HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

Chapitre 17

  Chapitre 17

[9,17] (1) Πλησίον δὲ Ἀρτέμιδος ναός ἐστιν Εὐκλείας· Σκόπα δὲ τὸ ἄγαλμα ἔργον. ταφῆναι δὲ ἐντὸς τοῦ ἱεροῦ θυγατέρας Ἀντιποίνου λέγουσιν Ἀνδρόκλειάν τε καὶ Ἀλκίδα. μελλούσης γὰρ πρὸς Ὀρχομενίους γίνεσθαι μάχης Θηβαίοις καὶ Ἡρακλεῖ, λόγιόν σφισιν ἦλθεν ἔσεσθαι τοῦ πολέμου κράτος ἀποθανεῖν αὐτοχειρίᾳ θελήσαντος, ὃς ἂν τῶν ἀστῶν ἐπιφανέστατος κατὰ γένους ἀξίωμα . Ἀντιποίνῳ μὲν οὖν - τούτῳ γὰρ τὰ ἐς τοὺς προγόνους μάλιστα ὑπῆρχεν ἔνδοξα - οὐχ ἡδὺ ἦν ἀποθνήσκειν πρὸ τοῦ δήμου, ταῖς δὲ Ἀντιποίνου θυγατράσιν ἤρεσκε· διεργασάμεναι δὲ αὑτὰς τιμὰς ἀντὶ τούτων ἔχουσι. (2) τοῦ ναοῦ δὲ τῆς Εὐκλείας Ἀρτέμιδος λέων ἐστὶν ἔμπροσθε λίθου πεποιημένος· ἀναθεῖναι δὲ ἐλέγετο Ἡρακλῆς Ὀρχομενίους καὶ τὸν βασιλέα αὐτῶν Ἐργῖνον τὸν Κλυμένου νικήσας τῇ μάχῃ. πλησίον δὲ Ἀπόλλων τέ ἐστιν ἐπίκλησιν Βοηδρόμιος καὶ Ἀγοραῖος Ἑρμῆς καλούμενος, Πινδάρου καὶ τοῦτο ἀνάθημα. ἀπέχει δὲ πυρὰ τῶν Ἀμφίονος παίδων ἥμισυ σταδίου μάλιστα ἀπὸ τῶν τάφων· μένει δὲ τέφρα καὶ ἐς τόδε ἔτι ἀπὸ τῆς πυρᾶς. (3) πλησίον δὲ Ἀμφιτρύωνος ἀνάθημα δύο ἀγάλματα λίθινα λέγουσιν Ἀθηνᾶς ἐπίκλησιν Ζωστηρίας· λαβεῖν γὰρ τὰ ὅπλα αὐτὸν ἐνταῦθα, ἡνίκα Εὐβοεῦσι καὶ Χαλκώδοντι ἔμελλεν ἀντιτάξεσθαι. τὸ δὲ ἐνδῦναι τὰ ὅπλα ἐκάλουν ἄρα οἱ παλαιοὶ ζώσασθαι· καὶ δὴ Ὅμηρον, Ἄρει τὸν Ἀγαμέμνονα ποιήσαντα ἐοικέναι τὴν ζώνην, τῶν ὅπλων τὴν σκευήν φασιν εἰκάζειν. (4) Ζήθῳ δὲ μνῆμα καὶ Ἀμφίονι ἐν κοινῷ γῆς χῶμά ἐστιν οὐ μέγα. ὑφαιρεῖσθαι δὲ ἐθέλουσιν ἀπ´ αὐτοῦ τῆς γῆς οἱ Τιθορέαν ἐν τῇ Φωκίδι ἔχοντες, ἐθέλουσι δέ, ἐπειδὰν τὸν ἐν τῷ οὐρανῷ ταῦρον ἥλιος διεξίῃ· τηνικαῦτα γὰρ ἢν ἀπ´ αὐτοῦ λαβόντες γῆν τῷ Ἀντιόπης μνήματι περιάψωσι, Τιθορεεῦσιν οἴσει καρπὸν χώρα, Θηβαίοις δὲ οὐχ ὁμοίως. καὶ ἐπὶ τούτῳ φρουρὰν οἱ Θηβαῖοι τότε ἔχουσι τοῦ μνήματος. (5) ταῦτα δὲ αἱ πόλεις αὗται πεπιστεύκασιν ἐκ χρησμῶν τῶν Βάκιδος, ἔστι γὰρ καὶ τάδε ἐν τοῖς χρησμοῖς· «ἀλλ´ ὁπόταν Τιθορεὺς Ἀμφίονί τε Ζήθῳ τε / χύτλα καὶ εὐχωλὰς μειλίγματ´ ἐνὶ χθονὶ χεύῃ / θελγομένου ταύροιο κλυτοῦ μένει ἠελίοιο, / καὶ τότε δὴ πεφύλαξο πόλει κακὸν οὐκ ἀλαπαδνόν / ἐρχόμενον· καρποὶ γὰρ ἀποφθινύθουσιν ἐν αὐτῇ / γαίης δασσαμένων, Φώκου δ´ ἐπὶ σῆμα φερόντων». (6) Φώκου δὲ μνῆμα Βάκις εἴρηκεν ἐπὶ αἰτίᾳ τοιᾷδε. γυνὴ τοῦ Λύκου Διόνυσον θεῶν μάλιστα ἦγεν ἐν τιμῇ· παθούσης δὲ αὐτῆς τὰ λεγόμενα Διόνυσος νεμεσᾷ τῇ Ἀντιόπῃ. ἐπίφθονοι δὲ ἀεί πως παρὰ θεῶν αἱ ὑπερβολαὶ τῶν τιμωριῶν εἰσι· λέγουσιν Ἀντιόπην μανῆναι καὶ ἐκστᾶσαν τῶν φρενῶν κατὰ πᾶσαν πλανᾶσθαι τὴν Ἑλλάδα, Φῶκον δὲ τὸν Ὀρνυτίωνος τοῦ Σισύφου περιτυχεῖν αὐτῇ καὶ ἔχειν γυναῖκα ἰασάμενον· καὶ δὴ τάφος ἐν κοινῷ τῇ Ἀντιόπῃ καὶ Φώκῳ πεποίηται. (7) τοὺς δὲ παρὰ τὸ Ἀμφίονος μνῆμα λίθους, οἳ κάτωθεν ὑποβέβληνται μηδὲ ἄλλως εἰργασμένοι πρὸς τὸ ἀκριβέστατον, ἐκείνας εἶναί φασι τὰς πέτρας αἳ τῇ ᾠδῇ τοῦ Ἀμφίονος ἠκολούθησαν· τοιαῦτα δὲ ἕτερα λέγεται καὶ περὶ Ὀρφέως, ὡς κιθαρῳδοῦντι ἕποιτο αὐτῷ τὰ θηρία. [9,17] (1) Dans le même quartier vous avez encore le temple de Diane Eucléa; c'est Scopas qui a fait la statue de la déesse. On dit que les filles d'Antipoinos, Androclée et Alcis, ont leur sépulture dans ce temple, et voici ce que l'on raconte de ces deux illustres personnes. Les Thébains sous la conduite d'Hercule, étant à la veille de livrer bataille