[7,20] Φέρει δ´ ὁ Κέλσος καὶ τὸ προειρῆσθαι αὐτοῖς μὴ
πειθομένοις τῷ νόμῳ τὰ αὐτὰ πείσεσθαι, ἅπερ ἔδρων τοὺς
πολεμίους. Καὶ πρὶν ἄν τι παρατιθεὶς τούτοις ὁ Κέλσος
χρήσηται οἷς νομίζει ἐναντιώμασι πρὸς τὸν νόμον ἀπὸ τῆς
Χριστοῦ διδασκαλίας, λεκτέον περὶ τῶν προειρημένων.
Φαμὲν τοίνυν ὅτι ὁ νόμος διττός ἐστιν, ὁ μέν τις πρὸς ῥητὸν
ὁ δὲ πρὸς διάνοιαν, ὡς καὶ τῶν πρὸ ἡμῶν τινες ἐδίδαξαν.
Καὶ ὁ μὲν πρὸς τὸ ῥητὸν οὐ τοσοῦτον ὑφ´ ἡμῶν ὅσον ὑπὸ
τοῦ ἔν τινι τῶν προφητῶν λέγοντος θεοῦ εἴρηται εἶναι
«δικαιώματα οὐ καλὰ» καὶ «προστάγματα οὐ καλά»·
ὁ δὲ πρὸς διάνοιαν κατὰ τὸν αὐτὸν προφήτην ἐκ προσώπου
τοῦ θεοῦ λέγεται εἶναι «δικαιώματα καλὰ» καὶ «προστάγματα
καλά»· οὐ γὰρ προφανῶς ἐναντία λέγει ὁ
προφήτης ἐν ταὐτῷ. ᾯ ἀκολούθως καὶ ὁ Παῦλος τὸ μὲν
«γράμμα» εἶπεν ἀποκτέννειν, ὅπερ ἴσον ἐστὶ τῷ πρὸς
τὸ ῥητόν· «τὸ δὲ πνεῦμα» ζῳοποιεῖν, ὅπερ ἰσοδυναμεῖ τῷ
πρὸς διάνοιαν. Ἔστι γοῦν παρὰ τῷ Παύλῳ ἀνάλογόν τι
εὑρεῖν τοῖς νομισθεῖσιν ἂν ἐναντιώμασι κατὰ τὸν προφήτην.
Ὡς γὰρ ὅπου μὲν Ἰεζεκιὴλ λέγει· «Ἔδωκα αὐτοῖς
δικαιώματα οὐ καλὰ καὶ προστάγματα οὐ καλά, ἐν οἷς οὐ
ζήσονται ἐν αὐτοῖς», ὅπου δέ· «Ἔδωκα αὐτοῖς δικαιώματα
καλὰ καὶ προστάγματα καλά, ἐν οἷς ζήσονται ἐν αὐτοῖς»,
ἤτοι ἰσοδυναμοῦν γε τούτοις· οὕτω καὶ ὁ Παῦλος, ὅπου
μὲν τὸ τοῦ νομικοῦ γράμματος διαβαλεῖν θέλει, φησίν·
«Εἰ δὲ ἡ διακονία τοῦ θανάτου ἐν γράμμασιν ἐντετυπωμένη
λίθοις ἐγενήθη ἐν δόξῃ, ὥστε μὴ δύνασθαι ἀτενίσαι
τοὺς υἱοὺς Ἰσραὴλ εἰς τὸ πρόσωπον Μωϋσέως διὰ τὴν
δόξαν τοῦ προσώπου αὐτοῦ τὴν καταργουμένην, πῶς οὐχὶ
μᾶλλον ἡ διακονία τοῦ πνεύματος ἔσται ἐν δόξῃ;» Ὅπου
δὲ θαυμάζει τὸν νόμον καὶ ἀποδέχεται, πνευματικὸν αὐτὸν
ὀνομάζει λέγων· «Οἴδαμεν δὲ ὅτι ὁ νόμος πνευματικός
ἐστιν», ἀποδέχεται δὲ ἐν τῷ· «Ὥστε ὁ μὲν νόμος ἅγιος,
καὶ ἡ ἐντολὴ ἁγία καὶ δικαία καὶ ἀγαθή.»
| [7,20] Celse dit encore qu'il fut dénoncé aux Juifs
que s'ils n'observaient pas la loi, ils seraient traités de la même
manière qu'ils traitaient leurs ennemis : après quoi, il tire de la
doctrine de Jésus-Christ quelques enseignements qu'il prétend être
contraires à ceux de la loi et dont il veut se prévaloir contre nous.
Mais avant d'en venir à cela, il faut parler de ce qui précède. Je dis
donc que la loi est double ; la loi selon le sens littéral, et la loi selon
le sens spirituel, comme on le peut déjà recueillir de quelques-unes
des choses que nous avons dites. Il est dit de la première, non tant
par nous que par Dieu lui-même, parlant dans un des prophètes,
que ses commandements et ses préceptes ne sont pas bons ; mais
de l'autre, le même prophète fait dire à Dieu que ses
commandements et se préceptes sont bons ( Ezéch., XX, 25, vers.
21). Il n'y a pas d'apparence que dans un même endroit ce
prophète ait dit des choses qui se contredisent évidemment. S. Paul
dit tout de même que la lettre tue et que l'esprit donne la vie (II
Cor., 3,6); car la lettre et l'esprit sont la même chose que le sens
littéral et le sens spirituel ; de sorte que ce qu'on pourrait prendre
pour des contradictions se trouve dans S. Paul à peu près comme
dans le prophète. En effet, si Ézéchiel dit d'une part : Je leur ai
donné des commandements et des préceptes qui ne sont pas bons,
par le moyen desquels ils ne vivront point ; et de l'autre : je leur ai
donné des commandements et des préceptes qui sont bons, par le
moyen desquels ils vivront, ou, quoi qu'il en soit, quelque chose
d'équivalent : S. Paul aussi, lorsqu'il veut avilir le prix de la loi prise
à la lettre, voici comme il parle : Si le ministère de la lettre gravée
sur des pierres, qui était un ministère de mort, a été accompagné
d'une telle gloire que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder le
visage de Moïse à cause de la gloire et de la lumière dont il brillait
qui devait néanmoins finir, combien le ministère de l'esprit doit-il
être plus glorieux ? (II Cor., 7, let 8). Mais quand il veut louer et
recommander la loi, il lui donne le titre de spirituelle. Nous savons,
dit-il, que la loi est spirituelle (Rom., VII, 14). Il en fait encore
l'éloge, lors qu'il dit : La loi est sainte, et le commandement est
saint, juste, et bon (Ibid., XII).
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