HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VIII

Chapitre 52

  Chapitre 52

[8,52] (1) καὶ ἤδη τὸ μετὰ τοῦτο ἐς ἀνδρῶν ἀγαθῶν φορὰν ἔληξεν Ἑλλάς. Μιλτιάδης μὲν γὰρ Κίμωνος τούς τε ἐς Μαραθῶνα ἀποβάντας τῶν βαρβάρων κρατήσας μάχῃ καὶ τοῦ πρόσω τὸν Μήδων ἐπισχὼν στόλον ἐγένετο εὐεργέτης πρῶτος κοινῇ τῆς Ἑλλάδος, Φιλοποίμην δὲ Κραύγιδος ἔσχατος· οἱ δὲ πρότερον Μιλτιάδου λαμπρὰ ἔργα ἀποδειξάμενοι, Κόδρος τε Μελάνθου καὶ Σπαρτιάτης Πολύδωρος καὶ Ἀριστομένης Μεσσήνιος καὶ εἰ δή τις ἄλλος, πατρίδας ἕκαστοι τὰς αὑτῶν καὶ οὐκ ἀθρόαν φανοῦνται τὴν Ἑλλάδα ὠφελήσαντες. (2) Μιλτιάδου δὲ ὕστερον Λεωνίδας Ἀναξανδρίδου καὶ Θεμιστοκλῆς Νεοκλέους ἀπώσαντο ἐκ τῆς Ἑλλάδος Ξέρξην, μὲν ταῖς ναυμαχίαις ἀμφοτέραις, Λεωνίδας δὲ ἀγῶνι τῷ ἐν Θερμοπύλαις. Ἀριστείδην δὲ τὸν Λυσιμάχου καὶ Παυσανίαν τὸν Κλεομβρότου Πλαταιᾶσιν ἡγησαμένους, τὸν μὲν τὰ ὕστερον ἀφείλετο ἀδικήματα εὐεργέτην μὴ ὀνομασθῆναι τῆς Ἑλλάδος, Ἀριστείδην δὲ ὅτι ἔταξε φόρους τοῖς τὰς νήσους ἔχουσιν Ἕλλησι· πρὸ Ἀριστείδου δὲ ἦν ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν ἀτελὲς φόρων. (3) Ξάνθιππος δὲ Ἀρίφρονος καὶ Κίμων, μὲν ὁμοῦ Λεωτυχίδῃ τῷ βασιλεύοντι ἐν Σπάρτῃ τὸ Μήδων ναυτικὸν ἔφθειρεν ἐν Μυκάλῃ, Κίμωνι δὶ πολλὰ καὶ ἄξια ζήλου κατειργασμένα ἐστὶν ὑπὲρ τῶν Ἑλλήνων. τοὺς δὲ ἐπὶ τοῦ Πελοποννησιακοῦ πρὸς Ἀθηναίους πολέμου, καὶ μάλιστα αὐτῶν τοὺς εὐδοκιμήσαντας, φαίη τις ἂν αὐτόχειρας καὶ ὅτι ἐγγύτατα καταποντιστὰς εἶναι σφᾶς τῆς Ἑλλάδος. (4) κεκακωμένον δὲ ἤδη τὸ Ἑλληνικὸν Κόνων Τιμοθέου καὶ Ἐπαμινώνδας ἀνεκτήσατο Πολύμνιδος, μὲν ἐκ τῶν νήσων καὶ ὅσα ἐγγυτάτω θαλάσσης, Ἐπαμινώνδας δὲ ἐκ τῶν πόλεων τῶν ἀπὸ θαλάσσης ἄνω Λακεδαιμονίων τὰς φρουρὰς καὶ ἁρμοστὰς ἐκβαλόντες καὶ δεκαδαρχίας καταπαύσαντες· Ἐπαμινώνδας δὲ καὶ πόλεσιν οὐκ ἀφανέσι, Μεσσήνῃ καὶ Μεγάλῃ πόλει τῇ Ἀρκάδων, λογιμωτέραν τὴν Ἑλλάδα ἐποίησεν. (5) εἶναι δὲ ἁπάντων Ἑλλήνων καὶ Λεωσθένην τίθεμαι καὶ Ἄρατον εὐεργέτας· μέν γε τὸ Ἑλλήνων μισθοφορικὸν τὸ {καὶ} ἐν Πέρσαις περὶ πέντε που μυριάδας ἐπὶ θάλασσαν καταβάντας ναυσὶν ἐς τὴν Ἑλλάδα ἀνέσωσε καὶ ἄκοντος Ἀλεξάνδρου· τὰ δὲ ἐς Ἄρατον ἐδήλωσε δή μοι τοῦ λόγου τὰ ἐς Σικυωνίους. (6) τὸ δὲ ἐπίγραμμά ἐστιν ἐπὶ τῷ Φιλοποίμενι τὸ ἐν Τεγέᾳ· "τοῦδ´ ἀρετὰ καὶ δόξα καθ´ Ἑλλάδα, πολλὰ μὲν ἀλκαῖς, πολλὰ δὲ καὶ βουλαῖς ἔργα πονησαμένου, Ἀρκάδος αἰχμητᾶ Φιλοποίμενος, μέγα κῦδος ἕσπετ´ ἐνὶ πτολέμῳ δούρατος ἁγεμόνι. μανύει δὲ τρόπαια τετυγμένα δισσὰ τυράννων Σπάρτας· αὐξομέναν δ´ ἄρατο δουλοσύναν. ὧν ἕνεκεν Τεγέα μεγαλόφρονα Κραύγιδος υἱόν στᾶσεν, ἀμωμήτου κράντορ´ ἐλευθερίας." [8,52] (1) Après lui il semble que la Grèce épuisée n'ait pu porter des hommes aussi magnanimes. Car si Miltiade, fils de Cimon, par la victoire qu'il remporta sur les Perses à Marathon, et par son combat naval contre ces barbares, fut le premier libérateur des Grecs, on peut regarder Philopoimen comme le dernier. En effet, ceux qui avant Miltiade se sont signalés par de grandes actions, comme Kodros, fils de Mélanthos, Polydoros