[262] τὴν δὲ ἀγελαιοτροφικὴν ἆρ' ἐννοεῖς πῇ (262a)
τις δίδυμον ἀποφήνας τὸ ζητούμενον ἐν διπλασίοισι τὰ
νῦν ἐν τοῖς ἡμίσεσιν εἰς τότε ποιήσει ζητεῖσθαι;
117. (Νεώτερος Σωκράτης)
προθυμήσομαι. καί μοι δοκεῖ τῶν μὲν ἀνθρώπων ἑτέρα τις
εἶναι, τῶν δ' αὖ θηρίων ἄλλη τροφή.
118. (Ξένος)
παντάπασί γε προθυμότατα καὶ ἀνδρειότατα διῄρησαι, μὴ
μέντοι τοῦτό γε εἰς αὖθις κατὰ δύναμιν πάσχωμεν.
119. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον;
120. (Ξένος)
μὴ σμικρὸν μόριον ἓν πρὸς μεγάλα καὶ πολλὰ (262b)
ἀφαιρῶμεν, μηδὲ εἴδους χωρίς, ἀλλὰ τὸ μέρος ἅμα εἶδος
ἐχέτω. κάλλιστον μὲν γὰρ ἀπὸ τῶν ἄλλων εὐθὺς
διαχωρίζειν τὸ ζητούμενον, ἂν ὀρθῶς ἔχῃ, καθάπερ ὀλίγον
σὺ πρότερον οἰηθεὶς ἔχειν τὴν διαίρεσιν ἐπέσπευσας τὸν
λόγον, ἰδὼν ἐπ' ἀνθρώπους πορευόμενον, ἀλλὰ γάρ, ὦ φίλε,
λεπτουργεῖν οὐκ ἀσφαλές, διὰ μέσων δὲ ἀσφαλέστερον
ἰέναι τέμνοντας, καὶ μᾶλλον ἰδέαις ἄν τις προστυγχάνοι.
τοῦτο δὲ διαφέρει τὸ (262c) πᾶν πρὸς τὰς ζητήσεις.
121. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς, ὦ ξένε, λέγεις τοῦτο;
122. (Ξένος)
πειρατέον ἔτι σαφέστερον φράζειν εὐνοίᾳ τῆς σῆς φύσεως,
ὦ Σώκρατες. ἐν τῷ μὲν οὖν παρεστηκότι τὰ νῦν δηλῶσαι
μηδὲν ἐνδεῶς ἀδύνατον, ἐπιχειρητέον δέ τι καὶ σμικρῷ
πλέον αὐτὸ προαγαγεῖν εἰς τὸ πρόσθεν σαφηνείας ἕνεκα.
123. (Νεώτερος Σωκράτης)
ποῖον οὖν δὴ φράζεις διαιρουμένους ἡμᾶς οὐκ ὀρθῶς ἄρτι δρᾶν;
124. (Ξένος)
τοιόνδε, οἷον εἴ τις τἀνθρώπινον ἐπιχειρήσας δίχα (262d)
διελέσθαι γένος διαιροῖ καθάπερ οἱ πολλοὶ τῶν ἐνθάδε
διανέμουσι, τὸ μὲν Ἑλληνικὸν ὡς ἓν ἀπὸ πάντων
ἀφαιροῦντες χωρίς, σύμπασι δὲ τοῖς ἄλλοις γένεσιν,
ἀπείροις οὖσι καὶ ἀμείκτοις καὶ ἀσυμφώνοις πρὸς ἄλληλα,
βάρβαρον μιᾷ κλήσει προσειπόντες αὐτὸ διὰ ταύτην τὴν
μίαν κλῆσιν καὶ γένος ἓν αὐτὸ εἶναι προσδοκῶσιν, ἢ τὸν
ἀριθμόν τις αὖ νομίζοι κατ' εἴδη δύο διαιρεῖν μυριάδα
ἀποτεμνόμενος ἀπὸ πάντων, (262e) ὡς ἓν εἶδος ἀποχωρίζων,
καὶ τῷ λοιπῷ δὴ παντὶ θέμενος ἓν ὄνομα διὰ τὴν κλῆσιν αὖ
καὶ τοῦτ' ἀξιοῖ γένος ἐκείνου χωρὶς ἕτερον ἓν γίγνεσθαι.
