[103] (103a) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὦ παῖ Κλεινίου, οἶμαί σε θαυμάζειν ὅτι πρῶτος
ἐραστής σου γενόμενος τῶν ἄλλων πεπαυμένων μόνος οὐκ
ἀπαλλάττομαι, καὶ ὅτι οἱ μὲν ἄλλοι δι´ ὄχλου ἐγένοντό σοι
διαλεγόμενοι, ἐγὼ δὲ τοσούτων ἐτῶν οὐδὲ προσεῖπον. τούτου
δὲ τὸ αἴτιον γέγονεν οὐκ ἀνθρώπειον, ἀλλά τι δαιμόνιον
ἐναντίωμα, οὗ σὺ τὴν δύναμιν καὶ ὕστερον πεύσῃ. νῦν δὲ
(103b) ἐπειδὴ οὐκέτι ἐναντιοῦται, οὕτω προσελήλυθα· εὔελπις δ´
εἰμὶ καὶ τὸ λοιπὸν μὴ ἐναντιώσεσθαι αὐτό. σχεδὸν οὖν
κατανενόηκα ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ σκοπούμενος ὡς πρὸς τοὺς
ἐραστὰς ἔσχες· πολλῶν γὰρ γενομένων καὶ μεγαλοφρόνων
οὐδεὶς ὃς οὐχ ὑπερβληθεὶς τῷ φρονήματι ὑπὸ σοῦ πέφευγεν.
| [103] Premier Alcibiade (Sur la nature de l'homme)
(SOCRATE)
CHAPITRE I. — Fils de Clinias, tu es sans doute surpris qu’ayant été ton premier
amoureux, je sois le seul qui ne te quitte pas, quand les autres ont cessé de
t’aimer, et que, tandis qu’ils t’agaçaient de leurs entretiens, moi je ne t’aie
pas même adressé la parole pendant tant d’années. Et la cause n’en était pas
dans quelque considération humaine, mais dans l’opposition d’un démon, dont
tu apprendras plus tard le pouvoir. A présent qu’il ne s’y oppose plus, je viens
à toi et j’ai bon espoir qu’à l’avenir il ne s’y opposera pas davantage. Pendant
ce temps, j’examinais comment tu te comportais à l’égard de tes amoureux et
voici à peu près ce que j’ai remarqué. Si nombreux et si fiers qu’ils fussent,
il n’en est pas un que tu n’aies traité de haut et qui ne se soit retiré.
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