aux Orchoméniens, furent avertis, par un oracle, que le citoyen le plus distingué par sa naissance, qui voudrait se donner la mort, procurerait infailliblement la victoire à son parti. Antipoinos était sans contredit le plus qualifié de tous ses concitoyens, mais il n'était pas d'humeur à mourir pour le salut de sa patrie; ce qu'il ne voulut pas faire, ses filles le firent: s'étant donc immolées courageusement, elles reçoivent aujourd'hui les honneurs qui leur sont dus. (2) Devant le temple de Diane Eucléa, il y a un lion de marbre, qu'Hercule consacra, dit-on, après avoir vaincu les Orchoméniens et leur roi Erginos, fils de Clymenos. Près de là est un Apollon, surnommé Boëdromios, et un Mercure Agoraios; cette dernière statue est un présent de Pindare. Le bûcher des enfants d'Amphion est éloigné de leur sépulture d'environ un demi-stade; on voit encore des cendres dans ce bûcher. (3) Auprès de la statue d'Amphitryon vous voyez deux statues de Minerve, dite Zostéria, parce qu'Amphitryon s'arma en ce lieu-là pour aller combattre Chalcodon et les Eubéens; car les anciens disaient ceindre les armes pour dire s'armer. Et quand Homère dit qu'Agamemnon, par sa ceinture, ou par la manière dont il était ceint, ressemblait au dieu Mars, il veut dire par son armure. (4) Amphion et Zéthus ont un tombeau en commun; c'est un petit tertre qui n'a rien de remarquable. Tous les ans, lorsque le soleil est dans le signe du taureau, les habitants de Tithorée, dans la Phocide, sont fort soigneux de venir dérober de la terre de ce tombeau, pour la répandre sur le sépulcre d'Antiope s'imaginant rendre par là leurs terres beaucoup plus fertiles, et nuire en même temps à celles des Thébains. C'est pourquoi les Thébains, durant ce temps-là, ont grand soin de défendre leur tombeau. (5) Ces peuples se sont mis cette chimère dans l'esprit, sur un certain oracle rapporté par Bacis, dont voici le sens: "lorsque Tithorée, invoquant Amphion et Zéthus, fera des libations en leur honneur, et que le soleil sera dans le signe du taureau, alors la ville sera menacée d'une grande stérilité. Malheur à vos moissons, si vous souffrez que l'on emporte de la terre du tombeau de ces deux frères, pour la mettre sur la sépulture de Phocos". (6) Par la sépulture de Phocos, Bacis a entendu celle d'Antiope pour la raison que je vais dire. Dircé, femme de Lycos, honorait singulièrement Bacchus. Les fils d'Antiope ayant fait mourir Dircé avec la cruauté que tout le monde sait, le dieu s'en vengea sur Antiope; car les peines que l'on inflige aux coupables, quand elles sont excessives, irritent les dieux. On dit donc qu'Antiope perdit l'esprit, et que hors d'elle-même, elle courut toute la Grèce. Phocos, fils d'Ornytion, et petit-fils de Sisyphe, l'ayant rencontrée par hasard, la guérit et l'épousa ensuite. (7) De là vient qu'ils eurent une commune sépulture. Quant à ces pierres que l'on voit au bas du tombeau d'Amphion, et qui ne sont ni polies ni taillées, on dit que ce sont des pierres qu'il attirait par la douceur de son chant, comme Orphée, par les charmes de sa lyre, se faisait suivre des bêtes sauvages.


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Dernière mise à jour : 5/10/2006