κάλλιον δέ που καὶ μᾶλλον κατ' εἴδη καὶ δίχα διαιροῖτ' ἄν,
εἰ τὸν μὲν ἀριθμὸν ἀρτίῳ καὶ περιττῷ τις τέμνοι, τὸ δὲ αὖ
τῶν ἀνθρώπων γένος ἄρρενι καὶ θήλει, Λυδοὺς δὲ ἢ Φρύγας
ἤ τινας ἑτέρους πρὸς ἅπαντας τάττων ἀποσχίζοι τότε,
| [262] Revenons à l’élevage en troupeaux :
conçois-tu comment, après avoir montré qu’il comprend deux parties, on peut
faire en sorte que ce qu’on cherchait tout à l’heure dans les deux moitiés
confondues on ne le cherche désormais que dans une ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Je m’y applique. Il me semble à moi qu’il y a d’un côté l’élevage des hommes et
de l’autre celui des bêtes.
(L’ÉTRANGER)
Voilà qui est promptement et hardiment divisé ; mais tâchons, autant que
possible, de ne plus recommencer.
(SOCRATE LE JEUNE)
Quoi ?
(L’ÉTRANGER)
Ne détachons pas une petite partie pour l’opposer à beaucoup d’autres grandes,
sans tenir compte de l’espèce ; que chaque partie contienne en même temps une
espèce. C’est en effet très bien de séparer sur-le-champ de tout le reste ce que
l’on cherche, à condition de tomber juste. Ainsi toi, tout à l’heure, tu as cru
tenir ta division, tu as anticipé le raisonnement, en voyant qu’il allait vers
les hommes. Mais, en réalité, mon ami, il n’est pas sûr de faire de petites
coupures ; il l’est davantage de procéder en divisant par moitiés ; on trouve
mieux ainsi les espèces. Or c’est là ce qui importe par-dessus tout pour nos
recherches.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment dis-tu cela, étranger ?
(L’ÉTRANGER)
Il faut essayer de parler encore plus clairement par égard pour une nature comme
la tienne. Pour le moment, il est sans doute impossible d’exposer la question
sans rien omettre ; mais il faut essayer de pousser encore un peu plus avant
pour l’éclaircir.
(SOCRATE LE JEUNE)
Qu’y a-t-il donc d’inexact, selon toi, dans la division que nous venons de faire ?
(L’ÉTRANGER)
Voici. Nous avons fait comme si, voulant diviser en deux le genre humain, on en
faisait le partage à la manière de la plupart des gens d’ici, qui séparent la
race hellénique de tout le reste, comme formant une unité distincte, et,
réunissant toutes les autres races sous la dénomination unique de barbares, bien
qu’elles soient innombrables, qu’elles ne se mêlent pas entre elles et ne
parlent pas la même langue, se fondent sur cette appellation unique pour les
regarder comme une seule espèce. C’est encore comme si l’on croyait diviser les
nombres en deux espèces en coupant une myriade sur le tout, dans l’idée qu’on en
fait une espèce à part, et qu’on prétendît, en donnant à tout le reste un nom
unique, que cette appellation suffit pour en faire aussi un genre unique,
différent du premier. Mais on ferait plus sagement et on diviserait mieux par
espèces et par moitiés, si l’on partageait les nombres en pairs et impairs et le
genre humain en mâles et femelles, et si l’on n’en venait à séparer et opposer
les Lydiens, ou les Phrygiens, ou quelque autre peuple à tous les autres
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