[5,7] Ἀλλὰ καὶ ἑαυτῷ λαβών, ὡς ἄρα θεὸν νομίζουσι τὸν
οὐρανὸν Ἰουδαῖοι, τούτῳ ὡς ἄτοπον ἐπιφέρει, ἐγκαλῶν τοῖς
προσκυνοῦσι μὲν τὸν οὐρανὸν οὐχὶ δὲ καὶ τὸν ἥλιον καὶ τὴν
σελήνην καὶ τοὺς ἀστέρας, ὅτι τοῦτο ποιοῦσιν Ἰουδαῖοι ὡς
ἐνδεχόμενον τὸ μὲν ὅλον εἶναι θεόν, τὰ μέρη δ´ αὐτοῦ μὴ
θεῖα· καὶ ὅλον μὲν ἔοικε λέγειν τὸν οὐρανὸν μέρη δ´ αὐτοῦ
ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἀστέρας. Οὐ λέγουσι μὲν οὖν σαφῶς
οὔτε Ἰουδαῖοι οὔτε Χριστιανοὶ τὸν οὐρανὸν θεόν. Ἀλλὰ
δεδόσθω κατ´ αὐτὸν λέγεσθαι ὑπὸ Ἰουδαίων θεὸν εἶναι τὸν
οὐρανόν, ἔστω δὲ καὶ μέρη τοῦ οὐρανοῦ ἥλιος καὶ σελήνη
καὶ ἀστέρες—ὅπερ οὐ πάντως ἐστὶν ἀληθές, οὐδὲ γὰρ τὰ ἐπὶ
γῆς ζῷα καὶ φυτὰ μέρη γῆς—· πόθεν δὴ καὶ καθ´ Ἕλληνας
ἀληθὲς ὅτι, ἐὰν ὅλον τι θεὸς ᾖ, ἤδη καὶ τὰ μέρη αὐτοῦ ἐστι
θεῖα; Σαφῶς δὴ τὸν ὅλον κόσμον λέγουσιν εἶναι θεόν,
Στωϊκοὶ μὲν τὸν πρῶτον οἱ δ´ ἀπὸ Πλάτωνος τὸν δεύτερον
τινὲς δ´ αὐτῶν τὸν τρίτον. Ἆρ´ οὖν κατὰ τοὺς τοιούτους,
ἐπεὶ τὸ ὅλον ὁ κόσμος θεός ἐστιν, ἤδη καὶ τὰ μέρη αὐτοῦ
θεῖα· ὡς εἶναι θεῖα οὐ μόνον ἀνθρώπους ἀλλὰ καὶ πάντα τὰ
ἄλογα ζῷα, μέρη ὄντα τοῦ κόσμου, πρὸς δὲ τούτοις καὶ τὰ
φυτά; Εἰ δὲ μέρη τοῦ κόσμου καὶ τὰ ὄρη καὶ οἱ ποταμοὶ
καὶ αἱ θάλασσαι, ἆρ´ ἐπεὶ ὅλος ὁ κόσμος θεός ἐστιν, ἤδη
καὶ οἱ ποταμοὶ καὶ αἱ θάλασσαι θεοί εἰσιν; Ἀλλ´ οὐδὲ τοῦτο
φήσουσιν Ἕλληνες· τοὺς δ´ ἐπιστατοῦντας εἰ ἄρα δαίμονας
—ἢ θεούς, ὡς ἐκεῖνοι ὀνομάζουσι—ποταμοῖς καὶ θαλάσσαις,
τούτους ἂν λέγοιεν θεούς· καὶ τὸ καθολικὸν Κέλσου γίνεται
καὶ καθ´ Ἕλληνας, τοὺς τὴν πρόνοιαν εἰσάγοντας, ψεῦδος,
ὅτι ἐάν τι ὅλον ᾖ θεός, πάντως τὰ μέρη τούτου ἐστὶ θεῖα.
