HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

Page 296

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[296] (296a) Οὗτος αὖ, ἔφη, προσαποκρίνεται τοῖς ἐρωτωμένοις. Οὐ γὰρ ἔγωγε ἐρωτῶ ὅτῳ, ἀλλ' εἰ ἐπίστασαί τῳ. Πλέον αὖ, ἔφην ἐγώ, τοῦ δέοντος ἀπεκρινάμην ὑπὸ ἀπαιδευσίας. Ἀλλὰ συγγίγνωσκέ μοι· ἀποκρινοῦμαι γὰρ ἤδη ἁπλῶς ὅτι ἐπίσταμαί τῳ ἐπίσταμαι. Πότερον, δ' ὅς, τῷ αὐτῷ τούτῳ γ' ἀεί, ἔστι μὲν ὅτε τούτῳ, ἔστιν δὲ ὅτε ἑτέρῳ; Ἀεί, ὅταν ἐπίστωμαι, ἦν δ' ἐγώ, τούτῳ. Οὐκ αὖ, ἔφη, παύσῃ παραφθεγγόμενος; Ἀλλ' ὅπως μή τι ἡμᾶς σφήλῃ τὸ « ἀεὶ » τοῦτο. (296b) Οὔκουν ἡμᾶς γ', ἔφη, ἀλλ' εἴπερ, σέ. Ἀλλ' ἀποκρίνου· ἀεὶ τούτῳ ἐπίστασαι; Ἀεί, ἦν δ' ἐγώ, ἐπειδὴ δεῖ ἀφελεῖν τὸ « ὅταν. » Οὐκοῦν ἀεὶ μὲν τούτῳ ἐπίστασαι· ἀεὶ δ' ἐπιστάμενος πότερον τὰ μὲν τούτῳ ἐπίστασαι ἐπίστασαι, τὰ δ' ἄλλῳ, τούτῳ πάντα; Τούτῳ, ἔφην ἐγώ, ἅπαντα, γ' ἐπίσταμαι. Τοῦτ' ἐκεῖνο, ἔφη· ἥκει τὸ αὐτὸ παράφθεγμα. Ἀλλ' ἀφαιρῶ, ἔφην ἐγώ, τὸ « γ' ἐπίσταμαι. » Ἀλλὰ μηδὲ ἕν, ἔφη, ἀφέλῃς· οὐδὲν γάρ σου δέομαι. (296c) Ἀλλά μοι ἀπόκριναι· δύναιο ἂν ἅπαντα ἐπίστασθαι, εἰ μὴ πάντα ἐπίσταιο; Τέρας γὰρ ἂν εἴη, ἦν δ' ἐγώ. Καὶ ὃς εἶπε· Προστίθει τοίνυν ἤδη ὅτι βούλει· ἅπαντα γὰρ ὁμολογεῖς ἐπίστασθαι. Ἒοικα, ἔφην ἐγώ, ἐπειδήπερ γε οὐδεμίαν ἔχει δύναμιν τὸ « ἐπίσταμαι, » πάντα δὲ ἐπίσταμαι. Οὐκοῦν καὶ ἀεὶ ὡμολόγηκας ἐπίστασθαι τούτῳ ἐπίστασαι, εἴτε ὅταν ἐπίστῃ εἴτε ὅπως βούλει· ἀεὶ γὰρ ὡμολόγηκας ἐπίστασθαι καὶ ἅμα πάντα. Δῆλον οὖν ὅτι καὶ παῖς ὢν (296d) ἠπίστω, καὶ ὅτ' ἐγίγνου, καὶ ὅτ' ἐφύου· καὶ πρὶν αὐτὸς γενέσθαι, καὶ πρὶν οὐρανὸν καὶ γῆν γενέσθαι, ἠπίστω ἅπαντα, εἴπερ ἀεὶ ἐπίστασαι. Καὶ ναὶ μὰ Δία, ἔφη, αὐτὸς ἀεὶ ἐπιστήσῃ καὶ ἅπαντα, ἂν ἐγὼ βούλωμαι. Ἀλλὰ βουληθείης, ἦν δ' ἐγώ, πολυτίμητε Εὐθύδημε, εἰ δὴ τῷ ὄντι ἀληθῆ λέγεις. Ἀλλ' οὔ σοι πάνυ πιστεύω ἱκανῷ εἶναι, εἰ μή σοι συμβουληθείη ἀδελφός σου οὑτοσὶ Διονυσόδωρος· οὕτω δὲ τάχα ἄν. Εἴπετον δέ μοι, ἦν δ' ἐγώ - (296e) τὰ μὲν γὰρ ἄλλα οὐκ ἔχω ὑμῖν πῶς ἀμφισβητοίην, οὕτως εἰς σοφίαν τερατώδεσιν ἀνθρώποις, ὅπως ἐγὼ οὐ πάντα ἐπίσταμαι, ἐπειδή γε ὑμεῖς φατε - τὰ δὲ τοιάδε πῶς φῶ ἐπίστασθαι, Εὐθύδημε, ὡς οἱ ἀγαθοὶ ἄνδρες ἄδικοί εἰσιν; φέρε εἰπέ, τοῦτο ἐπίσταμαι οὐκ ἐπίσταμαι; Ἐπίστασαι μέντοι, ἔφη. Τί; ἦν δ' ἐγώ. Ὅτι οὐκ ἄδικοί εἰσιν οἱ ἀγαθοί. [296] (296a) — Encore! dit-il, il répond plus qu'on ne lui demande ; je ne demande pas par quoi tu sais, mais si tu sais par quelque chose. — C'est encore mon ignorance, repris-je, qui m'a fait répondre plus qu'il ne fallait; mais pardonne, dès à présent je vais répondre tout simplement. Ce