[264] (264a) (Ξένος)
διῄρητο τοίνυν ἤδη καὶ τότε σύμπαν τὸ ζῷον τῷ τιθασῷ καὶ
ἀγρίῳ. τὰ μὲν γὰρ ἔχοντα τιθασεύεσθαι φύσιν ἥμερα
προσείρηται, τὰ δὲ μὴ 'θέλοντα ἄγρια.
147. (Νεώτερος Σωκράτης)
καλῶς.
148. (Ξένος)
ἣν δέ γε θηρεύομεν ἐπιστήμην, ἐν τοῖς ἡμέροις ἦν τε καὶ
ἔστιν, ἐπὶ τοῖς ἀγελαίοις μὴν ζητητέα θρέμμασιν.
149. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
150. (Ξένος)
μὴ τοίνυν διαιρώμεθα ὥσπερ τότε πρὸς ἅπαντα
ἀποβλέψαντες, μηδὲ σπεύσαντες, ἵνα δὴ ταχὺ γενώμεθα
(264b) πρὸς τῇ πολιτικῇ. πεποίηκε γὰρ ἡμᾶς καὶ νῦν παθεῖν
τὸ κατὰ τὴν παροιμίαν πάθος.
151. (Νεώτερος Σωκράτης)
ποῖον;
152. (Ξένος)
οὐχ ἡσύχους εὖ διαιροῦντας ἠνυκέναι βραδύτερον.
153. (Νεώτερος Σωκράτης)
καὶ καλῶς γε, ὦ ξένε, πεποίηκε.
154. (Ξένος)
ταῦτ' ἔστω. πάλιν δ' οὖν ἐξ ἀρχῆς τὴν κοινοτροφικὴν
πειρώμεθα διαιρεῖν, ἴσως γὰρ καὶ τοῦτο ὃ σὺ προθυμῇ
διαπεραινόμενος ὁ λόγος αὐτός σοι κάλλιον μηνύσει. καί
μοι φράζε.
155. (Νεώτερος Σωκράτης)
ποῖον δή;
156. (Ξένος)
τόδε, εἴ τινων πολλάκις ἄρα διακήκοας, οὐ γὰρ δὴ (264c)
προστυχής γε αὐτὸς οἶδ' ὅτι γέγονας ταῖς ἐν τῷ Νείλῳ
τιθασείαις τῶν ἰχθύων καὶ τῶν ἐν ταῖς βασιλικαῖς λίμναις.
ἐν μὲν γὰρ κρήναις τάχ' ἂν ἴσως εἴης ᾐσθημένος.
157. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ μὲν οὖν καὶ ταῦτα τεθέαμαι κἀκεῖνα πολλῶν ἀκήκοα.
158. (Ξένος)
καὶ μὴν χηνοβωτίας γε καὶ γερανοβωτίας, εἰ καὶ μὴ
πεπλάνησαι περὶ τὰ Θετταλικὰ πεδία, πέπυσαι γοῦν καὶ
πιστεύεις εἶναι.
159. (Νεώτερος Σωκράτης)
τί μήν;
160. (264d) (Ξένος)
τοῦδ' ἕνεκά τοι πάντα ἠρώτησα ταῦτα, διότι τῆς τῶν
ἀγελαίων τροφῆς ἔστι μὲν ἔνυδρον, ἔστι δὲ καὶ
ξηροβατικόν.
161. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔστι γὰρ οὖν.
162. (Ξένος)
ἆρ' οὖν καὶ σοὶ συνδοκεῖ ταύτῃ δεῖν διχάζειν τὴν
κοινοτροφικὴν ἐπιστήμην, ἐφ' ἑκατέρῳ τούτων τὸ μέρος
αὐτῆς ἐπινέμοντας ἑκάτερον, τὸ μὲν ἕτερον ὑγροτροφικὸν
ὀνομάζοντας, τὸ δ' ἕτερον ξηροτροφικόν;
163. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔμοιγε.
164. (Ξένος)
καὶ μὴν καὶ τὸ βασιλικὸν οὕτως οὐ ζητήσομεν (264e)
ὁποτέρας ἐστὶ τῆς τέχνης, δῆλον (δὴ) γὰρ παντί.
165. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς δ' οὔ;
166. (Ξένος)
πᾶς μὲν δὴ τό γε ξηροτροφικὸν τῆς ἀγελαιοτροφίας
διέλοιτ' ἂν φῦλον.
167. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς;
168. (Ξένος)
τῷ πτηνῷ τε καὶ πεζῷ διορισάμενος.
169. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἀληθέστατα.
170. (Ξένος)
τί δέ; τὸ πολιτικὸν ἦ περὶ τὸ πεζὸν ζητητέον; ἢ οὐκ οἴει καὶ
τὸν ἀφρονέστατον ὡς ἔπος εἰπεῖν δοξάζειν οὕτως;
171. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔγωγε.
172. (Ξένος)
τὴν δὲ πεζονομικήν, καθάπερ ἄρτι τὸν ἀριθμόν, δεῖ
τεμνομένην δίχα ἀποφαίνειν.
173. (Νεώτερος Σωκράτης)
δῆλον.
| [264] (L’ÉTRANGER)
Dès ce moment-là tout le genre animal se divisait en animaux apprivoisés et en
sauvages ; car si leur nature admet la domestication, on les appelle paisibles,
et si elle ne l’admet pas, sauvages.
(SOCRATE LE JEUNE)
Bien.
(L’ÉTRANGER)
Or la science que nous poursuivons s’est toujours rapportée et se rapporte
encore aux animaux paisibles, et c’est du côté de ceux qui vivent en troupeaux
qu’il faut la chercher.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Ne divisons donc pas, comme nous l’avons fait alors, en envisageant le tout et
en nous pressant pour arriver vite à la politique ; car c’est pour cela que nous
avons éprouvé tout à l’heure la déception dont parle le proverbe.
(SOCRATE LE JEUNE)
Laquelle ?
(L’ÉTRANGER)
Celle d’avoir avancé plus lentement, pour n’avoir pas pris tranquillement le
temps de bien diviser.
(SOCRATE LE JEUNE)
Cela a été une bonne leçon pour nous, étranger.
(L’ÉTRANGER)
VIII. — Je ne le nie pas ; mais reprenons au commencement et essayons de nouveau
de diviser l’élevage en commun. Peut-être le cours même de l’entretien
t’apportera-t-il plus de lumière sur la recherche qui te tient à coeur. Dis-moi donc.
(SOCRATE LE JEUNE)
Quoi ?
(L’ÉTRANGER)
Ceci, dont tu as dû entendre parler souvent ; car je ne sache pas que tu aies
assisté toi-même à l’élevage des poissons dans le Nil ou dans les étangs
royaux ; mais peut-être l’as-tu vu pratiquer dans les fontaines.
(SOCRATE LE JEUNE)
Dans les fontaines, oui, je l’ai vu ; pour les autres, j’en ai entendu parler
plus d’une fois.
(L’ÉTRANGER)
De même, pour les troupeaux d’oies et de grues, sans avoir parcouru les plaines
de Thessalie, tu sais certainement et tu crois qu’on en élève.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sans doute.
(L’ÉTRANGER)
Si je t’ai posé toutes ces questions, c’est que, parmi les animaux qu’on élève
en troupeaux, il y a, d’un côté, ceux qui vivent dans l’eau, et, de l’autre,
ceux qui marchent sur la terre ferme.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, en effet.
(L’ÉTRANGER)
Alors n’es-tu pas d’avis avec moi qu’il faut diviser la science de l’élevage en
commun de cette manière : appliquer à chacune de ces deux classes la partie de
cette science qui la concerne et nommer l’une élevage aquatique, et l’autre
élevage en terre ferme ?
(SOCRATE LE JEUNE)
J’en suis d’avis.
(L’ÉTRANGER)
Alors nous ne chercherons pas auquel de ces deux arts appartient le métier de
roi ; c’est évident pour tout le monde.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sans contredit.
(L’ÉTRANGER)
Tout le monde aussi est à même de diviser la tribu terrestre des animaux qu’on
élève en troupes.
(SOCRATE LE JEUNE)
De quelle façon ?
(L’ÉTRANGER)
En distinguant ceux qui volent et ceux qui marchent.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est très vrai.
(L’ÉTRANGER)
Mais quoi ? est-il besoin de se demander si la science politique a pour objet
les animaux qui marchent ? Ne crois-tu pas que l’homme le plus borné, si je puis
dire, en jugerait ainsi ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Je le crois.
(L’ÉTRANGER)
Mais l’élevage des animaux qui marchent, il faut montrer que, comme le nombre
tout à l’heure, il se divise aussi en deux parties.
(SOCRATE LE JEUNE)
Evidemment.
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