[7,21] Ἐὰν οὖν ἡ λέξις τοῦ νόμου πλοῦτον ἐπαγγέλλεται τοῖς
δικαίοις, Κέλσος μὲν κατὰ τὸ ἀποκτέννον «γράμμα»
νομιζέτω τὸν τυφλὸν πλοῦτον λέγεσθαι ἐν ἐπαγγελίᾳ·
ἡμεῖς δὲ τὸν ὀξὺ βλέποντα, καθὸ πλουτεῖ τις «ἐν παντὶ
λόγῳ καὶ πάσῃ γνώσει», καὶ καθὸ παραγγέλλομεν «τοῖς
πλουσίοις ἐν τῷ νῦν αἰῶνι μὴ ὑψηλὰ φρονεῖν μηδ´ ἠλπικέναι
ἐπὶ πλούτου ἀδηλότητι ἀλλ´ ἐπὶ θεῷ, τῷ παρέχοντι πάντα
πλουσίως εἰς ἀπόλαυσιν, ἀγαθοεργεῖν, πλουτεῖν ἐν ἔργοις
ἀγαθοῖς, εὐμεταδότους εἶναι, κοινωνικούς». Καὶ γὰρ «ὁ»
ἐν ἀληθινοῖς ἀγαθοῖς «πλοῦτος» «λύτρον ἐστὶν ἀνδρὸς
ψυχῆς» κατὰ τὸν Σολομῶντα, ἡ δ´ ἐναντία τούτῳ πτωχεία
ὀλέθριον, δι´ ἣν «ὁ πτωχὸς οὐχ ὑφίσταται ἀπειλήν».
Ἀνάλογον δὲ τοῖς ἀποδεδομένοις περὶ τοῦ πλούτου λεκτέον
καὶ περὶ τῆς δυναστείας, καθ´ ἣν «εἷς» δίκαιος διώξεσθαι
λέγεται «χιλίους, καὶ δύο» μετακινεῖν «μυριάδας».
Εἴπερ δὲ ταῦτα νενόηται ἐν τοῖς κατὰ τὸν πλοῦτον, ὅρα εἰ
μὴ ἀκόλουθόν ἐστιν ἐπαγγελίᾳ θεοῦ τὸν πλουτοῦντα «ἐν
παντὶ λόγῳ καὶ πάσῃ γνώσει» καὶ πάσῃ σοφίᾳ καὶ ἐν
παντὶ ἔργῳ ἀγαθῷ δανείζειν ἀπὸ τοῦ κατὰ τὸν λόγον καὶ
τὴν σοφίαν καὶ τὴν γνῶσιν πλούτου «ἔθνεσι πολλοῖς», ὡς
ἐδάνεισε Παῦλος «κύκλῳ» «ἀπὸ Ἱερουσαλὴμ» ἕως «τοῦ
Ἰλλυρικοῦ» πληρῶν «τὸ εὐαγγέλιον τοῦ Χριστοῦ» πᾶσιν
ἔθνεσιν, οἷς ἐπιδεδήμηκε. Καὶ ἐπεὶ κατὰ ἀποκάλυψιν αὐτῷ
ἐγνωρίζετο τὰ θεῖα, φωτιζομένῳ τὴν ψυχὴν ὑπὸ τῆς τοῦ
λόγου θειότητος, διὰ τοῦτο αὐτὸς οὐκ ἐδανείζετο οὐδὲ χρείαν
εἶχεν ἀνθρώπου διακονουμένου αὐτῷ τὸν λόγον. Οὕτω δὲ
γεγραμμένου καὶ τοῦ· «Ἄρξεις σὺ ἐθνῶν πολλῶν, σοῦ δὲ
οὐκ ἄρξουσι», κατὰ τὴν ἀπὸ τοῦ λόγου δυναστείαν ὑποτάσσων
τῇ Χριστοῦ Ἰησοῦ διδασκαλίᾳ τοὺς ἀπὸ τῶν ἐθνῶν
ἦρχεν αὐτῶν, οὐδέ ποτε ἐν χώρᾳ ὑποτεταγμένος ἀνθρώποις
ὡς κρείττοσι γινομένοις· οὕτω δὲ καὶ κατεπίμπλα τὴν γῆν.
| [7,21] Lors donc que le texte de la loi promet
des richesses aux justes, Celse peut prendre cette
promesse, selon la lettre qui tue et l'expliquer des richesses
temporelles, où il n'y a qu'aveuglement. Pour nous, nous
l'entendrons des richesses qui éclairent l'âme, et qui font que l'on
est riche en tous les dons de la parole et de la science (I Cor., I, 5).
En conséquence, de quoi, nous exhortons ceux qui sont riches en ce
monde à n'être point orgueilleux, à ne mettre point leur confiance
dans les richesses incertaines et périssables, mais dans le Dieu
vivant qui nous fournit avec abondance tout ce qui est nécessaire
pour la vie; à être charitables et bienfaisants, à se rendre riches en
bonnes œuvres, à donner gaiement, à être libéraux de leurs biens
(I Timoth., VI, 17, 8). Car comme dit Salomon, les véritables biens
sont des richesses par lesquelles on rachète son âme ( Prov., XIII.
8) Mais la pauvreté, opposée à ces richesses, est la voie de la
perdition ; elle fait que le pauvre ne peut résister aux menaces. Ce
qui vient d'être dit des richesses doit s'appliquer à l'empire, dont la
puissance est représentée en ce qu'un juste devait poursuivre mille
de ses ennemis, et que deux en devaient faire fuir dix mille ( Lévit.,
XXVI, 8). Et, s'il est vrai que les richesses doivent être prises dans
le sens que nous venons d'établir, voyez si ce n'est pas une suite de
la promesse de Dieu que celui qui est riche en tous les dons de la
parole et de la science, en tous les fruits de la sagesse et en toutes
sortes de bonnes œuvres, tire de ces trésors des paroles de sagesse
et de science de quoi prêter à beaucoup de nations (Deut..XXXlI,
30. Jos. . XXIII, 10). C'est ainsi que saint Paul prêta à toutes les
nations qu'il visita, en portant l'Évangile de Jésus-Christ dans cette
grande étendue de pays qui est depuis Jérusalem jusqu'en Illyrie
(Rom., XV, 19}. Et comme la connaissance des mystères divins lui
était donnée par révélation (II Cor., XII, 1), le Verbe lui éclairant
l'âme des rayons de sa divinité, cela même le mettait en état de
n'emprunter à personne (Gal.,l, 12) et de n'avoir besoin du
ministère d'aucun homme, pour apprendre la doctrine céleste. Afin
de vérifier aussi ce qui est dit : Tu régneras sur beaucoup de
nations, et elles ne régneront point sur toi (Deut.. XV, 6), il régnait
sur les Gentils, qu'il avait soumis à la doctrine de Jésus-Christ par la
vertu et par la puissance de la parole de Dieu, ne s'assujettissant
jamais, pour lui, pas même un moment, à la domination des
hommes, comme s'ils eussent été ses maîtres (Gol., II, 5). Et c'est
de la sorte qu'il remplissait toute la terre.
|