[9,872] ἐὰν δὲ (872a) αὐτόχειρ μὲν μή,
βουλεύσῃ δὲ θάνατόν τις ἄλλος ἑτέρῳ καὶ τῇ βουλήσει
τε καὶ ἐπιβουλεύσει ἀποκτείνας αἴτιος ὢν καὶ μὴ καθαρὸς τὴν
ψυχὴν τοῦ φόνου ἐν πόλει ἐνοικῇ, γιγνέσθων καὶ τούτῳ κατὰ
ταὐτὰ αἱ κρίσεις τούτων πέρι πλὴν τῆς ἐγγύης, τῷ δὲ ὀφλόντι
ταφῆς τῆς οἰκείας ἐξέστω τυχεῖν, τὰ δὲ ἄλλα κατὰ ταὐτὰ
ὡσαύτως τῷ πρόσθεν ῥηθέντι περὶ αὐτὸν γιγνέσθω. τὰ αὐτὰ δὲ
ἔστω ταῦτα ξένοισί τε πρὸς ξένους καὶ ἀστοῖσι καὶ ξένοις πρὸς
ἀλλήλους, δούλοις (872b) τε αὖ πρὸς δούλους, τῆς τε
αὐτοχειρίας πέρι καὶ ἐπιβουλεύσεως, πλὴν τῆς ἐγγύης· ταύτην
δέ, καθάπερ εἴρηται, τοὺς αὐτόχειρας κατεγγυᾶσθαι, τὸν δὲ
προαγορεύοντα τὸν φόνον ἅμα κατεγγυᾶν καὶ τούτους. ἐὰν δὲ
δοῦλος ἐλεύθερον ἑκών, εἴτε αὐτόχειρ εἴτε βουλεύσας,
ἀποκτείνῃ καὶ ὄφλῃ τὴν δίκην, ὁ τῆς πόλεως κοινὸς δήμιος
ἄγων πρὸς τὸ μνῆμα τοῦ ἀποθανόντος, ὅθεν ἂν ὁρᾷ τὸν
τύμβον, μαστιγώσας ὁπόσας (872c) ἂν ὁ ἑλὼν προστάττῃ,
ἐάνπερ βιῷ παιόμενος ὁ φονεύς, θανατωσάτω. ἐὰν δέ τις
δοῦλον κτείνῃ μηδὲν ἀδικοῦντα, φόβῳ δὲ μὴ μηνυτὴς αἰσχρῶν
ἔργων καὶ κακῶν αὐτοῦ γίγνηται, ἤ τινος ἕνεκα ἄλλου
τοιούτου, καθάπερ ἂν εἰ πολίτην κτείνας ὑπεῖχε φόνου δίκας,
ὡσαύτως καὶ τοῦ τοιούτου δούλου κατὰ τὰ αὐτὰ ἀποθανόντος
οὕτως ὑπεχέτω.
CHAPITRE XII.
ἐὰν δὲ δὴ γίγνηται ἐφ' οἷσι καὶ νομοθετεῖν δεινὸν καὶ οὐδαμῶς
προσφιλές, μὴ νομοθετεῖν δὲ ἀδύνατον, συγγενῶν (872d)
αὐτόχειρας φόνους ἢ δι' ἐπιβουλεύσεως γενομένους, ἑκουσίους
τε καὶ ἀδίκους πάντως, οἳ τὰ μὲν πολλὰ ἐν κακῶς οἰκούσαις καὶ
τρεφομέναις γίγνονται πόλεσιν, γένοιτο δ' ἄν πού τι καὶ ἐν ᾗ μή
τις ἂν προσδοκήσειεν χώρᾳ, λέγειν μὲν δὴ χρεὼν αὖ πάλιν τὸν
ἔμπροσθε σμικρῷ ῥηθέντα λόγον, ἂν ἄρα τις ἀκούων ἡμῶν οἷος
ἀποσχέσθαι γένηται μᾶλλον ἑκὼν διὰ τὰ τοιαῦτα φόνων τῶν
πάντῃ ἀνοσιωτάτων. ὁ γὰρ δὴ (872e) μῦθος ἢ λόγος, ἢ ὅτι χρὴ
προσαγορεύειν αὐτόν, ἐκ παλαιῶν ἱερέων εἴρηται σαφῶς, ὡς ἡ
τῶν συγγενῶν αἱμάτων τιμωρὸς δίκη ἐπίσκοπος νόμῳ χρῆται
τῷ νυνδὴ λεχθέντι καὶ ἔταξεν ἄρα δράσαντί τι τοιοῦτον παθεῖν
ταὐτὰ ἀναγκαίως ἅπερ ἔδρασεν· εἰ πατέρα ἀπέκτεινέν ποτέ τις,
αὐτὸν τοῦτο ὑπὸ τέκνων τολμῆσαι βίᾳ πάσχοντα ἔν τισι
χρόνοις, κἂν εἰ μητέρα, γενέσθαι τε αὐτὸν θηλείας μετασχόντα
φύσεως ἀναγκαῖον, γενόμενόν τε ὑπὸ τῶν γεννηθέντων λιπεῖν
τὸν βίον ἐν χρόνοις ὑστέροις· τοῦ γὰρ κοινοῦ μιανθέντος
αἵματος οὐκ εἶναι κάθαρσιν ἄλλην,
| [9,872] Si un homme, sans avoir tué de sa main, a décidé d'en faire périr un
autre, et si, par sa volonté et ses embûches préméditées, il est cause de sa mort
et reste dans la cité sans avoir l'âme pure, il sera jugé comme le précédent,
sauf qu'il n'aura pas de caution à fournir; il aura droit à une sépulture
