HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 299

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[299] (299a) σύμπαντος αὖ τοῦ δήμου τοὺς λαχόντας, εἰς τούτους εἰσάγειν τοὺς ἄρξαντας καὶ εὐθύνειν, κατηγορεῖν δὲ τὸν βουλόμενον ὡς οὐ κατὰ τὰ γράμματα τὸν ἐνιαυτὸν ἐκυβέρνησε τὰς ναῦς οὐδὲ κατὰ τὰ παλαιὰ τῶν προγόνων ἔθη, ταὐτὰ δὲ ταῦτα καὶ περὶ τῶν τοὺς κάμνοντας ἰωμένων, ὧν δ' ἂν καταψηφισθῇ τιμᾶν ὅτι χρὴ παθεῖν αὐτῶν τινας ἀποτίνειν. 677. (Νεώτερος Σωκράτης) οὐκοῦν γ' ἐθέλων καὶ ἑκὼν ἐν τοῖς τοιούτοις (299b) ἄρχειν δικαιότατ' ἂν ὁτιοῦν πάσχοι καὶ ἀποτίνοι. 678. (Ξένος) καὶ τοίνυν ἔτι δεήσει θέσθαι νόμον ἐπὶ πᾶσι τούτοις, ἄν τις κυβερνητικὴν καὶ τὸ ναυτικὸν τὸ ὑγιεινὸν καὶ ἰατρικῆς ἀλήθειαν περὶ πνεύματά τε καὶ θερμὰ καὶ ψυχρὰ ζητῶν φαίνηται παρὰ τὰ γράμματα καὶ σοφιζόμενος ὁτιοῦν περὶ τὰ τοιαῦτα, πρῶτον μὲν μήτε ἰατρικὸν αὐτὸν μήτε κυβερνητικὸν ὀνομάζειν ἀλλὰ μετεωρολόγον, ἀδολέσχην τινὰ σοφιστήν, εἶθ' ὡς διαφθείροντα ἄλλους νεωτέρους καὶ ἀναπείθοντα (299c) ἐπιτίθεσθαι κυβερνητικῇ καὶ ἰατρικῇ μὴ κατὰ νόμους, ἀλλ' αὐτοκράτορας ἄρχειν τῶν πλοίων καὶ τῶν νοσούντων, γραψάμενον εἰσάγειν τὸν βουλόμενον οἷς ἔξεστιν εἰς δή τι δικαστήριον, ἂν δὲ παρὰ τοὺς νόμους καὶ τὰ γεγραμμένα δόξῃ πείθειν εἴτε νέους εἴτε πρεσβύτας, κολάζειν τοῖς ἐσχάτοις. οὐδὲν γὰρ δεῖν τῶν νόμων εἶναι σοφώτερον, οὐδένα γὰρ ἀγνοεῖν τό τε ἰατρικὸν καὶ τὸ ὑγιεινὸν οὐδὲ τὸ κυβερνητικὸν καὶ ναυτικόν, ἐξεῖναι γὰρ τῷ βουλομένῳ μανθάνειν (299d) γεγραμμένα καὶ πάτρια ἔθη κείμενα. ταῦτα δὴ περί τε ταύτας τὰς ἐπιστήμας εἰ γίγνοιτο οὕτως ὡς λέγομεν, Σώκρατες, καὶ στρατηγικῆς καὶ συμπάσης ἡστινοσοῦν θηρευτικῆς καὶ γραφικῆς συμπάσης μέρος ὁτιοῦν μιμητικῆς καὶ τεκτονικῆς καὶ συνόλης ὁποιασοῦν σκευουργίας καὶ γεωργίας καὶ τῆς περὶ τὰ φυτὰ συνόλης τέχνης, καί τινα ἱπποφορβίαν αὖ κατὰ συγγράμματα θεασαίμεθα γιγνομένην σύμπασαν ἀγελαιοκομικὴν μαντικὴν πᾶν ὅτι μέρος διακονικὴ (299e) περιείληφεν, πεττείαν σύμπασαν ἀριθμητικὴν ψιλὴν εἴτε ἐπίπεδον εἴτ' ἐν βάθεσιν εἴτ' ἐν τάχεσιν οὖσάν που, - περὶ ἅπαντα ταῦτα οὕτω πραττόμενα τί ποτ' ἂν φανείη, κατὰ συγγράμματα γιγνόμενα καὶ μὴ κατὰ τέχνην; 679. (Νεώτερος Σωκράτης) δῆλον ὅτι πᾶσαί τε αἱ τέχναι παντελῶς ἂν ἀπόλοιντο ἡμῖν, καὶ οὐδ' εἰς αὖθις γένοιντ' ἄν ποτε διὰ τὸν ἀποκωλύοντα τοῦτον ζητεῖν νόμον, ὥστε βίος, ὢν καὶ νῦν χαλεπός, εἰς τὸν χρόνον ἐκεῖνον ἀβίωτος γίγνοιτ' ἂν τὸ παράπαν. [299] ou tirés au sort dans le peuple tout entier, et y faire comparaître les magistrats sortis de charge pour qu’ils rendent leurs comptes. Quiconque le voudra pourra les accuser de n’avoir pas, pendant leur année, gouverné les vaisseaux suivant les lois écrites ou suivant les