[5,49] Ἀλλ´ οὐδὲ ἐπὶ τῷ συῶν ἀπέχεσθαι ὡς μεγάλῳ τινὶ
Ἰουδαῖοι σεμνύνονται, ἐπὶ δὲ τῷ τὴν καθαρῶν καὶ ἀκαθάρτων
ζῴων φύσιν μεμαθηκέναι καὶ τὴν τούτου αἰτίαν ἐγνωκέναι
καὶ τὸν σῦν ἐν ἀκαθάρτοις τετάχθαι. Καὶ ταῦτα δὲ σύμβολά
τινων ἦν μέχρι τῆς Ἰησοῦ ἐπιδημίας, μεθ´ ἣν τῷ μαθητῇ
αὐτοῦ λέλεκται, μηδέπω νοοῦντι τὸν περὶ τούτων λόγον καὶ
φάσκοντι· «Οὐδὲν κοινὸν ἢ ἀκάθαρτον εἰσῆλθεν εἰς τὸ
στόμα μου», τό· «Ἃ ὁ θεὸς ἐκαθάρισε σὺ μὴ κοίνου.»
Οὔτ´ οὖν πρὸς Ἰουδαίους οὔτε πρὸς ἡμᾶς ἐστι τὸ οὐ μόνον
συῶν ἀλλὰ προσέτι αἰγῶν καὶ οἰῶν καὶ βοῶν καὶ ἰχθύων
ἀπέχεσθαι τοὺς Αἰγυπτίων ἱερεῖς. Ἀλλ´ ἐπεὶ «οὐ τὰ
εἰσερχόμενα εἰς τὸ στόμα κοινοῖ τὸν ἄνθρωπον», καὶ
«βρῶμα ἡμᾶς οὐ παραστήσει τῷ θεῷ», οὐ μέγα φρονοῦμεν
μὴ ἐσθίοντες οὐδ´ ἀπὸ γαστριμαργίας ἥκομεν ἐπὶ τὸ ἐσθίειν.
Διόπερ τὸ ὅσον ἐφ´ ἡμῖν οἱ ἀπὸ Πυθαγόρου ἐμψύχων
ἀπεχόμενοι χαιρόντων. Ὅρα δὲ καὶ τὴν διαφορὰν τοῦ
αἰτίου τῆς τῶν ἐμψύχων ἀποχῆς τῶν ἀπὸ τοῦ Πυθαγόρου
καὶ τῶν ἐν ἡμῖν ἀσκητῶν. Ἐκεῖνοι μὲν γὰρ διὰ τὸν περὶ
ψυχῆς μετενσωματουμένης μῦθον ἐμψύχων ἀπέχονται· καὶ τίς
φίλον υἱὸν ἀείρας
σφάξει ἐπευχόμενος μέγα νήπιος;
Ἡμεῖς δὲ κἂν τὸ τοιοῦτο πράττωμεν, ποιοῦμεν αὐτό, ἐπεὶ
ὑπωπιάζομεν «τὸ σῶμα» καὶ δουλαγωγοῦμεν καὶ βουλόμεθα
νεκροῦν «τὰ μέλη τὰ ἐπὶ τῆς γῆς, πορνείαν, ἀκαθαρσίαν,
ἀσέλγειαν, πάθος, ἐπιθυμίαν κακήν»· καὶ πάντα γε
πράττομεν, ἵνα «τὰς πράξεις τοῦ σώματος» θανατώσωμεν.
| [5,49] Les Juifs ne se glorifient point non plus de ce qu'ils ne mangent pas de
pourceau, comme si c'était quelque chose de fort considérable ; mais ils
se glorifient de ce qu'ils connaissent la nature des animaux purs et des
impurs, et de ce qu'ils savent la cause de cette différence, par où ils
ont appris que le pourceau est du nombre des derniers. Au reste, cette
distinction a servi à représenter quelque autre chose, jusqu'à la venue de
Jésus ; mais depuis, comme son disciple n'en comprenait pas encore le
mystère, et qu'il disait : Je n'ai jamais rien mange d'impur ou de souillé
(Act., X, 14, 15) il lui fut ainsi répondu : N'appelle pas impur ce que
Dieu a purifié. Ni les Juifs, ni nous, n'avons donc nul intérêt à la
pratique des prêtres égyptiens qui s'abstiennent, non seulement de chair
de pourceau, mais, de plus de celle de chèvre, et de brebis, et de vache,
et de poisson. Comme ce n'est pas ce qui entre dans la bouche de l'homme
qui le rend impur (Matth., XV, 11), et que les viandes ne nous rendront
pas agréables à Dieu (I Cor.. VlII, 8), nous ne faisons pas vanité de ne
point manger, et quand nous mangeons, ce n'est pas par gourmandise. Ainsi,
il ne tiendra pas a nous qu'on ne renvoie bien loin les disciples de
Pythagore, qui ne mangent de rien qui ait été animé. Vous voyez assez la
différence qu'il y a entre la raison qui oblige les pythagoriciens à cette
abstinence, et celle qui y oblige ceux qu'on nomme ascètes parmi nous.
Ceux-là s'abstiennent de manger de rien qui ait été animé, à cause de la
fausse opinion où ils sont touchant la transmigration de l'âme d'un corps
dans un autre.
"Malheureux ! c'est ton fils que tu mets sur l'autel :
C'est lui qui de ta main reçoit le coup mortel".
Mais nous, si nous faisons quelque chose de semblable, c'est pour dompter
notre corps et pour le réduire en servitude (I Cor., IX, 27), c'est pour
faire mourir les membres de l'homme terrestre qui est en nous, la
fornication, l'impureté, l'impudicité, les abominations, les mauvais
désirs (Col., Ill, 5), c'est enfin pour ne rien négliger de ce qui peut
mortifier les actes du corps (Rom., VIII, 13).
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