HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

Chapitre 16

  Chapitre 16

[9,16] (1) Τούτῳ μὲν τοσαῦτα ἦν ἐς δόξαν· οὐ πόρρω δέ ἐστι ναὸς Ἄμμωνος, καὶ τὸ ἄγαλμα ἀνέθηκε μὲν Πίνδαρος, Καλάμιδος δέ ἐστιν ἔργον. ἀπέπεμψε δὲ Πίνδαρος καὶ Λιβύης ἐς Ἀμμωνίους τῷ Ἄμμωνι ὕμνον· οὗτος καὶ ἐς ἐμὲ ἦν ὕμνος ἐν τριγώνῳ στήλῃ παρὰ τὸν βωμόν, ὃν Πτολεμαῖος Λάγου τῷ Ἄμμωνι ἀνέθηκε. Θηβαίοις δὲ μετὰ τοῦ Ἄμμωνος τὸ ἱερὸν οἰωνοσκοπεῖόν τε Τειρεσίου καλούμενον καὶ πλησίον Τύχης ἐστὶν ἱερόν· φέρει μὲν δὴ Πλοῦτον παῖδα· (2) ὡς δὲ Θηβαῖοι λέγουσι, χεῖρας μὲν τοῦ ἀγάλματος καὶ πρόσωπον Ξενοφῶν εἰργάσατο Ἀθηναῖος, Καλλιστόνικος δὲ τὰ λοιπὰ ἐπιχώριος. σοφὸν μὲν δὴ καὶ τούτοις τὸ βούλευμα, ἐσθεῖναι Πλοῦτον ἐς τὰς χεῖρας ἅτε μητρὶ τροφῷ τῇ Τύχῃ, σοφὸν δὲ οὐχ ἧσσον τὸ Κηφισοδότου· καὶ γὰρ οὗτος τῆς Εἰρήνης τὸ ἄγαλμα Ἀθηναίοις Πλοῦτον ἔχουσαν πεποίηκεν. (3) Ἀφροδίτης δὲ Θηβαίοις ξόανά ἐστιν οὕτω δὴ ἀρχαῖα ὥστε καὶ ἀναθήματα Ἁρμονίας εἶναί φασιν, ἐργασθῆναι δὲ αὐτὰ ἀπὸ τῶν ἀκροστολίων, ταῖς Κάδμου ναυσὶν ἦν ξύλου πεποιημένα. καλοῦσι δὲ Οὐρανίαν, τὴν δὲ αὐτῶν Πάνδημον καὶ Ἀποστροφίαν τὴν τρίτην· ἔθετο δὲ τῇ Ἀφροδίτῃ τὰς ἐπωνυμίας Ἁρμονία, (4) τὴν μὲν Οὐρανίαν ἐπὶ ἔρωτι καθαρῷ καὶ ἀπηλλαγμένῳ πόθου σωμάτων, Πάνδημον δὲ ἐπὶ ταῖς μίξεσι, τρίτα δὲ Ἀποστροφίαν, ἵνα ἐπιθυμίας τε ἀνόμου καὶ ἔργων ἀνοσίων ἀποστρέφῃ τὸ γένος τῶν ἀνθρώπων· πολλὰ γὰρ τὰ μὲν ἐν βαρβάροις ἠπίστατο Ἁρμονία, τὰ δὲ καὶ παρ´ Ἕλλησιν ἤδη τετολμημένα, ὁποῖα καὶ ὕστερον ἐπὶ τῇ Ἀδώνιδος μητρὶ καὶ ἐς Φαίδραν τε τὴν Μίνω καὶ ἐς τὸν Θρᾷκα Τηρέα ᾄδεται. (5) Τὸ δὲ τῆς Δήμητρος ἱερὸν τῆς Θεσμοφόρου Κάδμου καὶ τῶν ἀπογόνων οἰκίαν ποτὲ εἶναι λέγουσι· Δήμητρος δὲ ἄγαλμα ὅσον ἐς στέρνα ἐστὶν ἐν τῷ φανερῷ. καὶ ἀσπίδες ἐνταῦθα ἀνάκεινται χαλκαῖ· Λακεδαιμονίων δέ, ὁπόσοι τῶν ἐν τέλει περὶ Λεῦκτρα ἐτελεύτησαν, φασὶν εἶναι. (6) πρὸς δὲ ταῖς καλουμέναις πύλαις Προιτίσι θέατρον ᾠκοδόμηται, καὶ ἐγγυτάτω τοῦ θεάτρου Διονύσου ναός ἐστιν ἐπίκλησιν Λυσίου· Θηβαίων γὰρ αἰχμαλώτους ἄνδρας ἐχομένους ὑπὸ Θρᾳκῶν, ὡς ἀγόμενοι κατὰ τὴν Ἁλιαρτίαν ἐγίνοντο, ἔλυσεν θεὸς καὶ ἀποκτεῖναί σφισι τοὺς Θρᾷκας παρέδωκεν ὑπνωμένους. ἐνταῦθα οἱ Θηβαῖοι τὸ ἕτερον τῶν ἀγαλμάτων φασὶν εἶναι Σεμέλης· ἐνιαυτοῦ δὲ ἅπαξ ἑκάστου τὸ ἱερὸν ἀνοιγνύναι φασὶν ἐν ἡμέραις τακταῖς. (7) καὶ οἰκίας τῆς Λύκου ἐρείπια καὶ Σεμέλης μνῆμά ἐστιν, Ἀλκμήνης δὲ οὐ μνῆμα· γενέσθαι δὲ αὐτὴν ὡς ἀπέθανε λίθον φασὶν ἐξ ἀνθρώπου, καὶ Μεγαρεῦσι τὰ ἐς αὐτὴν οὐχ ὁμολογοῦσι· διάφορα δὲ καὶ τὰ λοιπὰ ὡς τὸ πολὺ ἀλλήλοις λέγουσιν Ἕλληνες. Θηβαίοις δὲ ἐνταῦθα καὶ τὰ μνήματα πεποίηται τῶν Ἀμφίονος παίδων, χωρὶς μὲν τῶν ἀρσένων, ἰδίᾳ δὲ ταῖς παρθένοις. [9,16] (1) Un peu plus loin est un temple d'Ammon. La statue du dieu est un ouvrage de Calamis, consacré par Pindare. Ce poète envoya aux Ammoniens, en Libye, des hymnes faites en l'honneur d'Ammon, et de mon temps on voyait encore une de ces hymnes gravée sur une colonne de figure triangulaire, près d'un autel élevé à Jupiter Ammon, par Ptolémée, fils de Lagos. À quelques pas de là on vous montre le lieu où Tirésias observait le vol des oiseaux et en tirait ses augures. Le temple de la Fortune est tout auprès. (2) Les Thébains disent que c'est Xénophon