[302] τὰς (302a) πράξεις, ἑτέρα προσχρωμένη παντὶ κατάδηλος ὡς
πάντ' ἂν διολέσειε τὰ ταύτῃ γιγνόμενα; ἢ ἐκεῖνο ἡμῖν
θαυμαστέον μᾶλλον, ὡς ἰσχυρόν τι πόλις ἐστὶ φύσει;
πάσχουσαι γὰρ δὴ τοιαῦτα αἱ πόλεις νῦν χρόνον
ἀπέραντον, ὅμως ἔνιαί τινες αὐτῶν μόνιμοί τέ εἰσι καὶ οὐκ
ἀνατρέπονται, πολλαὶ μὴν ἐνίοτε καὶ καθάπερ πλοῖα
καταδυόμεναι διόλλυνται καὶ διολώλασι καὶ ἔτι
διολοῦνται διὰ τὴν τῶν κυβερνητῶν καὶ ναυτῶν
μοχθηρίαν τῶν περὶ τὰ μέγιστα μεγίστην ἄγνοιαν (302b)
εἰληφότων, οἳ περὶ τὰ πολιτικὰ κατ' οὐδὲν γιγνώσκοντες
ἡγοῦνται κατὰ πάντα σαφέστατα πασῶν ἐπιστημῶν ταύτην
εἰληφέναι.
713. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἀληθέστατα.
714. (Ξένος)
τίς οὖν δὴ τῶν οὐκ ὀρθῶν πολιτειῶν τούτων ἥκιστα
χαλεπὴ συζῆν, πασῶν χαλεπῶν οὐσῶν, καὶ τίς βαρυτάτη; δεῖ
τι κατιδεῖν ἡμᾶς, καίπερ πρός γε τὸ νῦν προτεθὲν ἡμῖν
πάρεργον λεγόμενον; οὐ μὴν ἀλλ' εἴς γε τὸ ὅλον ἴσως ἅπανθ'
ἕνεκα τοῦ τοιούτου πάντες δρῶμεν χάριν.
715. (Νεώτερος Σωκράτης)
δεῖ, πῶς δ' οὔ;
716. (302c) (Ξένος)
τὴν αὐτὴν τοίνυν φάθι τριῶν οὐσῶν χαλεπὴν διαφερόντως
γίγνεσθαι καὶ ῥᾴστην.
717. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς φῄς;
718. (Ξένος)
οὐκ ἄλλως, πλὴν μοναρχίαν φημὶ καὶ ὀλίγων ἀρχὴν καὶ
πολλῶν, εἶναι τρεῖς ταύτας ἡμῖν λεγομένας τοῦ νῦν
ἐπικεχυμένου λόγου κατ' ἀρχάς.
719. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἦσαν γὰρ οὖν.
720. (Ξένος)
ταύτας τοίνυν δίχα τέμνοντες μίαν ἑκάστην ἓξ ποιῶμεν,
τὴν ὀρθὴν χωρὶς ἀποκρίναντες τούτων ἑβδόμην.
721. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς;
722. (302d) (Ξένος)
ἐκ μὲν τῆς μοναρχίας βασιλικὴν καὶ τυραννικήν, ἐκ δ' αὖ
τῶν μὴ πολλῶν τήν τε εὐώνυμον ἔφαμεν (εἶναι)
ἀριστοκρατίαν καὶ ὀλιγαρχίαν, ἐκ δ' αὖ τῶν πολλῶν τότε
μὲν ἁπλῆν ἐπονομάζοντες ἐτίθεμεν δημοκρατίαν, νῦν δ' αὖ
καὶ ταύτην ἡμῖν θετέον ἐστὶ διπλῆν.
723. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς δή; καὶ τίνι διαιροῦντες ταύτην;
724. (Ξένος)
οὐδὲν διαφέροντι τῶν ἄλλων, οὐδ' εἰ τοὔνομα ἤδη (302e)
διπλοῦν ἐστι ταύτης, ἀλλὰ τό γε κατὰ νόμους ἄρχειν καὶ
παρανόμως ἔστι καὶ ταύτῃ καὶ ταῖς ἄλλαις.
725. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔστι γὰρ οὖν.