vieilles coutumes des ancêtres, et l’on pourra de même accuser ceux qui soignent les malades, et les mêmes juges fixeront la peine ou l’amende que les condamnés auront à payer. (SOCRATE LE JEUNE) Alors, si un homme consentait volontairement à commander parmi de tels gens, il mériterait bien toutes les peines et amendes possibles. (L’ÉTRANGER) Il faudra encore après cela établir une loi portant que si l’on surprend quelqu’un à faire des recherches, en dépit des règles écrites, sur l’art du pilotage et la navigation et sur la santé et la vraie science médicale, dans ses rapports avec les vents, le chaud et le froid, et à imaginer quelque nouveauté en ces matières, d’abord, on ne lui donnera pas le nom de médecin, ni de pilote, mais celui de discoureur en l’air et de sophiste bavard, ensuite, que quiconque le voudra, parmi ceux qui en ont le droit, pourra l’accuser et le traduire devant quelque tribunal comme corrompant les jeunes gens et leur persuadant de pratiquer le pilotage et la médecine sans tenir compte des lois, en gouvernant, au contraire, en maîtres absolus les vaisseaux et les malades ; et s’il est avéré qu’il donne, soit aux jeunes gens, soit aux vieillards, des conseils contraires aux lois et aux règlements écrits, on le punira des derniers supplices ; car il ne doit rien y avoir de plus sage que les lois, vu que personne n’ignore la médecine, l’hygiène, ni le pilotage et la navigation ; car il est loisible à tout le morde d’apprendre les règles écrites et les coutumes reçues dans la nation. S’il en devait être ainsi, Socrate, et de ces sciences, et de la stratégie, et de toute espèce de chasse, et de la peinture ou de toute autre partie de l’imitation en général, de la charpenterie et de la fabrication d’ustensiles de toute espèce, ou de l’agriculture, ou de toute l’horticulture ; si nous devions voir pratiquer suivant des règles écrites l’élevage des chevaux ou l’art en général de soigner les troupeaux, ou la divination, ou toutes les parties qu’embrasse l’art de servir, ou le jeu du trictrac, ou la science des nombres tout entière, soit pure, soit appliquée aux surfaces planes, aux solides, aux mouvements, que deviendraient tous ces arts ainsi traités et réglés sur des lois écrites, au lieu de l’être sur l’art ? (SOCRATE LE JEUNE) Il est évident que c’en serait fait pour nous de tous les arts et qu’ils ne renaîtraient plus jamais, par suite de cette loi qui interdit la recherche ; et la vie, déjà si dure à présent, deviendrait alors absolument insupportable.


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Dernière mise à jour : 7/06/2007