[277] (277a) (Νεώτερος Σωκράτης)
καὶ κινδυνεύει γε, ὦ ξένε, τελέως ἂν ἡμῖν οὕτως ἔχειν ἡ
περὶ τὸν πολιτικὸν ἀπόδειξις.
344. (Ξένος)
καλῶς ἄν, ὦ Σώκρατες, ἡμῖν ἔχοι. δεῖ δὲ μὴ σοὶ μόνῳ ταῦτα,
ἀλλὰ κἀμοὶ μετὰ σοῦ κοινῇ συνδοκεῖν. νῦν δὲ κατά γε τὴν
ἐμὴν οὔπω φαίνεται τέλεον ὁ βασιλεὺς ἡμῖν σχῆμα ἔχειν,
ἀλλὰ καθάπερ ἀνδριαντοποιοὶ παρὰ καιρὸν ἐνίοτε
σπεύδοντες πλείω καὶ μείζω τοῦ δέοντος ἕκαστα τῶν (277b)
ἔργων ἐπεμβαλλόμενοι βραδύνουσι, καὶ νῦν ἡμεῖς, ἵνα δὴ
πρὸς τῷ ταχὺ καὶ μεγαλοπρεπῶς δηλώσαιμεν τὸ τῆς
ἔμπροσθεν ἁμάρτημα διεξόδου, τῷ βασιλεῖ νομίσαντες
πρέπειν μεγάλα παραδείγματα ποιεῖσθαι, θαυμαστὸν ὄγκον
ἀράμενοι τοῦ μύθου, μείζονι τοῦ δέοντος ἠναγκάσθημεν
αὐτοῦ μέρει προσχρήσασθαι, διὸ μακροτέραν τὴν
ἀπόδειξιν πεποιήκαμεν καὶ πάντως τῷ μύθῳ τέλος οὐκ
ἐπέθεμεν, ἀλλ' ἀτεχνῶς ὁ (277c) λόγος ἡμῖν ὥσπερ ζῷον τὴν
ἔξωθεν μὲν περιγραφὴν ἔοικεν ἱκανῶς ἔχειν, τὴν δὲ οἷον
τοῖς φαρμάκοις καὶ τῇ συγκράσει τῶν χρωμάτων ἐνάργειαν
οὐκ ἀπειληφέναι πω. γραφῆς δὲ καὶ συμπάσης χειρουργίας
λέξει καὶ λόγῳ δηλοῦν πᾶν ζῷον μᾶλλον πρέπει τοῖς
δυναμένοις ἕπεσθαι, τοῖς δ' ἄλλοις διὰ χειρουργιῶν.
345. (Νεώτερος Σωκράτης)
τοῦτο μὲν ὀρθῶς, ὅπῃ δὲ ἡμῖν οὔπω φῂς ἱκανῶς εἰρῆσθαι
δήλωσον. (277d)
346. (Ξένος)
χαλεπόν, ὦ δαιμόνιε, μὴ παραδείγμασι χρώμενον ἱκανῶς
ἐνδείκνυσθαί τι τῶν μειζόνων. κινδυνεύει γὰρ ἡμῶν
ἕκαστος οἷον ὄναρ εἰδὼς ἅπαντα πάντ' αὖ πάλιν ὥσπερ
ὕπαρ ἀγνοεῖν.
347. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς τοῦτ' εἶπες;
348. (Ξένος)
καὶ μάλ' ἀτόπως ἔοικά γε ἐν τῷ παρόντι κινήσας τὸ περὶ
τῆς ἐπιστήμης πάθος ἐν ἡμῖν.
349. (Νεώτερος Σωκράτης)
τί δή;
350. (Ξένος)
παραδείγματος, ὦ μακάριε, αὖ μοι καὶ τὸ παράδειγμα αὐτὸ
δεδέηκεν. (277e)
351. (Νεώτερος Σωκράτης)
τί οὖν; λέγε μηδὲν ἐμοῦ γε ἕνεκα ἀποκνῶν.
352. (Ξένος)
λεκτέον ἐπειδὴ καὶ σύ γε ἕτοιμος ἀκολουθεῖν. τοὺς γάρ
που παῖδας ἴσμεν, ὅταν ἄρτι γραμμάτων ἔμπειροι
γίγνωνται -
353. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον;
354. (Ξένος)
ὅτι τῶν στοιχείων ἕκαστον ἐν ταῖς βραχυτάταις καὶ
ῥᾴσταις τῶν συλλαβῶν ἱκανῶς διαισθάνονται, καὶ τἀληθῆ
φράζειν περὶ ἐκεῖνα δυνατοὶ γίγνονται.
| [277] (SOCRATE LE JEUNE)
XIX. — Il y a des chances, étranger, que nous ayons ainsi une définition
complète du politique.
(L’ÉTRANGER)
Ce serait parfait, Socrate ; mais il ne suffit pas que tu sois seul de cette
opinion, il faut que je la partage avec toi. Or, à mon avis, la figure du roi ne
me paraît pas encore achevée. Mais de même que les statuaires parfois trop
pressés retardent par des additions trop nombreuses et trop fortes l’achèvement
de leurs oeuvres, de même nous, dans notre désir de relever promptement et avec
éclat l’erreur de notre précédent exposé, et dans la pensée qu’il convenait de
comparer le roi à de grands modèles, nous nous sommes chargés d’une si
prodigieuse masse de légende que nous avons été contraints d’en employer plus
qu’il ne fallait. Par là nous avons fait notre démonstration trop longue ; en
tout cas, nous n’avons pu mener à sa fin notre mythe ; et l’on peut dire que
notre discours ressemble à une peinture d’animal dont les contours extérieurs
paraîtraient bien dessinés, mais qui n’aurait pas encore reçu la clarté que le
peintre y ajoute par le mélange des couleurs. Et ce n’est pas le dessin ni tout
autre procédé manuel, c’est la parole et le discours qui conviennent le mieux
pour représenter un être vivant devant des gens capables de suivre un argument ;
pour les autres, il vaut mieux employer la main.
(SOCRATE LE JEUNE)
Cela est bien dit ; mais fais-nous voir en quoi tu trouves notre définition
encore insuffisante.
(L’ÉTRANGER)
Il est difficile, excellent jeune homme, d’exposer de grandes choses avec une
clarté suffisante, si l’on n’a pas recours à des exemples. Car il semble que
chacun de nous connaît tout ce qu’il sait comme en rêve et qu’il ne connaît plus
rien à l’état de veille.
(SOCRATE LE JEUNE)
Que veux-tu dire par là ?
(L’ÉTRANGER)
Il est bien étrange, semble-t-il, que j’aille aujourd’hui remuer la question de
la formation de la science en nous.
(SOCRATE LE JEUNE)
En quoi donc ?
(L’ÉTRANGER)
C’est que mon exemple lui-même, bienheureux jeune homme, a besoin à son tour
d’un exemple.
(SOCRATE LE JEUNE)
Eh bien, parle sans hésiter à cause de moi.
(L’ÉTRANGER)
XX. — Je parlerai, puisque, de ton côté, tu es prêt à me suivre. Nous savons,
n’est-ce pas ? que les enfants, quand ils commencent à connaître les lettres...
(SOCRATE LE JEUNE)
Eh bien ?
(L’ÉTRANGER)
Ils distinguent assez bien chacun des éléments dans les syllabes les plus
courtes et les plus faciles et sont capables de les désigner exactement.
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