726. (Ξένος)
τότε μὲν τοίνυν τὴν ὀρθὴν ζητοῦσι τοῦτο τὸ τμῆμα οὐκ ἦν
χρήσιμον, ὡς ἐν τοῖς πρόσθεν ἀπεδείξαμεν, ἐπειδὴ δὲ
ἐξείλομεν ἐκείνην, τὰς δ' ἄλλας ἔθεμεν ἀναγκαίας, ἐν
ταύταις δὴ τὸ παράνομον καὶ ἔννομον ἑκάστην διχοτομεῖ
τούτων.
727. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔοικεν τούτου νῦν ῥηθέντος τοῦ λόγου.
728. (Ξένος)
μοναρχία τοίνυν ζευχθεῖσα μὲν ἐν γράμμασιν ἀγαθοῖς, οὓς
νόμους λέγομεν, ἀρίστη πασῶν τῶν ἕξ, ἄνομος δὲ χαλεπὴ
καὶ βαρυτάτη συνοικῆσαι.
| [302] alors que chacun peut voir que, dans tout autre art,
le même principe ruinerait toutes les oeuvres ainsi produites ? Ce qui doit
plutôt nous étonner, n’est-ce pas la stabilité inhérente à la nature de l’Etat ?
Car, malgré ces maux qui rongent les Etats depuis un temps infini, quelques-uns
d’entre eux ne laissent pas d’être stables et ne sont pas renversés. Mais il y
en a beaucoup qui, de temps à autre, comme des vaisseaux qui sombrent,
périssent, ont péri et périront par l’incapacité de leurs pilotes et de leur
équipage, lesquels témoignent sur les matières les plus importantes la plus
grande ignorance et, sans rien connaître à la politique, clac, de toutes les
sciences, c’est celle dont ils ont la connaissance la plus nette et la plus détaillée.
(SOCRATE LE JEUNE)
Rien n’est plus vrai.
(L’ÉTRANGER)
XLI. — Et maintenant, parmi ces gouvernements imparfaits, où la vie est toujours
difficile, quel est le moins incommode, et quel est le plus insupportable ?
N’est-ce pas là ce qu’il nous faut voir, bien que cette question ne soit
qu’accessoire par rapport à notre objet présent ? Mais, en somme, il y a
peut-être toujours un motif accessoire à l’origine de toutes nos actions.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il faut traiter la question, c’est indispensable.
(L’ÉTRANGER)
Eh bien, tu peux dire que des trois gouvernements, le même est à la fois le plus
incommode et le plus aisé à supporter.
(SOCRATE LE JEUNE)
Que veux-tu dire ?
(L’ÉTRANGER)
Rien autre chose, sinon que le gouvernement d’un seul, celui du petit nombre et
celui de la multitude sont les trois dont nous avons parlé au début de ce débat
qui nous a submergés.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est bien cela.
(L’ÉTRANGER)
Eh bien, divisons-les chacun en deux et faisons-en six, en plaçant à part, comme
septième, le gouvernement parfait.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment ?
(L’ÉTRANGER)
Nous avons dit que le gouvernement d’un seul donnait naissance à la royauté et à
la tyrannie, le gouvernement du petit nombre à l’aristocratie avec son nom
d’heureux augure et à l’oligarchie, et le gouvernement de la multitude à ce que
nous avons appelé du nom unique de démocratie ; mais à présent il nous faut
aussi la tenir pour double.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment donc, et d’après quel principe la diviserons-nous ?
(L’ÉTRANGER)
D’après le même exactement que les autres, eût-il déjà un double nom. En
tout cas, on peut commander selon les lois ou au mépris des lois dans ce
gouvernement, comme dans les autres.
(SOCRATE LE JEUNE)
On le peut, en effet.
(L’ÉTRANGER)
Au moment où nous étions à la recherche de la vraie constitution, cette division
était sans utilité, comme nous l’avons montré précédemment. Mais maintenant que
nous avons mis à part cette constitution parfaite et que nous avons admis la
nécessité des autres, chacune d’elles se divise en deux, suivant qu’elles
méprisent ou respectent la loi.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il le semble, d’après ce qui vient d’être dit.
(L’ÉTRANGER)
Or la monarchie, liée par de bonnes règles écrites que nous appelons lois, est
la meilleure de toutes les six ; mais sans lois, elle est incommode et rend
l’existence très pénible.
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