dans sa patrie ; mais, pour reste, il sera traité comme celui dont j'ai
parlé précédemment. Il en sera de même pour le meurtre qu'un homme
commet de sa propre main ou en tendant une embûche, qu'il s'agisse d'un
étranger qui tue un étranger, de citoyens et d'étrangers qui se tuent les uns les
autres, ou encore d'esclaves qui tuent des esclaves, exception faite pour
la caution. Ils la fourniront, comme nous l'avons dit de ceux qui ont tué
de leur main, et celui qui dénoncera le meurtre exigera en même temps
d'eux des cautions.
Si un esclave tue volontairement un homme libre, soit de sa main, soit en
complotant contre lui, et qu'il soit convaincu en justice, le bourreau de
la cité le conduira à un endroit où ou aura vue sur le tombeau du mort ;
il recevra autant de coups de fouet que son accusateur le commandera, et,
si le meurtrier survit aux coups, il le mettra à mort.
Si quelqu'un tue un esclave qui ne lui faisait aucun tort dans la crainte
qu'il ne dénonce des actions honteuses et mauvaises, ou pour quelque autre
motif semblable, il sera puni pour le meurtre de cet esclave comme il
l'eût été pour avoir tué un citoyen.
CHAPITRE XII.
S'il se produit des crimes sur lesquels il est triste et répugnant d'avoir
à légiférer, quoiqu'on ne puisse s'en dispenser, des meurtres volontaires,
entièrement criminels, meurtres que l'on commet de sa propre main ou par
guet-apens, sur la personne de ses parents, qui arrivent le plus souvent
dans les États mal gouvernés et où l'éducation est vicieuse, mais qui
peuvent arriver même dans un pays où l'on ne s'y attendrait pas, il faut
répéter ici le discours que nous avons tenu il y à quelques instants.
Peut-être, en nous écoutant, sera-t-on plus disposé à s'abstenir de son
plein gré de ces crimes abominables entre tous. C'est une fable, ou un
discours, ou de quelque autre nom qu'il faille l'appeler, que d'anciens
prêtres ont conté avec clarté. Ils disent que la justice, qui observe les
actions des hommes et qui venge l'effusion du sang des parents, applique
la loi que nous venons de dire, et qu'elle a établi que l'homme qui a
commis un forfait de ce genre souffrira nécessairement le même traitement
qu'il a fait à autrui ; que, s'il a tué son père, il devra se résigner à
périr de mort violente dans un temps postérieur de la main de ses enfants,
et que, s'il a tué sa mère, il renaîtra nécessairement sous la forme d'une
femme, et qu'il périra dans cette vie nouvelle sous les coups de ses
enfants ; car il n'y a pas d'autre moyen de se purifier du sang d'un
parent qu'on a répandu,
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