HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 298

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[298] (298a) (Ξένος) τοιόνδε, οἷον εἰ πάντες περὶ αὐτῶν διανοηθεῖμεν ὅτι δεινότατα ὑπ' αὐτῶν πάσχομεν. ὃν μὲν γὰρ ἂν ἐθελήσωσιν ἡμῶν τούτων ἑκάτεροι σῴζειν, ὁμοίως δὴ σῴζουσιν, ὃν δ' ἂν λωβᾶσθαι βουληθῶσιν, λωβῶνται τέμνοντες καὶ κάοντες καὶ προστάττοντες ἀναλώματα φέρειν παρ' ἑαυτοὺς οἷον φόρους, ὧν σμικρὰ μὲν εἰς τὸν κάμνοντα καὶ οὐδὲν ἀναλίσκουσιν, τοῖς δ' ἄλλοις αὐτοί τε καὶ οἱ οἰκέται χρῶνται, καὶ (298b) δὴ καὶ τελευτῶντες παρὰ συγγενῶν παρά τινων ἐχθρῶν τοῦ κάμνοντος χρήματα μισθὸν λαμβάνοντες ἀποκτεινύασιν. οἵ τ' αὖ κυβερνῆται μυρία ἕτερα τοιαῦτα ἐργάζονται, καταλείποντές τε ἔκ τινος ἐπιβουλῆς ἐν ταῖς ἀναγωγαῖς ἐρήμους, καὶ σφάλματα ποιοῦντες ἐν τοῖς πελάγεσιν ἐκβάλλουσιν εἰς τὴν θάλατταν, καὶ ἕτερα κακουργοῦσιν. εἰ δὴ ταῦτα διανοηθέντες βουλευσαίμεθα περὶ αὐτῶν βουλήν τινα, τούτων (298c) τῶν τεχνῶν μηκέτι ἐπιτρέπειν ἄρχειν αὐτοκράτορι μηδετέρᾳ μήτ' οὖν δούλων μήτ' ἐλευθέρων, συλλέξαι δ' ἐκκλησίαν ἡμῶν αὐτῶν, σύμπαντα τὸν δῆμον τοὺς πλουσίους μόνον, ἐξεῖναι δὲ καὶ ἰδιωτῶν καὶ τῶν ἄλλων δημιουργῶν περί τε πλοῦ καὶ περὶ νόσων γνώμην ξυμβαλέσθαι καθ' ὅτι χρὴ τοῖς φαρμάκοις ἡμᾶς καὶ τοῖς ἰατρικοῖς ὀργάνοις πρὸς τοὺς κάμνοντας χρῆσθαι, καὶ δὴ καὶ τοῖς πλοίοις τε αὐτοῖς καὶ (298d) τοῖς ναυτικοῖς ὀργάνοις εἰς τὴν τῶν πλοίων χρείαν καὶ περὶ τοὺς κινδύνους τούς τε πρὸς αὐτὸν τὸν πλοῦν ἀνέμων καὶ θαλάττης πέρι καὶ πρὸς τὰς τοῖς λῃσταῖς ἐντεύξεις, καὶ ἐὰν ναυμαχεῖν ἄρα δέῃ που μακροῖς πλοίοις πρὸς ἕτερα τοιαῦτα, τὰ δὲ τῷ πλήθει δόξαντα περὶ τούτων, εἴτε τινῶν ἰατρῶν καὶ κυβερνητῶν εἴτ' ἄλλων ἰδιωτῶν συμβουλευόντων, γράψαντας (298e) ἐν κύρβεσί τισι καὶ στήλαις, τὰ δὲ καὶ ἄγραφα πάτρια θεμένους ἔθη, κατὰ ταῦτα ἤδη πάντα τὸν ἔπειτα χρόνον ναυτίλλεσθαι καὶ τὰς τῶν καμνόντων θεραπείας ποιεῖσθαι. 673. (Νεώτερος Σωκράτης) κομιδῇ γε εἴρηκας ἄτοπα. 674. (Ξένος) κατ' ἐνιαυτὸν δέ γε ἄρχοντας καθίστασθαι τοῦ πλήθους, εἴτε ἐκ τῶν πλουσίων εἴτε ἐκ τοῦ δήμου παντός, ὃς ἂν κληρούμενος λαγχάνῃ, τοὺς δὲ καταστάντας ἄρχοντας ἄρχειν κατὰ τὰ γράμματα κυβερνῶντας τὰς ναῦς καὶ τοὺς κάμνοντας ἰωμένους. 675. (Νεώτερος Σωκράτης) ταῦτ' ἔτι χαλεπώτερα. 