HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lysis, dialogue complet

Page 204

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[204] (204a) 6. ἔστιν δὲ δὴ τί τοῦτο, καὶ τίς διατριβή; 7. παλαίστρα, ἔφη, νεωστὶ ᾠκοδομημένη: δὲ διατριβὴ τὰ πολλὰ ἐν λόγοις, ὧν ἡδέως ἄν σοι μεταδιδοῖμεν. 8. καλῶς γε, ἦν δ' ἐγώ, ποιοῦντες: διδάσκει δὲ τίς αὐτόθι; 9. σὸς ἑταῖρός γε, δ' ὅς, καὶ ἐπαινέτης, Μίκκος. 10. μὰ Δία, ἦν δ' ἐγώ, οὐ φαῦλός γε ἁνήρ, ἀλλ' ἱκανὸς σοφιστής. 11. βούλει οὖν ἕπεσθαι, ἔφη, ἵνα καὶ ἴδῃς τοὺς ὄντας αὐτόθι (αὐτοῦ); (204b) 12. πρῶτον ἡδέως ἀκούσαιμ' ἂν ἐπὶ τῷ καὶ εἴσειμι καὶ τίς καλός. 13. ἄλλος, ἔφη, ἄλλῳ ἡμῶν δοκεῖ, Σώκρατες. 14. σοὶ δὲ δὴ τίς, Ἱππόθαλες; τοῦτό μοι εἰπέ. 15. καὶ ὃς ἐρωτηθεὶς ἠρυθρίασεν. καὶ ἐγὼ εἶπον: παῖ Ἱερωνύμου Ἱππόθαλες, τοῦτο μὲν μηκέτι εἴπῃς, εἴτε ἐρᾷς του εἴτε μή: οἶδα γὰρ ὅτι οὐ μόνον ἐρᾷς, ἀλλὰ καὶ πόρρω ἤδη εἶ πορευόμενος τοῦ ἔρωτος. εἰμὶ δ' ἐγὼ τὰ μὲν ἄλλα φαῦλος (204c) καὶ ἄχρηστος, τοῦτο δέ μοί πως ἐκ θεοῦ δέδοται, ταχὺ οἵῳ τ' εἶναι γνῶναι ἐρῶντά τε καὶ ἐρώμενον. 16. καὶ ὃς ἀκούσας πολὺ ἔτι μᾶλλον ἠρυθρίασεν. οὖν Κτήσιππος, Ἀστεῖόν γε, δ' ὅς, ὅτι ἐρυθριᾷς, Ἱππόθαλες, καὶ ὀκνεῖς εἰπεῖν Σωκράτει τοὔνομα: ἐὰν δ' οὗτος καὶ σμικρὸν χρόνον συνδιατρίψῃ σοι, παραταθήσεται ὑπὸ σοῦ ἀκούων θαμὰ λέγοντος. ἡμῶν γοῦν, Σώκρατες, ἐκκεκώφωκε τὰ (204d) ὦτα καὶ ἐμπέπληκε Λύσιδος: ἂν μὲν δὴ καὶ ὑποπίῃ, εὐμαρία ἡμῖν ἐστιν καὶ ἐξ ὕπνου ἐγρομένοις Λύσιδος οἴεσθαι τοὔνομα ἀκούειν. καὶ μὲν καταλογάδην διηγεῖται, δεινὰ ὄντα, οὐ πάνυ τι δεινά ἐστιν, ἀλλ' ἐπειδὰν τὰ ποιήματα ἡμῶν ἐπιχειρήσῃ καταντλεῖν καὶ συγγράμματα. καὶ ἐστιν τούτων δεινότερον, ὅτι καὶ ᾄδει εἰς τὰ παιδικὰ φωνῇ θαυμασίᾳ, ἣν ἡμᾶς δεῖ ἀκούοντας ἀνέχεσθαι. νῦν δὲ ἐρωτώμενος ὑπὸ σοῦ ἐρυθριᾷ. (204e) 17. ἔστιν δέ, ἦν δ' ἐγώ, Λύσις νέος τις, ὡς ἔοικε: τεκμαίρομαι δέ, ὅτι ἀκούσας τοὔνομα οὐκ ἔγνων. 18. οὐ γὰρ πάνυ, ἔφη, τὶ αὐτοῦ τοὔνομα λέγουσιν, ἀλλ' ἔτι πατρόθεν ἐπονομάζεται διὰ τὸ σφόδρα τὸν πατέρα γιγνώσκεσθαι αὐτοῦ. ἐπεὶ εὖ οἶδ' ὅτι πολλοῦ δεῖς τὸ εἶδος ἀγνοεῖν τοῦ παιδός: ἱκανὸς γὰρ καὶ ἀπὸ μόνου τούτου γιγνώσκεσθαι. 19. λεγέσθω, ἦν δ' ἐγώ, οὗτινος ἔστιν. 