[290] οὓς ἀργυραμοιβούς τε (290a) καὶ ἐμπόρους καὶ ναυκλήρους
καὶ καπήλους ἐπωνομάκαμεν, μῶν τῆς πολιτικῆς ἀμφισβητήσουσί τι;
541. (Νεώτερος Σωκράτης)
τάχ' ἂν ἴσως τῆς γε τῶν ἐμπορευτικῶν.
542. (Ξένος)
ἀλλ' οὐ μὴν οὕς γε ὁρῶμεν μισθωτοὺς καὶ θῆτας πᾶσιν
ἑτοιμότατα ὑπηρετοῦντας, μή ποτε βασιλικῆς
μεταποιουμένους εὕρωμεν.
543. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς γάρ;
544. (Ξένος)
τί δὲ ἄρα τοὺς τὰ τοιάδε διακονοῦντας ἡμῖν ἑκάστοτε;
545. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὰ ποῖα εἶπες καὶ τίνας;
546. (290b) (Ξένος)
ὧν τὸ κηρυκικὸν ἔθνος, ὅσοι τε περὶ γράμματα σοφοὶ
γίγνονται πολλάκις ὑπηρετήσαντες, καὶ πόλλ' ἄττα ἕτερα
περὶ τὰς ἀρχὰς διαπονεῖσθαί τινες ἕτεροι πάνδεινοι, τί
τούτους αὖ λέξομεν;
547. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὅπερ εἶπες νῦν, ὑπηρέτας, ἀλλ' οὐκ αὐτοὺς ἐν ταῖς πόλεσιν
ἄρχοντας.
548. (Ξένος)
ἀλλὰ οὐ μὴν οἶμαί γε ἐνύπνιον ἰδὼν εἶπον ταύτῃ πῃ
φανήσεσθαι τοὺς διαφερόντως ἀμφισβητοῦντας τῆς
πολιτικῆς. καίτοι σφόδρα γε ἄτοπον ἂν εἶναι δόξειε τὸ
ζητεῖν (290c) τούτους ἐν ὑπηρετικῇ μοίρᾳ τινί.
549. (Νεώτερος Σωκράτης)
κομιδῇ μὲν οὖν.
550. (Ξένος)
ἔτι δὴ προσμείξωμεν ἐγγύτερον ἐπὶ τοὺς μήπω
βεβασανισμένους. εἰσὶ δὲ οἵ τε περὶ μαντικὴν ἔχοντές
τινος ἐπιστήμης διακόνου μόριον, ἑρμηνευταὶ γάρ που
νομίζονται παρὰ θεῶν ἀνθρώποις.
551. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
552. (Ξένος)
καὶ μὴν καὶ τὸ τῶν ἱερέων αὖ γένος, ὡς τὸ νόμιμόν φησι,
παρὰ μὲν ἡμῶν δωρεὰς θεοῖς διὰ θυσιῶν ἐπιστῆμόν (290d)
ἐστι κατὰ νοῦν ἐκείνοις δωρεῖσθαι, παρὰ δὲ ἐκείνων ἡμῖν
εὐχαῖς κτῆσιν ἀγαθῶν αἰτήσασθαι, ταῦτα δὲ διακόνου
τέχνης ἐστί που μόρια ἀμφότερα.
553. (Νεώτερος Σωκράτης)
φαίνεται γοῦν.
