[11,917] μήτε λόγῳ μήτε (917a) ἔργῳ πράξειεν, ὁ μὴ θεομισέστατος
ἔσεσθαι μέλλων· οὗτος δ' ἐστὶν ὃς ἂν ὅρκους ὀμνὺς ψευδεῖς μηδὲν
φροντίζῃ θεῶν, δεύτερος δὲ ὃς ἂν ἐναντίον τῶν κρειττόνων
αὑτοῦ ψεύδηται. κρείττους δὲ οἱ ἀμείνους τῶν χειρόνων,
πρεσβῦταί τε ὡς ἐπὶ τὸ πᾶν εἰπεῖν τῶν νέων, διὸ καὶ γονῆς
κρείττους ἐκγόνων, καὶ ἄνδρες δὴ γυναικῶν καὶ παίδων,
ἄρχοντές τε ἀρχομένων· οὓς αἰδεῖσθαι πᾶσιν πάντας πρέπον
ἂν εἴη ἐν ἄλλῃ τε ἀρχῇ πάσῃ καὶ ἐν ταῖς πολιτικαῖς δὴ μάλιστα
ἀρχαῖς, ὅθεν ὁ νῦν παρὼν ἡμῖν λόγος ἐλήλυθεν. πᾶς γὰρ τῶν
κατ' ἀγορὰν (917b) ὁ κιβδηλεύων τι ψεύδεται καὶ ἀπατᾷ καὶ
τοὺς θεοὺς παρακαλῶν ἐπόμνυσιν ἐν τοῖς τῶν ἀγορανόμων
νόμοισίν τε καὶ φυλακτηρίοις, οὔτε ἀνθρώπους αἰδούμενος
οὔτε θεοὺς σεβόμενος. πάντως μὲν δὴ καλὸν ἐπιτήδευμα θεῶν
ὀνόματα μὴ χραίνειν ῥᾳδίως, ἔχοντα ὡς ἔχουσιν ἡμῶν
ἑκάστοτε τὰ πολλὰ οἱ πλεῖστοι καθαρότητός τε καὶ ἁγνείας τὰ
περὶ τοὺς θεούς· εἰ δ' οὖν μὴ πείθοιτο, ὅδε νόμος· ὁ πωλῶν
ὁτιοῦν ἐν ἀγορᾷ μηδέποτε δύο εἴπῃ τιμὰς ὧν ἂν πωλῇ, (917c)
ἁπλῆν δὲ εἰπών, ἂν μὴ τυγχάνῃ ταύτης, ἀποφέρων ὀρθῶς ἂν
ἀποφέροι πάλιν, καὶ ταύτης τῆς ἡμέρας μὴ τιμήσῃ πλέονος
μηδὲ ἐλάττονος, ἔπαινος δὲ ὅρκος τε περὶ παντὸς τοῦ
πωλουμένου ἀπέστω· ἐὰν δέ τις ἀπειθῇ τούτοις, ὁ
παρατυγχάνων τῶν ἀστῶν, μὴ ἔλαττον ἢ τριάκοντα γεγονὼς
ἔτη, κολάζων μὲν τὸν ὀμνύντα ἀνατὶ τυπτέτω τις, ἀφροντιστῶν
δὲ καὶ ἀπειθῶν ἔνοχος ἔστω ψόγῳ προδοσίας τῶν νόμων. τὸν
δὲ δὴ κίβδηλόν τι πωλοῦντα, καὶ μὴ δυνάμενον τοῖς (917d) νῦν
πείθεσθαι λόγοις, ὁ προστυγχάνων τῶν γιγνωσκόντων,
δυνατὸς ὢν ἐξελέγχειν, ἐναντίον ἐλέγξας τῶν ἀρχόντων, ὁ μὲν
δοῦλος φερέσθω τὸ κιβδηλευθὲν καὶ ὁ μέτοικος, ὁ δὲ πολίτης
μὴ ἐλέγχων μὲν ὡς ἀποστερῶν τοὺς θεοὺς κακὸς ἀγορευέσθω,
ἐλέγξας δὲ ἀναθέτω τοῖς τὴν ἀγορὰν ἔχουσιν θεοῖς. ὁ δὲ δὴ
φανερὸς γενόμενός τι πωλῶν τοιοῦτον, πρὸς τῷ στερηθῆναι
τοῦ κιβδηλευθέντος, ὁπόσης ἂν τιμῆς ἀξιώσῃ τὸ πωλούμενον,
κατὰ δραχμὴν ἑκάστην τῇ μάστιγι (917e) τυπτέσθω πληγὰς ὑπὸ
κήρυκος ἐν τῇ ἀγορᾷ κηρύξαντος ὧν ἕνεκα μέλλει τύπτεσθαι.