20. Δημοκράτους, ἔφη, τοῦ Αἰξωνέως πρεσβύτατος ὑός. 21. εἶεν, ἦν δ' ἐγώ, Ἱππόθαλες, ὡς γενναῖον καὶ νεανικὸν τοῦτον τὸν ἔρωτα πανταχῇ ἀνηῦρες: [204] — Quelle est cette enceinte et à quoi vous occupez-vous ? — C’est une palestre, répondit-il, nouvellement bâtie ; nous passons la plus grande partie du temps à des entretiens, auxquels nous aimerions t’associer. — C’est bien, dis-je ; mais qui est le maître ici ? — Un de tes amis et admirateurs, dit-il, Miccos. — Par Zeus, dis-je, ce n’est pas un homme médiocre, mais bien un habile sophiste. — Eh bien ! reprit-il, veux-tu nous suivre pour voir ceux qui sont là-dedans ? — Tout d’abord j’aimerais savoir pourquoi tu veux que j’entre et quel est là le beau garçon. — Cela, reprit-il, dépend du goût de chacun, Socrate. — Mais toi, quel est ton goût, Hippothalès ? dis-le-moi.» A cette question, il se mit à rougir. J’ajoutai : « O fils d’Hiéronyme, Hippothalès, tu n’as plus besoin de me dire si tu aimes ou si tu n’aimes pas ; car je sais non seulement que tu aimes, mais même que l’amour t’a déjà mené loin. Je suis en tout le reste un pauvre homme qui n’est bon à rien ; mais il y a une chose que je tiens de la faveur des dieux, si je puis dire, c’est de pouvoir reconnaître tout de suite celui qui aime et celui qui est aimé. » A ces mots, il rougit bien davantage encore. Sur quoi Ctèsippe se prit à dire : « Voilà qui est plaisant, Hippothalès ; tu rougis et tu hésites à dire le nom à Socrate. Mais s’il reste seulement quelques instants avec toi, il sera excédé de te l’entendre répéter. Quant à nous, Socrate, il nous a rebattu et rempli les oreilles de Lysis ; et pour peu qu’il ait bu, nous risquons fort en nous éveillant d’avoir encore dans les oreilles le nom de Lysis. Passe encore pour les rêveries qu’il débite dans la conversation, bien qu’elles soient déjà fortes; c’est bien pis, quand il se met à déverser sur nos têtes ses vers et sa prose ; mais le comble, c’est qu’il chante en l’honneur de son bien-aimé d’une voix prodigieuse et qu’il nous faut essuyer ses chants. Et maintenant, sur une question de toi, le voilà qui rougit. — Ce Lysis, dis-je, est sans doute un jeune, je le conjecture du moins ; car son nom ne me dit rien. — C’est qu’on ne prononce pas souvent son nom ; on l’appelle encore du nom de son père, qui est très connu. Au reste, je suis certain que tu ne peux manquer de le connaître de vue : sa figure suffit à elle seule à le faire reconnaître. — Dis-moi donc, repris-je, quel est son père. — C’est Démocrate d’Aixônè, répondit-il ; Lysis est son fils aîné. — Bravo ! Hippothalès, dis-je, c’est vraiment de nobles, de belles amours que tu as trouvées là !


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Dernière mise à jour : 14/06/2007