HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 310

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[310] (310a) (Ξένος) τοῖς δ' εὐγενέσι γενομένοις τε ἐξ ἀρχῆς ἤθεσι θρεφθεῖσί τε κατὰ φύσιν μόνοις διὰ νόμων ἐμφύεσθαι, καὶ ἐπὶ τούτοις δὴ τοῦτ' εἶναι τέχνῃ φάρμακον, καὶ καθάπερ εἴπομεν τοῦτον θειότερον εἶναι τὸν σύνδεσμον ἀρετῆς μερῶν φύσεως ἀνομοίων καὶ ἐπὶ τὰ ἐναντία φερομένων. 869. (Νεώτερος Σωκράτης) ἀληθέστατα. 870. (Ξένος) τοὺς μὴν λοιπούς, ὄντας ἀνθρωπίνους δεσμούς, ὑπάρχοντος τούτου τοῦ θείου σχεδὸν οὐδὲν χαλεπὸν οὔτε ἐννοεῖν οὔτε ἐννοήσαντα ἀποτελεῖν. (310b) 871. (Νεώτερος Σωκράτης) πῶς δή, καὶ τίνας; 872. (Ξένος) τοὺς τῶν ἐπιγαμιῶν καὶ παίδων κοινωνήσεων καὶ τῶν περὶ τὰς ἰδίας ἐκδόσεις καὶ γάμους. οἱ γὰρ πολλοὶ τὰ περὶ ταῦτα οὐκ ὀρθῶς συνδοῦνται πρὸς τὴν τῶν παίδων γέννησιν. 873. (Νεώτερος Σωκράτης) τί δή; 874. (Ξένος) τὰ μὲν πλούτου καὶ δυνάμεων ἐν τοῖς τοιούτοις διώγματα τί καί τις ἂν ὡς ἄξια λόγου σπουδάζοι μεμφόμενος; 875. (Νεώτερος Σωκράτης) οὐδέν. 876. (Ξένος) μᾶλλον δέ γε δίκαιον τῶν περὶ τὰ γένη ποιουμένων (310c) ἐπιμέλειαν τούτων πέρι λέγειν, εἴ τι μὴ κατὰ τρόπον πράττουσιν. 877. (Νεώτερος Σωκράτης) εἰκὸς γὰρ οὖν. 878. (Ξένος) πράττουσι μὲν δὴ οὐδ' ἐξ ἑνὸς ὀρθοῦ λόγου, τὴν ἐν τῷ παραχρῆμα διώκοντες ῥᾳστώνην καὶ τῷ τοὺς μὲν προσομοίους αὐτοῖς ἀσπάζεσθαι, τοὺς δ' ἀνομοίους μὴ στέργειν, πλεῖστον τῇ δυσχερείᾳ μέρος ἀπονέμοντες. 879. (Νεώτερος Σωκράτης) πῶς; 880. (Ξένος) οἱ μέν που κόσμιοι τὸ σφέτερον αὐτῶν ἦθος ζητοῦσι, καὶ κατὰ δύναμιν γαμοῦσί τε παρὰ τούτων καὶ τὰς (310d) ἐκδιδομένας παρ' αὑτῶν εἰς τούτους ἐκπέμπουσι πάλιν, ὡς δ' αὕτως τὸ περὶ τὴν ἀνδρείαν γένος δρᾷ, τὴν αὑτοῦ μεταδιῶκον φύσιν, δέον ποιεῖν ἀμφότερα τὰ γένη τούτων τοὐναντίον ἅπαν. 881. (Νεώτερος Σωκράτης) πῶς, καὶ διὰ τί; 882. (Ξένος) διότι πέφυκεν ἀνδρεία τε ἐν πολλαῖς γενέσεσιν ἄμεικτος γεννωμένη σώφρονι φύσει κατὰ μὲν ἀρχὰς ἀκμάζειν ῥώμῃ, τελευτῶσα δὲ ἐξανθεῖν παντάπασι μανίαις. 883. (Νεώτερος Σωκράτης) εἰκός. 884. (Ξένος) δὲ αἰδοῦς γε αὖ λίαν πλήρης ψυχὴ καὶ ἀκέραστος (310e) τόλμης ἀνδρείας, ἐπὶ δὲ γενεὰς πολλὰς οὕτω γεννηθεῖσα, νωθεστέρα φύεσθαι τοῦ καιροῦ καὶ ἀποτελευτῶσα δὴ παντάπασιν ἀναπηροῦσθαι. 885. (Νεώτερος Σωκράτης) καὶ τοῦτ' εἰκὸς οὕτω συμβαίνειν. 886. (Ξένος) τούτους δὴ τοὺς δεσμοὺς ἔλεγον ὅτι χαλεπὸν οὐδὲν συνδεῖν ὑπάρξαντος τοῦ περὶ τὰ καλὰ κἀγαθὰ μίαν ἔχειν ἀμφότερα τὰ γένη δόξαν. τοῦτο γὰρ ἓν καὶ ὅλον ἐστὶ βασιλικῆς συνυφάνσεως ἔργον, μηδέποτε ἐᾶν ἀφίστασθαι σώφρονα ἀπὸ τῶν ἀνδρείων ἤθη, συγκερκίζοντα δὲ ὁμοδοξίαις καὶ τιμαῖς καὶ ἀτιμίαις καὶ δόξαις καὶ ὁμηρειῶν ἐκδόσεσιν εἰς ἀλλήλους, [310] (L’ÉTRANGER) Que c’est seulement chez les hommes qui sont nés avec un caractère généreux et qui ont reçu une éducation conforme à la nature que les lois font naître ce lien, que c’est pour eux que l’art en fait un remède, et que c’est, comme nous l’avons dit, le lien vraiment divin qui unit ensemble