l'Athénien, qui a fait le visage et les mains de la déesse, et que le reste est de Callistonicos, un de leurs citoyens. La déesse tient Ploutos entre ses bras sous la forme d'un enfant, et c'est une idée assez ingénieuse, de mettre le dieu des richesses entre les mains de la Fortune, comme si elle était sa nourrice ou sa mère. Céphisodote n'imagina pas moins heureusement, lorsque faisant une statue de la Paix pour les Athéniens, il la représenta tenant le petit Ploutos dans son sein. (3) Les Thébains ont aussi plusieurs statues de Vénus, et si anciennes qu'ils prétendent que c'est Harmonie qui les a consacrées, et qu'elles furent faites des éperons de ces navires qui avaient amené Cadmus, lesquels éperons étaient de bois et non de fer. Quoi qu'il en soit, l'une de ces statues est Vénus Ouranie ou la Céleste, l'autre Vénus la Vulgaire, et la troisième est Vénus surnommée Apostrophia; ce fut Harmonie elle- même qui leur imposa ces noms pour distinguer les trois sortes d'amours; (4) l'un céleste, c'est-à-dire chaste et dégagé du commerce des sens; l'autre vulgaire, qui s'attache au sexe et aux plaisirs du corps; le troisième désordonné, qui porte les hommes à des unions incestueuses et abominables. Il y avait donc une Vénus dite Apostrophia ou Préservatrice, parce que c'était à elle que l'on adressait ses vœux pour être préservé de ces désirs déréglés. Harmonie, sans doute, n'ignorait pas que chez les Grecs et chez les Barbares l'amour avait allumé dans le cœur des hommes les passions les plus odieuses, comme celles qui depuis ont fait tant de bruit, et qui ont déshonoré la mère d'Adonis, Térée, roi de Thrace, et Phèdre, fille de Minos. (5) On croit que le temple de Cérès Thesmophore ou Législatrice, était autrefois la maison de Cadmus et de ses descendants. On ne voit de la statue de la déesse que la partie supérieure et ce que nous appelons le buste; le reste est caché. On garde dans ce temple des boucliers d'airain, que l'on dit être ceux des principaux officiers de l'armée lacédémonienne, qui furent tués à Leuctres. (6) Le théâtre est du côté de la porte Proitide, et près du théâtre il y a un temple de Bacchus, surnommé Lysios, parce que des Thraces ayant emmené quelques Thébains captifs, lorsqu'ils furent arrivés au pays des Haliartiens, le dieu fit tomber les chaînes des Thébains et endormit les Thraces, ce qui donna aux prisonniers le moyen de tuer leurs gardes, et de regagner Thèbes. Dans ce temple, outre la statue de Bacchus, on en voit une que les Thébains disent être de Sémélé; mais on n'ouvre le temple que certains jours de l'année. (7) Près de là on vous montrera les ruines de la maison de Lycos, et le tombeau de Sémélé. Celui d'Alcmène ne se trouve point; aussi prétendent-ils qu'elle fut changée en pierre après sa mort, ce qui ne s'accorde pas avec ce que l'on en dit à Mégare; mais il y a bien d'autres choses sur quoi les Grecs ne sont pas d'accord entre eux. Là se voit aussi la sépulture des enfants d'Amphion. Les hommes sont d'un côté et les femmes de l'autre.


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Dernière mise à jour : 5/10/2006