676. (Ξένος) θεῶ δὴ καὶ τὸ μετὰ ταῦτα ἑπόμενον. ἐπειδὰν γὰρ δὴ τῶν ἀρχόντων ἑκάστοις ἐνιαυτὸς ἐξέλθῃ, δεήσει δικαστήρια καθίσαντας ἀνδρῶν, τῶν πλουσίων ἐκ προκρίσεως [298] (L’ÉTRANGER) Celle-ci. Suppose que nous nous mettions tous en tête que nous souffrons de leur part d’abominables traitements, par exemple, que si l’un ou l’autre veut sauver l’un d’entre nous, l’un comme l’autre le sauve, mais que s’ils veulent le mutiler, ils le mutilent, en le taillant, en le brûlant, en lui enjoignant de leur verser, comme une sorte d’impôt, des sommes dont ils ne dépensent que peu ou rien pour le malade, et détournent le reste pour leur usage ou celui de leur maison. Finalement ils vont jusqu’à se laisser payer par les parents ou les ennemis du malade pour le tuer. De leur côté, les pilotes commettent mille autres méfaits du même genre ; ils vous laissent traîtreusement seuls à terre, quand ils prennent le large ; ils font de fausses manoeuvres en pleine mer et jettent les hommes à l’eau, sans parler des autres méchancetés dont ils se rendent coupables. Suppose qu’avec ces idées en tête, nous décidions, après en avoir délibéré, de ne plus permettre à aucun de ces deux arts de commander en maître absolu ni aux esclaves, ni aux hommes libres, de nous réunir nous-mêmes en assemblées, où l’on admettrait, soit le peuple tout entier, soit seulement les riches, et d’accorder aux ignorants et aux artisans le droit de donner leur avis sur la navigation et sur les maladies, et de décider comment il faut appliquer aux malades les remèdes et les instruments médicaux, comment il faut manoeuvrer les vaisseaux et les engins nautiques, soit pour naviguer, soit pour affronter les dangers du vent et de la mer pendant la navigation, ou les rencontres de pirates, et si, dans un combat naval, il faut opposer aux vaisseaux longs des vaisseaux du même genre ; enfin d’écrire ce que la foule aurait décidé à ce sujet, soit que des médecins et des pilotes ou que des ignorants aient pris part aux délibérations, sur des tables tournantes ou sur des colonnes, ou bien, sans l’écrire, de l’adopter à titre de coutumes ancestrales et de nous régler désormais sur toutes ces décisions pour naviguer et pour soigner les malades. (SOCRATE LE JEUNE) Ce sont des choses bien étranges que tu dis là. (L’ÉTRANGER) Suppose encore que l’on institue chaque année des chefs du peuple, tirés au sort, soit parmi les riches, soit dans le peuple tout entier, et que les chefs ainsi institués se règlent sur les lois écrites pour gouverner les vaisseaux et soigner les malades. (SOCRATE LE JEUNE) Cela est encore plus difficile à admettre. (L’ÉTRANGER) XXXVIII. — Considère maintenant ce qui suit. Lorsque chacun des magistrats aura fini son année, il faudra constituer des tribunaux dont les juges seront choisis parmi les riches


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Dernière mise à jour : 7/06/2007