[8,47] (1) τὸ δὲ ἄγαλμα ἐν Τεγέᾳ τὸ ἐφ´ ἡμῶν ἐκομίσθη μὲν ἐκ δήμου τοῦ Μανθουρέων,
Ἱππία δὲ παρὰ τοῖς Μανθουρεῦσιν εἶχεν ἐπίκλησιν, ὅτι τῷ ἐκείνων
λόγῳ γινομένης τοῖς θεοῖς πρὸς γίγαντας μάχης ἐπήλασεν Ἐγκελάδῳ ἵππων τὸ ἅρμα·
Ἀλέαν μέντοι καλεῖσθαι καὶ ταύτην ἔς τε Ἕλληνας τοὺς ἄλλους καὶ ἐς αὐτοὺς
Πελοποννησίους ἐκνενίκηκε. τῷ δὲ ἀγάλματι τῆς Ἀθηνᾶς τῇ μὲν Ἀσκληπιός, τῇ δὲ
Ὑγείᾳ παρεστῶσά ἐστι λίθου τοῦ Πεντελησίου, Σκόπα δὲ ἔργα Παρίου. (2) ἀναθήματα δὲ
ἐν τῷ ναῷ τὰ ἀξιολογώτατα, ἔστι μὲν τὸ δέρμα ὑὸς τοῦ Καλυδωνίου, διεσήπετο δὲ
ὑπὸ τοῦ χρόνου καὶ ἐς ἅπαν ἦν τριχῶν ἤδη ψιλόν· εἰσὶ δὲ αἱ πέδαι κρεμάμεναι,
πλὴν ὅσας ἠφάνισεν αὐτῶν ἰός, ἅς γε ἔχοντες Λακεδαιμονίων οἱ αἰχμάλωτοι τὸ
πεδίον Τεγεάταις ἔσκαπτον· κλίνη τε ἱερὰ τῆς Ἀθηνᾶς καὶ Αὔγης εἰκὼν γραφῇ
μεμιμημένη Μαρπήσσης τε ἐπίκλησιν Χοίρας, γυναικὸς Τεγεάτιδος, ἀνάκειται τὸ
ὅπλον. (3) ταύτης μὲν δὴ ποιησόμεθα καὶ ὕστερον μνήμην· ἱερᾶται δὲ τῇ Ἀθηνᾷ παῖς
χρόνον οὐκ οἶδα ὅσον τινά, πρὶν δὲ ἡβάσκειν καὶ οὐ πρόσω, τὴν ἱερωσύνην. τῇ θεῷ
δὲ ποιηθῆναι τὸν βωμὸν ὑπὸ Μελάμποδος τοῦ Ἀμυθάονος λέγουσιν· εἰργασμέναι δὲ ἐπὶ
τῷ βωμῷ Ῥέα μὲν καὶ Οἰνόη νύμφη παῖδα ἔτι νήπιον Δία ἔχουσιν, ἑκατέρωθεν δέ εἰσι
τέσσαρες ἀριθμόν, Γλαύκη καὶ Νέδα καὶ Θεισόα καὶ Ἀνθρακία, τῇ δὲ Ἴδη καὶ Ἁγνὼ
καὶ Ἀλκινόη τε καὶ Φρίξα. πεποίηται δὲ καὶ Μουσῶν καὶ Μνημοσύνης ἀγάλματα. (4) τοῦ
ναοῦ δὲ οὐ πόρρω στάδιον χῶμα γῆς ἐστι, καὶ ἄγουσιν ἀγῶνας ἐνταῦθα, Ἀλεαῖα
ὀνομάζοντες ἀπὸ τῆς Ἀθηνᾶς, τὸν δὲ Ἁλώτια, ὅτι Λακεδαιμονίων τὸ πολὺ ἐν τῇ μάχῃ
ζῶντας εἷλον. ἔστι δὲ ἐν τοῖς πρὸς ἄρκτον τοῦ ναοῦ κρήνη, καὶ ἐπὶ ταύτῃ
βιασθῆναι τῇ κρήνῃ φασὶν Αὔγην ὑπὸ Ἡρακλέους, οὐχ ὁμολογοῦντες Ἑκαταίῳ τὰ ἐς
αὐτήν. ἀπωτέρω δὲ τῆς κρήνης ὅσον σταδίοις τρισίν ἐστιν Ἑρμοῦ ναὸς Αἰπύτου.