Ἀκολουθεῖ δὲ τῷ Κέλσου λόγῳ, ἐὰν θεὸς ᾖ ὁ κόσμος, πάντα
τὰ ἐν αὐτῷ εἶναι θεῖα, μέρη ὄντα τοῦ κόσμου. Καὶ κατὰ
τοῦτο θεῖα ἔσται ζῷα μυῖαι καὶ σκνίφες καὶ σκώληκες καὶ
πᾶν τὸ τῶν ὄφεων εἶδος ἀλλὰ καὶ τὸ τῶν ὀρνέων καὶ τὸ τῶν
ἰχθύων· ἅπερ οὐδ´ οἱ λέγοντες θεὸν εἶναι τὸν κόσμον
φήσουσιν. Οἱ δὲ κατὰ τὸν τοῦ Μωϋσέως νόμον βιοῦντες
Ἰουδαῖοι, κἂν μηδὲν εἰδῶσιν ἐκδέχεσθαι κεκρυμμένως
εἰρημένον τοῦ νόμου βούλημα καὶ ἀπόρρητόν τι ἐμφαῖνον,
οὔτε τὸν οὐρανὸν φήσουσιν εἶναι θεὸν οὔτε τοὺς ἀγγέλους.
| [5,7] Mais Celse, supposant, comme il lui plaît,
que les Juifs prennent le ciel pour Dieu, il en infère contre eux qu'il
est absurde d'adorer le ciel, et de ne pas adorer le soleil, la lune et
les étoiles; ce qu'ils font, dit-il, comme s'il était possible que le Tout
fut Dieu, et qu'il n'y eût rien de divin dans les parties. Je crois que
par le tout il entend le ciel, et par les parties, le soleil, la lune et
les étoiles Il est assez évident que le ciel ne passe pas pour Dieu, ni
parmi les Juifs, ni parmi les chrétiens ; mais accordons lui, puisqu'il le
veut, que les Juifs prennent le ciel pour Dieu. Accordons-lui encore que
le soleil, la lune et les étoiles soient des parties du ciel : bien que
cela ne soit pas nécessairement véritable, puisque les animaux et les
plantes qui sont sur la terre ne sont pas des parties de la terre. Comment
nous prouvera-il que, selon les Grecs mêmes, si un tout est Dieu, il faut
qu'il y ait aussi de la divinité dans ses parties? Chacun sait que, parmi
les stoïciens, tout l'univers passe pour Dieu, et pour le premier des
dieux ; parmi quelques platoniciens pour le second ; et parmi d'autres
pour le troisième. Dirons-nous que, selon eux, puisque tout l'univers est
Dieu, ses parties ont aussi de la divinité ; de sorte que, non seulement
les hommes, mais encore les animaux sans raison qui sont des parties de
l'univers, et les plantes mêmes soient des êtres divins? Et comme les
fleuves, les mers et les montagnes sont pareillement des parties de
l'univers, faudra-t-il croire que, si tout l'univers est Dieu, les fleuves
et les mers soient aussi des dieux? Les Grecs n'en demeureront pas
d'accord ; ils diront que, soit ces démons, soit ces divinités, comme ils
parlent, qui président sur les fleuves et sur les mers, que ce sont
ceux-là qui sont des dieux. Ainsi, la proposition universelle de Celse:
Que si un Tout est Dieu, il faut qu'il y ait aussi de la divinité dans ses
parties, se trouve fausse, selon les Grecs mêmes qui admettent la
Providence. Il s'ensuivrait encore, de là, que si l'univers est Dieu, il
n'y aurait rien dans l'univers qui ne fût divin, étant du nombre de ses
parties. De sorte que tous les animaux, les mouches, les moucherons, les
vers, les serpents, de quelque espèce qu'ils puissent être, seraient des
êtres divins, aussi bien que les oiseaux et les poissons. Ce que ne
voudraient pas dire ceux mêmes qui disent que l'univers est Dieu. Pour les
Juifs qui se conforment aux préceptes de la loi de Moïse, quand ils ne
sauraient trouver l'explication d'aucune des choses qui y sont dites
obscurément et qui renferment quelque sens caché, ils n'attribueraient pas
pour cela la divinité, ni au ciel, ni aux anges.
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