[11,937] τοὺς τρεῖς θεοὺς Δία καὶ Ἀπόλλωνα καὶ Θέμιν (937a)
ἀπομόσας ἦ μὴν μὴ εἰδέναι ἀπαλλαττέσθω τῆς δίκης· ὁ δ' εἰς
μαρτυρίαν κληθείς, μὴ ἀπαντῶν δὲ τῷ καλεσαμένῳ, τῆς βλάβης
ὑπόδικος ἔστω κατὰ νόμον.
ἐὰν δέ τίς τινα δικάζοντα ἀναστήσηται μάρτυρα,
μαρτυρήσας μὴ διαψηφιζέσθω περὶ ταύτης τῆς δίκης. γυναικὶ δ'
ἐξέστω ἐλευθέρᾳ μαρτυρεῖν καὶ συνηγορεῖν, ἐὰν ὑπὲρ
τετταράκοντα ἔτη ᾖ γεγονυῖα, καὶ δίκην λαγχάνειν, ἐὰν
ἄνανδρος ᾖ· ζῶντος δὲ ἀνδρὸς ἐξέστω μαρτυρῆσαι μόνον.
δούλῃ δὲ καὶ δούλῳ καὶ παιδὶ φόνου (937b) μόνον ἐξέστω
μαρτυρεῖν καὶ συνηγορεῖν, ἐὰν ἐγγυητὴν ἀξιόχρεων ἦ μὴν
μενεῖν καταστήσῃ μέχρι δίκης, ἐὰν ἐπισκηφθῇ τὰ ψευδῆ
μαρτυρῆσαι. ἐπισκήπτεσθαι δὲ τῶν ἀντιδίκων ἑκάτερον ὅλῃ τῇ
μαρτυρίᾳ καὶ μέρει, ἐὰν τὰ ψευδῆ φῇ τινα μεμαρτυρηκέναι,
πρὶν τὴν δίκην διακεκρίσθαι· τὰς δ' ἐπισκήψεις τὰς ἀρχὰς
φυλάττειν κατασεσημασμένας ὑπ' ἀμφοῖν, καὶ παρέχειν εἰς τὴν
τῶν ψευδομαρτυριῶν διάκρισιν. ἐὰν δέ (937c) τις ἁλῷ δὶς
ψευδομαρτυρῶν, τοῦτον μηκέτι νόμος ἀναγκαζέτω μηδεὶς
μαρτυρεῖν, ἐὰν δὲ τρίς, μηκέτ' ἐξέστω τούτῳ μαρτυρεῖν· ἐὰν δὲ
τολμήσῃ μαρτυρῆσαι τρὶς ἑαλωκώς, ἐνδεικνύτω μὲν πρὸς τὴν
ἀρχὴν ὁ βουλόμενος αὐτόν, ἡ δ' ἀρχὴ δικαστηρίῳ παραδότω,
ἐὰν δὲ ὄφλῃ, θανάτῳ ζημιούσθω. ὁπόσων δ' ἂν μαρτυρίαι
ἁλῶσιν δίκῃ, ψευδῆ δοξάντων μαρτυρεῖν καὶ τὴν νίκην τῷ
ἑλόντι πεποιηκέναι, ἐὰν τῶν τοιούτων ὑπὲρ (937d) ἥμισυ
μαρτυριῶν καταδικασθῶσίν τινες, τὴν κατὰ ταύτας ἁλοῦσαν
δίκην ἀνάδικον γίγνεσθαι, ἀμφισβήτησιν δ' εἶναι καὶ
διαδικασίαν εἴτε κατὰ ταύτας εἴτε μὴ ἡ δίκη ἐκρίθη, ὁποτέρως δ'
ἂν κριθῇ, ταύτῃ γιγνέσθω τὸ τέλος τῶν ἔμπροσθεν δικῶν.
CHAPITRE XV.