(5) Τεγεάταις δέ ἐστι καὶ ἄλλο ἱερὸν Ἀθηνᾶς Πολιάτιδος, ἑκάστου δὲ ἅπαξ ἔτους ἱερεὺς
ἐς αὐτὸ ἔσεισι· τοῦτο Ἔρυμα τὸ ἱερὸν ὀνομάζουσι, λέγοντες ὡς Κηφεῖ τῷ Ἀλέου
γένοιτο δωρεὰ παρὰ Ἀθηνᾶς ἀνάλωτον ἐς τὸν πάντα χρόνον εἶναι Τεγέαν, καὶ αὐτῷ
φασιν ἐς φυλακὴν τῆς πόλεως ἀποτεμοῦσαν τὴν θεὸν δοῦναι τριχῶν τῶν Μεδούσης. (6) ἐς
δὲ τὴν Ἄρτεμιν, {τὴν} Ἡγεμόνην τὴν αὐτήν, τοιάδε λέγουσιν. Ὀρχομενίων τῶν ἐν
Ἀρκαδίᾳ τυραννίδα ἔσχεν Ἀριστομηλίδας, ἐρασθεὶς δὲ Τεγεάτιδος παρθένου καὶ
ἐγκρατὴς ὅτῳ δὴ τρόπῳ γενόμενος ἐπιτρέπει τὴν φρουρὰν αὐτῆς Χρονίῳ· καὶ ἡ μέν,
πρὶν ἀναχθῆναι παρὰ τὸν τύραννον, ἀποκτίννυσιν ἑαυτὴν ὑπὸ δείματός τε καὶ
αἰδοῦς, Χρόνιον δὲ Ἀρτέμιδος ἐπήγειρεν ὄψις ἐπὶ Ἀριστομηλίδαν· φονεύσας δὲ
ἐκεῖνον καὶ ἐς Τεγέαν φυγὼν ἐποίησεν ἱερὸν τῇ Ἀρτέμιδι.
| [8,47] (1) La Minerve Aléa qui se voit aujourd'hui à Tégée a été apportée du dème des Manthoureis,
qui honoraient cette déesse sous le nom de Minerve Hippia (Protectrice des chevaux), parce que,
disent-ils, dans le combat des Géants contre les dieux, Minerve poussa son char contre Encélade.
Malgré cette première dénomination il a plu aux Grecs et particulièrement aux peuples du Péloponnèse
de donner à cette statue le nom de Minerve Aléa. Aux côtés de la déesse sont représentés debout,
d'un côté Esculape, de l'autre Hygie: ces statues sont en marbre pentélique, et dues à Scopas de Paros.
(2) Voici les plus notables des ex-voto consacrés dans le temple de Minerve; la peau du sanglier de
Calydon, fort endommagée par le temps et dépouillée de ses soies; les chaînes que l'on mettait aux
pieds des Lacédémoniens pris à la guerre, qui, traités en esclaves, labouraient les terres des Tégéates;
toutes celles que la rouille n'a pas détruites sont suspendues. Sont encore exposés un lit consacré à
Minerve; un portrait d'Augé représentée en peinture et l'arme de Marpessa, dite Choira (Truie);
c'était une femme de Tégée dont je ferai mention dans la suite.
(3) Le sacerdoce de la déesse est confié à une jeune fille; je ne sais pas combien de temps elle
l'exerce, mais je sais qu'elle le quitte sitôt qu'elle a atteint l'âge de puberté. Vous y verrez aussi un
autel que l'on dit avoir été consacré à la déesse par Mélampous, fils d'Amythaon. Rhéa et la nymphe
Oinoé sont représentées sur cet autel, tenant entre leurs mains Jupiter enfant; elles sont assistées
d'un côté des nymphes Glauké, Néda, Thisoa, et Anthrakia; et de l'autre des nymphes Idé, Hagno,
Alkinoé et Phrixa. Les Muses et Mnémosyne (Mémoire) y ont aussi leurs statues.
(4) Non loin du temple il y a un stade formé d'une levée de terre, où l'on donne des concours; les
uns sont appelles Aléaia (Aléens), du nom de la déesse, les autres Halotia (fêtes de la Capture),
en mémoire du grand nombre de Lacédémoniens qui furent faits prisonniers à la bataille
dont j'ai parlé. À la partie septentrionale du temple on voit une fontaine près de laquelle les Tégéates
disent qu'Augé fut violée par Hercule, ce qui ne s'accorde pas avec ce qu'Hécatée nous apprend à ce
sujet. Le temple de Mercure Aipytos est à trois stades de cette fontaine.
(5) Dans la ville même il y a un second temple dédié à Minerve, celui de Minerve Poliatis
(Protectrice de la cité); il est desservi par un prêtre qui y entre une seule fois chaque année;
ils le nomment encore Éryma (le Rempart), car, disent-ils, Képheus, fils d'Aléos, aurait obtenu
comme faveur de la part de Minerve que Tégée restât à jamais imprenable, et ils ajoutent que, pour
la protection de la ville, la déesse lui aurait donné des cheveux qu'elle avait coupés sur la tête
de Méduse.
(6) Ils ont aussi un temple dédié à Diane Hégémoné (Conductrice), et voici ce qu'ils en disent:
Aristomélidas s'étant fait le tyran d'Orchomène en Arcadie devint amoureux d'une jeune Tégéate
dont il voulut avoir les bonnes grâces à quelque prix que ce fût; pour y parvenir, il en confia la
garde à un certain Chronios, mais la jeune personne, avant d'être conduite auprès du tyran, se
suicida, sous l'effet de la crainte et de la pudeur. La nuit suivante Diane s'apparut à Chronios et
lui conseilla de tuer le tyran, ce qu'il fit; il se sauva ensuite à Tégée où il bâtit un temple à la déesse.
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