554. (Ξένος)
ἤδη τοίνυν μοι δοκοῦμεν οἷόν γέ τινος ἴχνους ἐφ' ὃ
πορευόμεθα προσάπτεσθαι. τὸ γὰρ δὴ τῶν ἱερέων σχῆμα καὶ
τὸ τῶν μάντεων εὖ μάλα φρονήματος πληροῦται καὶ δόξαν
σεμνὴν λαμβάνει διὰ τὸ μέγεθος τῶν ἐγχειρημάτων, ὥστε
περὶ μὲν Αἴγυπτον οὐδ' ἔξεστι βασιλέα χωρὶς ἱερατικῆς
(290e) ἄρχειν, ἀλλ' ἐὰν ἄρα καὶ τύχῃ πρότερον ἐξ ἄλλου
γένους βιασάμενος, ὕστερον ἀναγκαῖον εἰς τοῦτο
εἰστελεῖσθαι αὐτὸν τὸ γένος, ἔτι δὲ καὶ τῶν Ἑλλήνων
πολλαχοῦ ταῖς μεγίσταις ἀρχαῖς τὰ μέγιστα τῶν περὶ τὰ
τοιαῦτα θύματα εὕροι τις ἂν προσταττόμενα θύειν. καὶ δὴ
καὶ παρ' ὑμῖν οὐχ ἥκιστα δῆλον ὃ λέγω, τῷ γὰρ λαχόντι
βασιλεῖ φασιν τῇδε τὰ σεμνότατα καὶ μάλιστα πάτρια τῶν
ἀρχαίων θυσιῶν ἀποδεδόσθαι.
555. (Νεώτερος Σωκράτης)
καὶ πάνυ γε.
| [290] qu’on les nomme changeurs, ou négociants, ou patrons de
vaisseaux, ou détaillants, est-ce qu’ils ont quelque prétention à la politique ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Peut-être à la politique commerciale.
(L’ÉTRANGER)
Pour les mercenaires et les hommes à gages que nous voyons tout prêts à se
mettre au service du premier venu, il n’y a pas de danger qu’on les trouve
prenant part à la fonction royale.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment le feraient-ils, en effet ?
(L’ÉTRANGER)
Mais ceux qui, à l’occasion, s’acquittent pour nous de certains offices, qu’en
dirons-nous ?
(SOCRATE LE JEUNE)
De quels offices et de quels hommes veux-tu parler ?
(L’ÉTRANGER)
De ceux qui forment la classe des hérauts, de ceux qui, à force de servir,
deviennent des clercs habiles, et de certains autres qui remplissent en
perfection une foule d’autres fonctions relatives aux offices publics. De
ceux-là, que dirons-nous ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Ce que tu disais tout à l’heure, qu’ils sont des serviteurs, mais qu’ils ne sont
pas eux-mêmes les chefs des cités.
(L’ÉTRANGER)
Je ne rêvais pourtant pas, que je sache, quand j’ai dit que c’était de ce côté
que nous verrions apparaître ceux qui élèvent les plus grandes prétentions à la
politique, quoiqu’il puisse paraître fort étrange de les chercher dans un groupe
quelconque de serviteurs.
(SOCRATE LE JEUNE)
Assurément.
(L’ÉTRANGER)
Approchons donc encore plus près de ceux qui n’ont pas encore été passés à la
pierre de touche. Ce sont d’abord ceux qui s’occupent de divination et qui
possèdent une partie de la science du service : car ils passent pour être les
interprètes des dieux auprès des hommes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Et d’autre part, la race des prêtres qui, selon l’opinion reçue, savent offrir,
en sacrifiant aux dieux en notre nom, des présents selon leur coeur et leur
demander par des prières de nous octroyer des biens. Or ces deux fonctions sont
bien des parties de l’art de servir.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il le semble en tout cas.
(L’ÉTRANGER)
XXX. — Je crois qu’à présent nous tenons une piste pour atteindre le but que
nous poursuivons. Car les prêtres et les devins ont l’air d’avoir une haute idée
d’eux-mêmes et sont en grande vénération à cause de la grandeur de leurs
fonctions. C’est à tel point qu’en Egypte un roi ne peut régner s’il n’est point
prêtre, et, si par hasard il appartenait à une autre classe, avant d’avoir
conquis le trône, il est forcé par la suite de se faire recevoir dans la caste
sacerdotale. Chez les Grecs aussi, on trouverait qu’en maint Etat ce sont les
plus hauts magistrats qui sont chargés d’accomplir les plus importants de ces
sacrifices. Et c’est chez vous surtout que se vérifie ce que j’avance ; car on
dit que c’est au roi désigné par le sort que l’on confie ici le soin
d’offrir les sacrifices les plus solennels et qui remontent à la tradition
nationale la plus ancienne.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est bien cela.
|