τὰ δὲ κιβδηλεύματά τε καὶ κακουργίας τῶν πωλούντων οἵ τε
ἀγορανόμοι καὶ οἱ νομοφύλακες, πυθόμενοι τῶν ἐμπείρων περὶ
ἕκαστα, ἀναγραψάντων ἅ τε χρὴ ποιεῖν τὸν πωλοῦντα καὶ ἃ
μή, καὶ πρόσθε τοῦ ἀγορανομίου θέντων ἐν στήλῃ γράψαντες
| [11,917] ni en paroles, ni en actions aucun mensonge, aucune tromperie,
aucune falsification, en prenant les dieux à témoin, s'il ne veut être pour eux
un objet d'exécration ; et celui-là ne manque pas de l'être, qui fait de
faux serments sans se soucier d'eux, et, à la suite de celui-là, celui qui
ment devant des gens qui valent mieux que lui. Or les bons valent mieux
que les mauvais et, d'une façon générale, les vieillards que les jeunes
gens. C'est pour cette raison que les pères ont la supériorité sur leurs
enfants, les hommes faits sur les femmes et les jeunes gens, les chefs sur
leurs subordonnés, et qu'il convient que tout le monde les respecte tous
dans toute espèce de gouvernement et principalement dans les gouvernements
politiques, sur lesquels nous avons engagé le présent entretien. Tout
marchand qui falsifie sa marchandise ment et trompe, et confirme ses
mensonges en jurant par les dieux et viole les lois des agoranomes et des
gardes du marché, sans égard pour les hommes et sans respect pour les
dieux. Cependant c'est une pratique louable en tout point de ne pas
profaner le nom des dieux, étant donné les sentiments que la plupart
d'entre nous partagent généralement sur la pureté et la sainteté qu'exige
tout ce qui concerne les dieux.
Si l'un n'écoute point ces conseils, voici la loi. Que celui qui vend quoi
que ce soit au marché ne mette jamais deux prix à sa marchandise, qu'il se
borne à un seul, et, s'il ne trouve point d'acheteur, qu'il remporte sa
marchandise, s'il veut agir correctement, sans élever ni rabaisser ses
prix ce jour-là. Qu'il s'abstienne de la vanter et de jurer à propos de
tout ce qu'il vend. S'il n'obéit pas à cette loi, tout citoyen qui n'aura
pas moins de trente ans et qui se trouvera là pourra le frapper impunément
pour le punir de ses serments. S'il ne s'en inquiète pas et désobéit au
règlement, il sera sujet au blâme d'avoir trahi les lois. Si quelqu'un, ne
pouvant se résoudre à suivre nos conseils, met en vente quelque denrée
falsifiée, celui qui a d connaissance du fait et peut en donner la preuve,
après l'avoir convaincu devant les magistrats, emportera chez lui l'objet
frelaté, si c'est un esclave ou un métèque. S'il est citoyen et s'il ne
convainc pas le coupable, on le tiendra pour un méchant qui frustre les
dieux ; s'il le convainc, il consacrera l'objet aux dieux qui président au
marché. Quant à celui qui sera surpris à vendre quelque chose de
semblable, outre qu'il sera privé de la denrée falsifiée, il recevra
autant de coups de fouet qu'il aura demandé de drachmes dans l'estimation
qu'il en aura faite. Un héraut les lui administrera, après avoir proclamé
pour quelle raison il va être frappé. Les agoranomes et les gardiens des
lois, après s'être renseignés près des gens au fait de toutes les
falsifications et canailleries des marchands, inscriront ce qui leur sera
permis ou défendu, et l'écriront sur une stèle qui sera placée devant la
maison des agoranomes,
|