des parties de la vertu qui sont naturellement dissemblables et divergent en sens contraire. (SOCRATE LE JEUNE) C’est exactement vrai. (L’ÉTRANGER) Quant aux autres liens, qui sont purement humains, une fois que ce lien divin existe, il n’est pas bien difficile ni de les concevoir, ni, les ayant conçus, de les réaliser. (SOCRATE LE JEUNE) Comment, et quels sont-ils ? (L’ÉTRANGER) Ceux que l’on forme en se mariant d’un Etat dans un autre, en échangeant des enfants et, entre particuliers, en établissant des filles ou en contractant des mariages. La plupart des gens contractent ces unions dans des conditions défavorables à la procréation des enfants. (SOCRATE LE JEUNE) Comment cela ? (L’ÉTRANGER) Ceux qui, en pareille affaire, cherchent l’argent et la puissance, méritent-ils seulement qu’on prenne la peine de les blâmer ? (SOCRATE LE JEUNE) Pas du tout. (L’ÉTRANGER) XLVIII. — Il vaut mieux parler de ceux qui se préoccupent de la race et voir s’il y a quelque chose à redire à leur conduite. (SOCRATE LE JEUNE) Il semble en effet que cela vaut mieux. (L’ÉTRANGER) Le fait est qu’il n’y a pas une ombre de raison droite dans leur conduite : ils ne cherchent que la commodité immédiate ; ils font beau visage à leurs pareils, et ils n’aiment pas ceux qui ne leur ressemblent pas ; car ils obéissent avant tout à leur antipathie. (SOCRATE LE JEUNE) Comment ? (L’ÉTRANGER) Les modérés recherchent des gens de leur humeur, et c’est parmi eux qu’ils prennent femme, s’ils le peuvent, et à eux qu’ils donnent leurs filles en mariage. Ceux de la race énergique font de même : ils recherchent une nature semblable à la leur, alors que l’une et l’autre race devraient faire tout le contraire. (SOCRATE LE JEUNE) Comment et pourquoi ? (L’ÉTRANGER) Parce que la nature du tempérament fort est telle que, lorsqu’il se reproduit pendant plusieurs générations sans se mélanger au tempéré, il finit, après avoir été d’abord éclatant de vigueur, par dégénérer en véritables fureurs. (SOCRATE LE JEUNE) C’est vraisemblable. (L’ÉTRANGER) D’un autre côté, l’âme qui est trop pleine de réserve et qui ne s’allie pas à une mâle audace, après s’être transmise ainsi pendant plusieurs générations, devient nonchalante à l’excès et finit par devenir entièrement paralysée. (SOCRATE LE JEUNE) Cela encore est vraisemblable. (L’ÉTRANGER) Voilà les liens dont je disais qu’ils ne sont pas du tout difficiles à former, pourvu que ces deux races aient la même opinion sur le beau et sur le bien. Car toute la tâche du royal tisserand, et il n’en a pas d’autre, c’est de ne pas permettre le divorce entre les caractères tempérés et les caractères énergiques, de les ourdir ensemble, au contraire, par des opinions communes, des honneurs, des renommées, des gages échangés entre eux,


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Dernière mise à jour : 7/06/2007