HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 584

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[9,584] (584a) Τὸ δὲ μήτε λυπηρὸν μήτε ἡδὺ οὐχὶ ἡσυχία μέντοι καὶ ἐν μέσῳ
τούτοιν ἐφάνη ἄρτι;
Ἐφάνη γάρ.
Πῶς οὖν ὀρθῶς ἔστι τὸ μὴ ἀλγεῖν ἡδὺ ἡγεῖσθαι τὸ μὴ χαίρειν
ἀνιαρόν;
Οὐδαμῶς.
Οὐκ ἔστιν ἄρα τοῦτο, ἀλλὰ φαίνεται, ἦν δἐγώ, παρὰ τὸ ἀλγεινὸν
ἡδὺ καὶ παρὰ τὸ ἡδὺ ἀλγεινὸν τότε ἡσυχία, καὶ οὐδὲν ὑγιὲς τούτων τῶν
φαντασμάτων πρὸς ἡδονῆς ἀλήθειαν, ἀλλὰ γοητεία τις.
Ως γοῦν λόγος, ἔφη, σημαίνει.
(584b) ᾿Ιδὲ τοίνυν, ἔφην ἐγώ, ἡδονάς, αἳ οὐκ ἐκ λυπῶν εἰσίν, ἵνα μὴ
πολλάκις οἰηθῇς ἐν τῷ παρόντι οὕτω τοῦτο πεφυκέναι, ἡδονὴν μὲν
παῦλαν λύπης εἶναι, λύπην δὲ ἡδονῆς.
Ποῦ δή, ἔφη, καὶ ποίας λέγεις;
Πολλαὶ μέν, εἶπον, καὶ ἄλλαι, μάλιστα δεἰθέλεις ἐννοῆσαι τὰς περὶ
τὰς ὀσμὰς ἡδονάς. αὗται γὰρ οὐ προλυπηθέντι ἐξαίφνης ἀμήχανοι τὸ
μέγεθος γίγνονται, παυσάμεναί τε λύπην οὐδεμίαν καταλείπουσιν.
Ἀληθέστατα, ἔφη.
(584c) Μὴ ἄρα πειθώμεθα καθαρὰν ἡδονὴν εἶναι τὴν λύπης
ἀπαλλαγήν, μηδὲ λύπην τὴν ἡδονῆς.
Μὴ γάρ.
Ἀλλὰ μέντοι, εἶπον, αἵ γε διὰ τοῦ σώματος ἐπὶ τὴν ψυχὴν τείνουσαι
καὶ λεγόμεναι ἡδοναί, σχεδὸν αἱ πλεῖσταί τε καὶ μέγισται, τούτου τοῦ
εἴδους εἰσί, λυπῶν τινες ἀπαλλαγαί.
Εἰσὶ γάρ.
Οὐκοῦν καὶ αἱ πρὸ μελλόντων τούτων ἐκ προσδοκίας γιγνόμεναι
προησθήσεις τε καὶ προλυπήσεις κατὰ ταὐτὰ ἔχουσιν;
Κατὰ ταὐτά.
(584d) Οἶσθοὖν, ἦν δἐγώ, οἷαί εἰσιν καὶ μάλιστα ἐοίκασιν;
Τῷ; ἔφη.
Νομίζεις τι, εἶπον, ἐν τῇ φύσει εἶναι τὸ μὲν ἄνω, τὸ δὲ κάτω, τὸ δὲ
μέσον;
Εγωγε.
Οἴει οὖν ἄν τινα ἐκ τοῦ κάτω φερόμενον πρὸς μέσον ἄλλο τι οἴεσθαι
ἄνω φέρεσθαι; καὶ ἐν μέσῳ στάντα, ἀφορῶντα ὅθεν ἐνήνεκται, ἄλλοθί
που ἂν ἡγεῖσθαι εἶναι ἐν τῷ ἄνω, μὴ ἑωρακότα τὸ ἀληθῶς ἄνω;
Μὰ Δί’, οὐκ ἔγωγε, ἔφη, ἄλλως οἶμαι οἰηθῆναι ἂν τὸν τοιοῦτον.
