HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

Page 281

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[281] τὸ μὲν γὰρ κακόν, τὸ δὲ οὔτε (281a) κακὸν οὔτε ἀγαθόν. οὐχ οὕτω φαμέν; Συνεχώρει. Τί οὖν; Ἐν τῇ ἐργασίᾳ τε καὶ χρήσει τῇ περὶ τὰ ξύλα μῶν ἄλλο τί ἐστιν τὸ ἀπεργαζόμενον ὀρθῶς χρῆσθαι ἐπιστήμη τεκτονική; Οὐ δῆτα, ἔφη. Ἀλλὰ μήν που καὶ ἐν τῇ περὶ τὰ σκεύη ἐργασίᾳ τὸ ὀρθῶς ἐπιστήμη ἐστὶν ἀπεργαζομένη. Συνέφη. Ἆρ' οὖν, ἦν δ' ἐγώ, καὶ περὶ τὴν χρείαν ὧν ἐλέγομεν τὸ πρῶτον τῶν ἀγαθῶν, πλούτου τε καὶ ὑγιείας καὶ κάλλους, τὸ ὀρθῶς πᾶσι τοῖς τοιούτοις χρῆσθαι ἐπιστήμη (281b) ἦν ἡγουμένη καὶ κατορθοῦσα τὴν πρᾶξιν, ἄλλο τι; Ἐπιστήμη, δ' ὅς. Οὐ μόνον ἄρα εὐτυχίαν ἀλλὰ καὶ εὐπραγίαν, ὡς ἔοικεν, ἐπιστήμη παρέχει τοῖς ἀνθρώποις ἐν πάσῃ κτήσει τε καὶ πράξει. Ὡμολόγει. Ἆρ' οὖν πρὸς Διός, ἦν δ' ἐγώ, ὄφελός τι τῶν ἄλλων κτημάτων ἄνευ φρονήσεως καὶ σοφίας; ἆρά γε ἂν ὄναιτο ἄνθρωπος πολλὰ κεκτημένος καὶ πολλὰ πράττων νοῦν μὴ ἔχων, μᾶλλον ὀλίγα νοῦν ἔχων; Ὧδε δὲ σκόπει· οὐκ ἐλάττω πράττων (281c) ἐλάττω ἂν ἐξαμαρτάνοι, ἐλάττω δὲ ἁμαρτάνων ἧττον ἂν κακῶς πράττοι, ἧττον δὲ κακῶς πράττων ἄθλιος ἧττον ἂν εἴη; Πάνυ γ', ἔφη. Πότερον οὖν ἂν μᾶλλον ἐλάττω τις πράττοι πένης ὢν πλούσιος; Πένης, ἔφη. Πότερον δὲ ἀσθενὴς ἰσχυρός; Ἀσθενής. Πότερον δὲ ἔντιμος ἄτιμος; Ἄτιμος. Πότερον δὲ ἀνδρεῖος ὢν καὶ σώφρων ἐλάττω ἂν πράττοι δειλός; Δειλός. Οὐκοῦν καὶ ἀργὸς μᾶλλον ἐργάτης; Συνεχώρει. Καὶ βραδὺς μᾶλλον (281d) ταχύς, καὶ ἀμβλὺ ὁρῶν καὶ ἀκούων μᾶλλον ὀξύ; Πάντα τὰ τοιαῦτα συνεχωροῦμεν ἀλλήλοις. Ἐν κεφαλαίῳ δ', ἔφην, Κλεινία, κινδυνεύει σύμπαντα τὸ πρῶτον ἔφαμεν ἀγαθὰ εἶναι, οὐ περὶ τούτου λόγος αὐτοῖς εἶναι, ὅπως αὐτά γε καθ' αὑτὰ πέφυκεν ἀγαθὰ (εἶναι), ἀλλ' ὡς ἔοικεν ὧδ' ἔχει· ἐὰν μὲν αὐτῶν ἡγῆται ἀμαθία, μείζω κακὰ εἶναι τῶν ἐναντίων, ὅσῳ δυνατώτερα ὑπηρετεῖν τῷ ἡγουμένῳ κακῷ ὄντι, ἐὰν δὲ φρόνησίς τε καὶ σοφία, μείζω ἀγαθά, αὐτὰ δὲ καθ' (281e) αὑτὰ οὐδέτερα αὐτῶν οὐδενὸς ἄξια εἶναι. Φαίνεται, ἔφη, ὡς ἔοικεν, οὕτως, ὡς σὺ λέγεις. Τί οὖν ἡμῖν συμβαίνει ἐκ τῶν εἰρημένων; Ἄλλο τι τῶν μὲν ἄλλων οὐδὲν ὂν οὔτε ἀγαθὸν οὔτε κακόν, τούτοιν δὲ δυοῖν ὄντοιν μὲν σοφία ἀγαθόν, δὲ ἀμαθία κακόν; Ὡμολόγει. [281] Le premier est un mal, le dernier n'est ni (281a) bien ni mal. N'en est-il pas ainsi? — Certainement, dit Clinias. — Y a-t-il autre chose qui apprenne à bien employer le bois que la science du charpentier? — Non, certainement. — Et dans la fabrication des ustensiles, repris-je, c'est encore la science qui enseigne la vraie manière de s'y prendre ? — Oui. — Dans l'usage des biens, dont nous avons parlé d'abord, des richesses, de la santé et de la beauté, c'est donc aussi la science (281b) qui apprend à bien s'en servir, ou est-ce quelque autre chose ? — La science. — Ce n'est donc pas seulement le succès, mais le bon usage, que la science enseigne aux hommes dans tout ce qu'ils possèdent et ce qu'ils font. — Il en convint. — Par Jupiter! peut-on posséder utilement une chose sans lumières et sans sagesse ? à quoi sert-il, quand on n'a pas de tête, de posséder et de faire beaucoup de choses; ou d'avoir du bon sens, quand on n'a rien et qu'on ne peut rien faire? fais-y bien attention. En agissant moins, (281c) ne ferait-on pas moins de fautes ? en faisant moins de fautes, ne s'en trouverait-on pas moins mal? et en se trouvant moins mal, n'en serait-on pas moins malheureux? — Oui, répondit Clinias. — Mais qui agit le moins, le riche ou le pauvre? — Le pauvre. — Le fort ou le faible ? — Le faible. — Celui qui a des honneurs ou celui qui n'en a pas? — Celui qui n'en a pas. — Qui agit moins, l'homme brave et éclairé ou le timide ? — Le timide. — Et l'oisif, n'agit-il pas moins que l'actif? — Oui. — Et l'homme lourd moins que (281d) l'agile, et celui qui a la vue basse et l'ouïe dure moins que celui qui les a bonnes? — Après que nous fûmes convenus de tout cela, j'ajoutai : En général, Clinias, il paraît que tous les biens que nous avons nommés tels dans le commencement, ne peuvent pas être considérés comme des biens en eux-mêmes; qu'au contraire, s'ils sont au pouvoir de l'ignorance, ils sont pires que les maux contraires, parce qu'ils fournissent plus de moyens d'agir au sot qui les possède ; mais ils ne sont préférables que s'ils sont accompagnés de lumières et de sagesse ; en eux-mêmes (281e) ils ne doivent passer ni pour bons ni pour mauvais. — Il me semble que tu as raison, dit Clinias. — Que conclurons-nous donc de tout ceci? Qu'en général rien n'est bon ni mauvais, excepté deux choses, la sagesse qui est un bien, et l'ignorance un mal. — Clinias l'avoua.


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Dernière mise à jour : 26/02/2010