[5,6] Μετὰ ταῦτα δὲ τοιαύτην ἐκτίθεται περὶ Ἰουδαίων
λέξιν· Πρῶτον οὖν τῶν Ἰουδαίων θαυμάζειν ἄξιον, εἰ τὸν
μὲν οὐρανὸν καὶ τοὺς ἐν τῷδε ἀγγέλους σέβουσι, τὰ σεμνότατα
δὲ αὐτοῦ μέρη καὶ δυνατώτατα, ἥλιον καὶ σελήνην καὶ τοὺς
ἄλλους ἀστέρας ἀπλανεῖς τε καὶ πλανήτας, ταῦτα παραπέμπουσιν·
ὡς ἐνδεχόμενον τὸ μὲν ὅλον εἶναι θεόν, τὰ δὲ μέρη
αὐτοῦ μὴ θεῖα, ἢ τοὺς μὲν ἐν σκότῳ που ἐκ γοητείας οὐκ
ὀρθῆς τυφλώττουσιν ἢ δι´ ἀμυδρῶν φασμάτων ὀνειρώττουσιν
ἐγχρίμπτειν λεγομένους εὖ μάλα θρησκεύειν, τοὺς δ´ ἐναργῶς
οὕτως καὶ λαμπρῶς ἅπασι προφητεύοντας, δι´ ὧν ὑετούς
τε καὶ θάλπη καὶ νέφη καὶ βροντάς, ἃς προσκυνοῦσι, καὶ
ἀστραπὰς καὶ καρποὺς καὶ γονὰς ἁπάσας ταμιεύεσθαι, δι´
ὧν αὐτοῖς ἀνακαλύπτεσθαι τὸν θεόν, τοὺς φανερωτάτους
τῶν ἄνω κήρυκας, τοὺς ὡς ἀληθῶς οὐρανίους ἀγγέλους,
τούτους ἡγεῖσθαι τὸ μηδέν. Ἐν τούτοις δὲ δοκεῖ μοι συγκεχύσθαι
ὁ Κέλσος καὶ ἀπὸ παρακουσμάτων ἃ μὴ ᾔδει γεγραφέναι·
σαφὲς γὰρ τοῖς τὰ Ἰουδαίων ἐξετάζουσι καὶ τὰ
Χριστιανῶν ἐκείνοις συνάπτουσιν ὅτι τῷ μὲν νόμῳ ἀκολουθοῦντες
Ἰουδαῖοι, λέγοντι ἐκ προσώπου θεοῦ· «Οὐκ
ἔσονταί σοι θεοὶ ἕτεροι πλὴν ἐμοῦ. Οὐ ποιήσεις σεαυτῷ
εἴδωλον οὐδὲ παντὸς ὁμοίωμα, ὅσα ἐν τῷ οὐρανῷ ἄνω καὶ
ὅσα ἐν τῇ γῇ κάτω καὶ ὅσα ἐν τοῖς ὕδασιν ὑποκάτω τῆς γῆς·
οὐ προσκυνήσεις αὐτοῖς οὐδὲ μὴ λατρεύσῃς αὐτοῖς», οὐδὲν
ἄλλο σέβουσιν ἢ τὸν ἐπὶ πᾶσι θεόν, ὃς ἐποίησε τὸν οὐρανὸν
καὶ τὰ λοιπὰ πάντα. Δῆλον δ´ ὅτι οἱ κατὰ τὸν νόμον βιοῦντες
σέβοντες τὸν ποιήσαντα τὸν οὐρανὸν οὐ συσσέβουσι τῷ θεῷ
τὸν οὐρανόν. Ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐν τῷ οὐρανῷ ἀγγέλους οὐδεὶς
τῶν δουλευόντων τῷ Μωϋσέως νόμῳ προσκυνεῖ· ὁμοίως
δὲ τῷ μὴ προσκυνεῖν ἥλιον καὶ σελήνην καὶ τοὺς ἀστέρας,
«τὸν κόσμον τοῦ οὐρανοῦ», ἀπέχονται τοῦ προσκυνεῖν
οὐρανὸν καὶ τοὺς ἐν αὐτῷ ἀγγέλους, πειθόμενοι τῷ λέγοντι
νόμῳ· «Καὶ μὴ ἀναβλέψας εἰς τὸν οὐρανὸν καὶ ἰδὼν τὸν
ἥλιον καὶ τὴν σελήνην καὶ τοὺς ἀστέρας, πάντα τὸν κόσμον
τοῦ οὐρανοῦ, πλανηθεὶς προσκυνήσῃς αὐτοῖς καὶ λατρεύσῃς
αὐτοῖς, ἃ ἀπένειμε κύριος ὁ θεός σου αὐτὰ πᾶσι τοῖς ἔθνεσιν».
| [5,6] Voici ce qu'il ajoute, touchant les Juifs : Il y a d'abord sujet de
s'étonner que les Juifs qui servent religieusement le ciel et les anges
qui y habitent, jugent indignes du même honneur le soleil, la lune et les
autres astres, tant les étoiles fixes que les planètes; ce qu'il y a de
plus vénérable et de plus puissant dans le ciel : comme s'il était
possible que le Tout fût Dieu, et qu'il n'y eût rien de divin dans les
parties ; ou qu'il fût raisonnable d'adorer avec le plus profond respect
ceux qu'on prétend qui se montrent, je ne sais où, dans les ténèbres, et
par les illusions de la magie, à de pauvres aveugles, à des rêveurs qui se
repaissent de visions creuses; et de ne compter pour rien ces hérauts du
monde supérieur qui portent des caractères si visibles de ce qu'ils sont,
ces anges véritablement célestes qui font à tous les hommes des
prédictions si claires et si certaines ; qui président sur la pluie et sur
la chaleur; sur les nuées, sur le tonnerre adoré par les Juifs, et sur les
éclairs ; sur la production des fruits et sur la naissance de toutes
choses; qui leur ont fait connaître Dieu à eux-mêmes. Celse, à mon avis,
tombe ici dans la confusion et dans le désordre, pour avoir écrit des
choses qu'il ne savait pas ou dont il avait été mal informé; car ceux qui
ont pris connaissance de la doctrine des Juifs et de la conformité qu'elle
a avec celle des chrétiens, savent que les Juifs ont une loi où Dieu est
introduit, disant : "N'ayez point d'autres dieux que moi : Ne vous faites
point d'image, ni de représentation d'aucune chose qui soit en haut dans
le ciel, ni en bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre : Ne les
adorez et ne les servez point" (Exod., III, 4 et 5 ). Et que suivant cette
loi ils ne servent religieusement que le grand Dieu qui a fait le ciel,
comme il a fait tout le reste. Or il est clair que ceux que servent
religieusement de la manière que la loi l'ordonne celui qui a fait le
ciel, ne servent pas religieusement le ciel avec Dieu. Il n'y a non plus
aucun de ceux qui observent la loi de Moïse qui adore les anges du ciel.
Ils ne s'abstiennent pas moins d'adorer le ciel et ses anges, que d'adorer
le soleil, la lune et les étoiles, qui sont l'ornement du ciel; et ils se
souviennent de ce précepte : Gardez-vous que levant les yeux en haut, et
voyant le soleil, et la lune, et les étoiles, et toutes les beautés du
ciel, vous ne vous portiez par erreur à adorer ces choses et à les servir
: c'est ce que le Seigneur votre Dieu a donné à toutes les nations pour
leur partage (Deut., IV, 19).
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