que je sais, je le sais toujours par le moyen de quelque chose. — Est-ce toujours par le même moyen, continua-t-il, ou tantôt par l'un, tantôt par l'autre? — Toujours, lui répondis-je, par le même moyen, quand je sais. — Ne cesseras-tu jamais d'ajouter? s'écria-t-il. — Mais, lui dis-je, c'est de peur que ce toujours ne nous trompe. (296b) — Non pas nous, dit-il, mais toi peut-être. Réponds : est-ce toujours par le même moyen que tu, sais? — Toujours, répondis-je, puisqu'il faut ôter ce quand. — C'est donc toujours par ce moyen que tu sais. Et comme tu sais toujours, sais-tu une chose par ce moyen par lequel tu sais, et une autre par un autre; ou bien sais-tu toutes les choses par ce moyen ? — C'est par ce moyen que je sais toutes les choses que je sais, répondis-je. — Le voilà encore retombé dans la même faute ! — Eh bien, je retire ce que je sais. — Il ne s'agit pas de rien retirer, ce n'est pas ce que je demande. (296c) Mais réponds-moi : pourrais-tu savoir toutes les choses, si tu ne savais pas tout? — Impossible, répondis-je. — Alors il me dit : Ajoute maintenant ce qu'il te plaira, tu m'as avoué que tu savais tout. — En effet, lui dis-je, s'il ne faut tenir aucun compte de ce que je sais, il paraît que je sais tout. — Or, tu as aussi avoué que tu sais toujours par le moyen par lequel tu sais, soit quand tu sais, soit de quelque autre manière que tu le voudras prendre; tu as donc avoué que tu sais toujours et que tu sais tout. Il est donc évident que tu savais étant enfant, (296d) quand tu es né, et quand tu fus engendré ; même avant que de naître et avant la naissance du monde, tu as su toutes choses, puisque tu sais toujours ; et, par Jupiter, tu sauras toujours et toutes choses, si je le veux. — Incomparable Euthydème, lui dis-je, veuille-le, je t'en prie, si toutefois tu dis la vérité. Mais je crains que tu n'en aies pas la force, à moins que ton frère Dionysodore n'y consente, aussi bien que toi ; mais s'il le faisait, cela pourrait être. Dites-moi, cependant (296e) (car d'ailleurs je ne saurais vous contester que je ne sache tout, à vous qui êtes d'une sagesse plus qu'humaine ; il faut le croire, puisque c'est vous qui le dites ), dis-moi, Euthydème, comment je peux prétendre que je sais que les gens de bien sont injustes; sais-je cela, ou ne le sais-je pas ? — Tu le sais. — Quoi ?— Que les gens de bien ne sont pas injustes.


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Dernière mise à jour : 26/02/2010