πολλῶν δὲ ὄντων καὶ καλῶν ἐν τῷ τῶν ἀνθρώπων βίῳ, τοῖς
πλείστοις αὐτῶν οἷον κῆρες ἐπιπεφύκασιν, αἳ καταμιαίνουσίν
τε καὶ καταρρυπαίνουσιν αὐτά· καὶ δὴ καὶ δίκη (937e) ἐν
ἀνθρώποις πῶς οὐ καλόν, ὃ πάντα ἡμέρωκεν τὰ ἀνθρώπινα;
καλοῦ δὲ ὄντος τούτου, πῶς οὐ καὶ τὸ συνδικεῖν ἡμῖν γίγνοιτ' ἂν
καλόν; ταῦτα οὖν τοιαῦτα ὄντα διαβάλλει τις κάκη, καλὸν
ὄνομα προστησαμένη τέχνην, ἣ πρῶτον μὲν δή φησιν εἶναί τινα
δικῶν μηχανήν - εἶναι δ' αὐτὴ τοῦ τε δικάσασθαι καὶ συνδικεῖν
ἄλλῳ - νικᾶν δυναμένην, ἄντ' οὖν δίκαια ἄντε μὴ τὰ περὶ τὴν
δίκην ἑκάστην ᾖ πεπραγμένα·
| [11,937] il ne sera relâché qu'après avoir prêté serment par les trois dieux, Zeus,
Apollon et Thémis, qu'il n'est au courant de rien. Celui qui, appelé à
témoigner, ne répondra pas à l'appel, pourra être poursuivi conformément à
la loi pour le dommage qu'il aura causé. Si l'on prend à témoin quelqu'un
des juges, celui-ci ne pourra plus, après sa déposition, donner son
suffrage sur le procès. Toute femme de condition libre, qui a dépassé
quarante ans, pourra, si elle n'a pas de mari, témoigner, faire valoir le
droit d'autrui et poursuivre le sien ; mais, du vivant de son mari, elle
ne pourra que témoigner. Les esclaves de l'un et l'autre sexe et les
enfants pourront servir de témoins et de défenseurs, mais seulement en
matière de meurtre, pourvu qu'ils présentent un garant digne de foi, qui
affirme qu'ils resteront jusqu'au moment de la sentence, au cas qu'on les
accuse de faux témoignage.
Chacune des deux parties aura le droit de s'inscrire en faux contre tout
ou partie de la déposition d'un témoin, si elle prétend qu'elle est
mensongère, avant que le jugement soit prononcé. Ces inscriptions en faux,
scellées des deux parties, seront gardées par les magistrats qui les
représenteront pour trancher la question des faux témoignages. Si
quelqu'un est condamné deux fois pour faux témoignage, aucune loi ne le
forcera plus à témoigner ; s'il l'est trois fois, il ne sera plus admis à
témoigner, et, s'il ose le faire après sa troisième condamnation, le
premier venu pourra le traduire devant les magistrats, qui le livreront à
un tribunal, et, s'il est condamné, il sera puni de mort.
Lorsqu'il contestera par jugement de la fausseté des dépositions de
quelques témoins, sur lesquelles une des parties a gagné sa cause, il y
aura lieu de la juger à nouveau, s'il y a plus de la moitié de ces
dépositions reconnues fausses. Il y aura de nouveau débat et décision,
soit que le procès ait été ou non tranché sur ces dépositions, et de
quelque façon qu'on le juge, ce jugement mettra fin à tous les procès
antérieurs.
CHAPITRE XV.
Il y a beaucoup de belles choses dans la vie humaine ; mais la plupart
sont sujettes à des fléaux qui les contaminent et les souillent. C'est
aussi incontestablement une belle chose que la justice, qui a tout adouci
dans la société humaine. Mais, si c'est une belle chose, la profession
d'avocat devrait être belle aussi. Néanmoins je ne sais quelle mauvaise
pratique, qui se couvre du beau nom d'art, a décrié cette profession. On
dit qu'il y a dans le barreau un artifice grâce auquel, en plaidant pour
soi ou pour d'autres, on peut gagner sa cause, qu'on ait ou non le droit pour soi,
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