| [7,22] Εἰ δὲ καὶ περὶ τοῦ καταφονεύειν δεῖ διηγήσασθαι ἅμα
καὶ τὸ δυνατὸν τοῦ δικαίου περὶ πάντα, λεκτέον ὅτι φάσκων·
«Εἰς τὰς πρωΐας ἀπέκτεινον πάντας τοὺς ἁμαρτωλοὺς τῆς
γῆς, τοῦ ἐξολοθρεῦσαι ἐκ πόλεως κυρίου πάντας τοὺς
ἐργαζομένους τὴν ἀνομίαν» γῆν μὲν τροπικῶς ἔλεγε τὴν
σάρκα, ἧς «τὸ φρόνημα» «ἔχθρα ἐστὶν εἰς θεόν», πόλιν
δὲ «κυρίου» τὴν ἑαυτοῦ ψυχήν, ἐν ᾗ ἦν «ναὸς θεοῦ»,
χωρήσας δόξαν καὶ ὑπόληψιν ὀρθὴν περὶ θεοῦ καὶ θαυμαζομένην 
ὑπὸ πάντων τῶν ὁρώντων αὐτήν. Ἅμα οὖν ταῖς
τοῦ ἡλίου «τῆς δικαιοσύνης» αὐγαῖς ἐπιλαμπούσαις αὐτοῦ
τῇ ψυχῇ ὡσπερεὶ δυναμούμενος ὑπ´ αὐτῶν καὶ κραταιούμενος
ἀνῄρει πᾶν «τὸ φρόνημα τῆς σαρκός», λεγόμενον «ἁμαρτωλοὺς 
γῆς», καὶ ἐξωλόθρευεν ἀπὸ τῆς ἐν τῇ ψυχῇ ἑαυτοῦ
«πόλεως κυρίου πάντας τοὺς ἐργαζομένους τὴν ἀνομίαν»
λογισμοὺς καὶ τὰ ἐχθρὰ τῇ ἀληθείᾳ ἐνθυμήματα.
Οὕτως δὲ καὶ ἀναιροῦσιν οἱ δίκαιοι πᾶσαν τὴν τῶν
πολεμίων καὶ ἀπὸ κακίας ἐρχομένων «ζωγρίαν», ὡς μηδὲ
νήπιον καὶ ἄρτι ὑποφυόμενον κακὸν καταλείπεσθαι. Ἡμεῖς
οὕτως ἀκούομεν καὶ τοῦ ἐν ἑκατοστῷ καὶ τριακοστῷ καὶ
ἕκτῳ ψαλμῷ ῥητοῦ, οὕτως ἔχοντος· «Θυγάτηρ Βαβυλῶνος
ἡ ταλαίπωρος, μακάριος, ὃς ἀνταποδώσει σοι τὸ ἀνταπόδομά
σου, ὃ ἀνταπέδωκας ἡμῖν· μακάριος, ὃς κρατήσει καὶ
ἐδαφιεῖ τὰ νήπιά σου πρὸς τὴν πέτραν.» «Νήπια» γὰρ
«Βαβυλῶνος», ἑρμηνευομένης συγχύσεως, οἱ ἄρτι ὑποφυόμενοι 
καὶ ἀνατέλλοντες ἐν τῇ ψυχῇ εἰσιν συγχυτικοὶ λογισμοὶ 
οἱ ἀπὸ κακίας· ὧν ὁ κρατῶν, ὡς καὶ τῷ στερεῷ καὶ εὐτόνῳ
τοῦ λόγου προσρῆξαι αὐτῶν τὰς κεφαλάς, ἐδαφίζει «τὰ
νήπια» τῆς «Βαβυλῶνος» «πρὸς τὴν πέτραν», γινόμενος
διὰ τοῦτο «μακάριος». Ἡβηδὸν οὖν τὰ τῆς κακίας καὶ
παγγενεὶ κτείνειν κελευέτω ὁ θεός, οὐδὲν ἐναντίον διδάσκων
οἷς Ἰησοῦς κατήγγειλε, καὶ ἐν ὀφθαλμοῖς τῶν «ἐν κρυπτῷ»
Ἰουδαίων ποιείτω ὁ θεὸς τὴν τῶν πολεμίων καὶ πάντων
τῶν ἀπὸ κακίας ἀναίρεσιν. Καὶ τοιοῦτόν γε ἔστω τὸ τοὺς μὴ
πειθομένους νόμῳ καὶ λόγῳ θεοῦ, ὁμοιωθέντας τοῖς πολεμίοις
καὶ ποιωθέντας ἀπὸ τῆς κακίας, πάσχειν ταῦτα, ἅπερ ἄξιον
πάσχειν τοὺς ἀποστάντας λόγων θεοῦ.
 | [7,22] S'il faut s'appliquer 
encore comment le juste fait passer ses ennemis au fil de l'épée, 
avec une valeur dont les effets s'étendent partout, nous 
remarquerons que quand il dit, je faisais mourir dès le matin tous 
les pécheurs de la terre pour détruire de la ville du Seigneur tous 
ceux qui commettent l'injustice (Ps.. ? ou CI, 8), par la terre, il 
désigne figurément la chair, dont les pensées et les sentiments font 
la guerre à Dieu (Rom.. VIII,7), et par la ville du Seigneur il attend 
lui-même sa propre âme, où est le temple de Dieu, orné de la 
légitime idée et de la vraie connaissance de Dieu, ce qui la fait 
admirer de tous ceux qui la considèrent (Ps. XLVII. ou XLVIIIl, 6, et 
10). Aussitôt donc que son âme est éclairée des premiers rayons du 
soleil de justice (Malach., IV, 2), il se sent par là comme animé d'un 
nouveau courage, qui lui donne la force d'exterminer; toutes les 
pensées et tous les sentiments de la chair, désignés par les 
pécheurs de la terre. et de détruire de cette ville du Seigneur, qui 
est dans son âme tous les mouvements qui portent à l'injustice et 
tous les raisonnements contraires à la vérité. C'est dans le même 
sens que les Juifs ne laissent en vie aucun de leurs ennemis, qui 
sont les vices, jusqu'à n'épargner pas même les enfants, c'est-à-dire 
les mauvais désirs qui ne font que de naître. Et c'est encore 
ainsi que nous entendons ces paroles du psaume 136 : Misérable 
fille de Babylone, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as 
fait ; heureux celui qui t'arrachera tes enfants, et qui les écrasera 
contre la pierre (Ps. CXXXVI ou CXXXVIl, 8, et 9). Car les enfants de 
Babylone, qui signifie la confusion, ce sont les pensées pleines de 
trouble que le vice, qui en est la source, vient tout fraîchement 
d'exciter el de produire dans l'Âme; et celui qui les surmonte, 
brisant pour ainsi dire leurs têtes contre la solidité et la fermeté de 
la droite raison, c'est celui qui écrase les enfants de Babylone 
contre la pierre, en quoi ils est véritablement heureux.  Dieu donc a 
bien pu ordonner qu'on détruisît les vices dès leur naissance, afin 
qu'il n'en demeure aucun de reste, sans que ses ordres aient rien 
de contraire aux enseignements de Jésus : il a bien pu détruire lui-même aux yeux des Juifs qui le sont intérieurement, tous ceux qui 
se plaisant qu'au mal, sont leurs ennemis (Rom., II, 29). J'en dis 
autant de ceux qui refusent d'obéir à la loi et à la parole de Dieu, 
qui, prenant les livrées des ennemis, embrassant le parti du vice, 
méritent d'être traités comme des déserteurs de la vérité céleste. 
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