attachement de ce genre , et dont les sectateurs
nomment encore aujourd'hui pythagorique le mode d'existence
par lequel ils semblent se distinguer des autres hommes?
Non, là encore, on ne rapporte rien de pareil; car Créophyle,
le compagnon d'Homère, encourut peut-être plus de
ridicule pour son éducation que pour son nom, si ce qu'on raconte
d'Homère est vrai. On dit, en effet, que 600c ce dernier fut
étrangement négligé de son vivant par ce personnage.
On Le dit, en effet. Mais penses-tu, Glaucon, que si Homère eût
été réellement en état d'instruire les hommes et de les rendre
meilleurs - possédant le pouvoir de connaître et non celui d'imiter
- penses-tu qu'il ne se serait pas fait de nombreux disciples qui
l'auraient honoré et chéri? Quoi ! Protagoras d'Abdère, Prodicos
de Céos et une foule d'autres arrivent à persuader leurs
contemporains, en des entretiens privés, qu'ils ne pourront
600d administrer ni leur maison ni leur cité, si eux-mêmes ne
président à leur éducation, et pour cette sagesse se font si
vivement aimer que leurs disciples les porteraient presque en
triomphe sur leurs épaules - et les contemporains
d'Homère, si ce poète avait été capable d'aider les hommes à
être vertueux, l'auraient laissé, lui ou Hésiode, errer de ville en
ville en récitant ses vers ! ils ne se seraient pas attachés à eux
plus qu'à tout l'or du monde ! ils ne les auraient pas forcés de
rester auprès d'eux, dans leur pays, ou, s'ils n'avaient pu les
persuader, ils ne les auraient 600e pas suivis partout où ils
allaient, jusqu'à ce qu'ils en eussent reçu une éducation
suffisante?
Ce que tu dis là, Socrate, me paraît tout à fait vrai.
Or donc, poserons-nous en principe que tous les poètes, à
commencer par Homère, sont de simples imitateurs des
apparences de la vertu et des autres sujets qu'ils traitent, mais
que, pour la vérité, ils n'y atteignent pas : semblables en cela au
peintre dont nous parlions tout à l'heure, qui dessinera une
apparence de cordonnier,


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Dernière mise à jour : 1/09/2005