[265] (265a) (Ξένος)
καὶ μὴν ἐφ' ὅ γε μέρος ὥρμηκεν ἡμῖν ὁ λόγος, ἐπ' ἐκεῖνο δύο
τινὲ καθορᾶν ὁδὼ τεταμένα φαίνεται, τὴν μὲν θάττω, πρὸς
μέγα μέρος σμικρὸν διαιρουμένην, τὴν δέ, ὅπερ ἐν τῷ
πρόσθεν ἐλέγομεν ὅτι δεῖ μεσοτομεῖν ὡς μάλιστα, τοῦτ'
ἔχουσαν μᾶλλον, μακροτέραν γε μήν. ἔξεστιν οὖν ὁποτέραν
ἂν βουληθῶμεν, ταύτην πορευθῆναι.
175. (Νεώτερος Σωκράτης)
τί δέ; ἀμφοτέρας ἀδύνατον;
176. (Ξένος)
ἅμα γ', ὦ θαυμαστέ, ἐν μέρει γε μὴν δῆλον ὅτι δυνατόν.
177. (265b) (Νεώτερος Σωκράτης)
ἐν μέρει τοίνυν ἔγωγε ἀμφοτέρας αἱροῦμαι.
178. (Ξένος)
ῥᾴδιον, ἐπειδὴ τὸ λοιπὸν βραχύ, κατ' ἀρχὰς μὴν καὶ
μεσοῦσιν ἅμα τῆς πορείας χαλεπὸν ἂν ἦν ἡμῖν τὸ
πρόσταγμα. νῦν δ', ἐπειδὴ δοκεῖ ταύτῃ, τὴν μακροτέραν
πρότερον ἴωμεν, νεαλέστεροι γὰρ ὄντες ῥᾷον αὐτὴν
πορευσόμεθα. τὴν δὲ δὴ διαίρεσιν ὅρα.
179. (Νεώτερος Σωκράτης)
λέγε.
180. (Ξένος)
τὰ πεζὰ ἡμῖν τῶν ἡμέρων, ὅσαπερ ἀγελαῖα, διῃρημένα ἐστὶ
φύσει δίχα.
181. (Νεώτερος Σωκράτης)
τίνι;
182. (Ξένος)
τῷ τῶν μὲν τὴν γένεσιν ἄκερων εἶναι, τῶν δὲ κερασφόρον.
183. (265c) (Νεώτερος Σωκράτης)
φαίνεται.
184. (Ξένος)
τὴν δὴ πεζονομικὴν διελὼν ἀπόδος ἑκατέρῳ τῷ μέρει
λόγῳ χρώμενος. ἂν γὰρ ὀνομάζειν αὐτὰ βουληθῇς, ἔσται
σοι περιπεπλεγμένον μᾶλλον τοῦ δέοντος.
185. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς οὖν χρὴ λέγειν;
186. (Ξένος)
ὧδε, τῆς πεζονομικῆς ἐπιστήμης δίχα διαιρεθείσης τὸ
μόριον θάτερον ἐπὶ τῷ κερασφόρῳ μέρει τῷ τῆς ἀγέλης
ἐπιτετάχθαι, τὸ δὲ ἕτερον ἐπὶ τῷ τῆς ἀκεράτου.
187. (265d) (Νεώτερος Σωκράτης)
ταῦτ' ἔστω ταύτῃ λεχθέντα, πάντως γὰρ ἱκανῶς δεδήλωται.
188. (Ξένος)
καὶ μὴν ὅ γε βασιλεὺς ἡμῖν αὖ καταφανὴς ὅτι κολοβὸν
ἀγέλην τινὰ κεράτων νομεύει.
189. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς γὰρ οὐ δῆλος;
190. (Ξένος)
ταύτην τοίνυν καταθραύσαντες τὸ γιγνόμενον αὐτῷ
πειρώμεθα ἀποδοῦναι.
191. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ γε.
192. (Ξένος)
πότερον οὖν βούλει τῷ σχιστῷ τε καὶ τῷ καλουμένῳ
μώνυχι διαιρεῖν αὐτὴν ἢ τῇ κοινογονίᾳ τε καὶ ἰδιογονίᾳ;
μανθάνεις γάρ που.
193. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον;
194. (265e) (Ξένος)
ὅτι τὸ μὲν τῶν ἵππων καὶ ὄνων πέφυκεν ἐξ ἀλλήλων γεννᾶν.
195. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
196. (Ξένος)
τὸ δέ γε λοιπὸν ἔτι τῆς λείας ἀγέλης τῶν ἡμέρων ἀμιγὲς
γένει πρὸς ἄλληλα.
197. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς δ' οὔ;
198. (Ξένος)
τί δ'; ὁ πολιτικὸς ἄρ' ἐπιμέλειαν ἔχειν φαίνεται πότερα
κοινογενοῦς φύσεως ἤ τινος ἰδιογενοῦς;
199. (Νεώτερος Σωκράτης)
δῆλον ὅτι τῆς ἀμείκτου.
200. (Ξένος)
ταύτην δὴ δεῖ καθάπερ τὰ ἔμπροσθεν, ὡς ἔοικεν, ἡμᾶς δίχα
διαστέλλειν.
201. (Νεώτερος Σωκράτης)
δεῖ γὰρ οὖν.
| [265] (L’ÉTRANGER)
Or, pour la partie vers laquelle se dirige notre recherche, je crois apercevoir
deux routes qui y mènent, l’une, plus rapide, qui sépare une petite partie
qu’elle oppose à une plus grande, et l’autre, plus en accord avec la règle que
nous avons énoncée précédemment, de couper, autant que possible, par moitiés,
mais en revanche plus longue. Nous sommes libres de prendre celle des deux que
nous voudrons.
(SOCRATE LE JEUNE)
Et les deux, est-ce donc impossible ?
(L’ÉTRANGER)
A la fois, oui, étonnant jeune homme ; mais l’une après l’autre, évidemment,
c’est possible.
(SOCRATE LE JEUNE)
Alors, moi, je choisis les deux, l’une après l’autre.
(L’ÉTRANGER)
C’est facile, vu que ce qui reste est court. Au commencement et au milieu du
parcours, il eût été difficile de satisfaire à ta demande ; mais à présent,
puisque tu le juges bon, prenons d’abord la route la plus longue : frais comme
nous sommes, nous la parcourrons plus aisément. Maintenant vois comme je divise.
(SOCRATE LE JEUNE)
Parle.
(L’ÉTRANGER)
IX. — Ceux des marcheurs apprivoisés qui vivent en troupeaux se divisent
naturellement en deux espèces.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sur quoi fondes-tu ta division ?
(L’ÉTRANGER)
Sur ce fait que les uns naissent sans cornes et les autres avec des cornes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Cela est clair.
(L’ÉTRANGER)
Maintenant, en divisant l’élevage des marcheurs, désigne chaque partie en la
définissant. Car, si tu veux leur donner un nom, ce sera compliquer ta tâche
plus qu’il n’est nécessaire.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment faut-il donc dire ?
(L’ÉTRANGER)
Comme ceci : l’art de paître les marcheurs étant partagé en deux parties, il
faut appliquer l’une à la partie cornue du troupeau et l’autre à la partie
dépourvue de cornes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Va pour cette façon de dire ; elle désigne au moins les choses assez clairement.
(L’ÉTRANGER)
Nous voyons aussi clairement que le roi paît un troupeau dépourvu de cornes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment ne pas le voir ?
(L’ÉTRANGER)
Maintenant morcelons ce troupeau et tâchons d’assigner au roi la portion qui lui
appartient.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, tâchons-y.
(L’ÉTRANGER)
Alors, veux-tu que nous le divisions selon que le pied est fendu, ou, comme on
dit, d’une seule pièce, ou selon qu’il y a croisement de races ou race pure ? Tu
comprends, je pense ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Quoi ?
(L’ÉTRANGER)
Que les chevaux et les ânes engendrent naturellement entre eux.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Au lieu que le reste de ce doux troupeau des apprivoisés est incapable de ce
croisement de races.
(SOCRATE LE JEUNE)
Cela est vrai.
(L’ÉTRANGER)
Eh bien, l’espèce dont le politique s’occupe te paraît-elle être celle dont la
nature admet le croisement ou celle qui n’engendre que chez elle ?
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est évidemment celle qui se refuse au croisement.
(L’ÉTRANGER)
Or cette espèce, il faut, ce semble, la partager en deux, comme les précédentes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il le faut effectivement.
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