de Sparte, Aristoménès de Messène, et quelques autres, s'il y en a eu d'autres qu'on leur puisse comparer, ceux-là, dis-je, se sont rendus infiniment utiles à leur patrie, mais non à toute la Grèce. (2) Je mets donc immédiatement après Miltiade, Léonidas, fils d'Anaxandridès, et Thémistocle, fils de Néoklès, qui tous deux chassèrent Xerxès de Grèce, l'un par deux victoires remportées sur mer, et l'autre par le fameux combat des Thermopyles. Car ni Aristide, fils de Lysimaque, ni Pausanias, fils de Kléombrotos, que le combat de Platées avait couvert de gloire, n'ont su conserver le glorieux titre de bienfaiteurs des Grecs; ils le perdirent tous les deux, celui-ci en trahissant sa patrie, celui-là en imposant un tribut aux Grecs habitants des îles, chose inconnue avant lui. (3) Xantippos, fils d'Ariphron, et Cimon sont encore de ceux qui ont rendu d'importants services à toute la Grèce; le premier secondé par Léotychidas, roi de Sparte, défit la flotte des Perses à Mycale, et le second se distingua par plusieurs exploits dignes de l'émulation des plus grands capitaines. Quant à ceux qui ont commandé des armées dans la guerre du Péloponnèse contre les Athéniens, et qui y ont même acquis le plus de gloire, on doit les regarder comme des furieux qui ont immolé tous les peuples de la Grèce à leur propre ambition et à leur intérêt particulier. (4) Conon, fils de Timothéos, et l'illustre fils de Polymnis, Épaminondas, trouvèrent la Grèce ébranlée par les violentes secousses qu'elle avait souffertes; ils travaillèrent à la raffermir, l'un en tirant de nouvelles forces des îles et des pays maritimes, l'autre en expulsant les garnisons et les gouverneurs lacédémoniens et en supprimant les décadarchies; outre qu'il ajouta à la Grèce deux villes considérables, comme Messène et Mégalopolis en Arcadie, Épaminondas rehaussa également le prestige de la Grèce. (5) Je donnerai encore le titre de bienfaiteur de la Grèce à Léosthénès et à Aratos; car Léosthénès, malgré Alexandre, ramena sains et saufs par bateaux en Grèce, après les avoir fait descendre jusqu'à la mer, quelque cinquante mille Grecs qui avaient servi comme mercenaires dans les armées de Darius. Quant à Aratos, j'ai raconté ses grandes actions en parlant des Sicyoniens. (6) Mais pour revenir à Philopoimen, voilà l'inscription qui se lit sur sa statue à Tégée: "Tel fut Philopoimen, l'honneur de l'Arcadie. / Pour le salut des Grecs prodigue de sa vie, / À deux tyrans de Sparte il livra des combats / Et les fit trébucher sous l'effort de son bras. / Autant que son courage, éclata sa prudence; / L'un et l'autre toujours furent d'intelligence. / Tégée à ce héros devait sa liberté. / Puisse un si grand bienfait par ce marbre attesté / De nos derniers neveux présent à la mémoire, / Du héros à jamais éterniser la gloire!"


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Dernière mise à jour : 1/02/2007