(584e) Ἀλλεἰ πάλιν γ’, ἔφην, φέροιτο, κάτω τἂν οἴοιτο φέρεσθαι καὶ
ἀληθῆ οἴοιτο;
Πῶς γὰρ οὔ;
Οὐκοῦν ταῦτα πάσχοι ἂν πάντα διὰ τὸ μὴ ἔμπειρος εἶναι τοῦ
ἀληθινῶς ἄνω τε ὄντος καὶ ἐν μέσῳ καὶ κάτω;
Δῆλον δή.
Θαυμάζοις ἂν οὖν εἰ καὶ οἱ ἄπειροι ἀληθείας περὶ πολλῶν τε ἄλλων
μὴ ὑγιεῖς δόξας ἔχουσιν, πρός τε ἡδονὴν καὶ λύπην καὶ τὸ μεταξὺ τούτων
οὕτω διάκεινται, ὥστε,
[9,584] (584a) Or, ne venons-nous pas de reconnaître que l'état
où l'on ne ressent ni plaisir ni douleur est un état de repos, qui se
situe entre ces deux sentiments?
Nous l'avons reconnu.
Comment donc peut-on croire raisonnablement que
l'absence de douleur soit un plaisir, et l'absence de plaisir
une douleur?
On ne le peut d'aucune façon.
Donc, cet état de repos n'est pas, mais apparaît, soit un
plaisir par opposition à la douleur, soit une douleur par
opposition au plaisir; et il n'y a rien de sain dans ces visions
quant à la réalité du plaisir : c'est une sorte de prestige.
Oui, dit-il, le raisonnement le démontre. (584b)
Considère maintenant les plaisirs qui ne viennent point à la
suite de douleurs, afin de ne pas être induit à croire, dans
le cas présent, que, par nature, le plaisir n'est que la
cessation de la douleur, et la douleur la cessation du plaisir.
De quel cas et de quels plaisirs veux-tu parler?
Il y en a beaucoup, répondis-je; mais veuille bien
considérer surtout les plaisirs de l'odorat. Ils se produisent
en effet soudainement, avec une intensité extraordinaire,
sans avoir été précédés d'aucune peine, et quand ils
cessent, ils ne laissent après eux aucune douleur.
C'est très vrai, dit-il.
Ne nous laissons donc point persuader que le plaisir (584c)
pur soit la cessation de la douleur, ou la douleur la
cessation du plaisir.
Non.
Et pourtant, les prétendus plaisirs qui passent dans l'âme
par le corps - et qui sont peut-être les plus nombreux et les
plus vifs - appartiennent à cette classe : ce sont des
cessations de douleurs.
En effet.
N'en est-il pas de même de ces plaisirs et de ces douleurs
anticipés que cause l'attente?
Il en est de même.
Or donc, sais-tu ce que sont ces plaisirs, et à quoi ils (584d)
ressemblent le plus?
À quoi? demanda-t-il.
Penses-tu qu'il y ait dans la nature un haut, un bas et un milieu?
Certes !
Or, à ton avis, un homme transporté du bas au milieu
pourrait-il s'empêcher de penser qu'il a été transporté en
haut? Et quand il se trouverait au milieu, et regarderait
l'endroit qu'il a quitté, se croirait-il ailleurs qu'en haut s'il
n'avait pas vu le haut véritable?
Par Zeus ! Il ne pourrait, à mon avis, faire une autre supposition.
Mais s'il était ensuite transporté en sens inverse, ne (584e)
croirait-il pas revenir en bas, ce en quoi il ne se tromperait point?
Sans doute.
Et il se figurerait tout cela parce qu'il ne connaît pas par
expérience le haut, le milieu et le bas véritables.
Évidemment.
T'étonneras-tu donc que les hommes qui n'ont point
l'expérience de la vérité se forment de maints objets une
opinion fausse, et qu'à l'égard du plaisir, de la douleur et de
leur intermédiaire ils se trouvent disposés de telle sorte que,


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Dernière mise à jour : 1/06/2006