[5,48] Κἂν σεμνύνωνται τοίνυν Ἰουδαῖοι τῇ περιτομῇ,
χωρίσουσιν αὐτὴν οὐ μόνον τῆς Κόλχων καὶ Αἰγυπτίων
περιτομῆς ἀλλὰ καὶ τῆς Ἰσμαηλιτῶν Ἀράβων, καίτοι γε
ἀπὸ τοῦ προπάτορος αὐτῶν Ἀβραὰμ τοῦ Ἰσμαὴλ γεγενημένου
καὶ σὺν ἐκείνῳ περιτεμνομένου. Λέγουσι δὲ Ἰουδαῖοι
τὴν μὲν ὀκταήμερον περιτομὴν εἶναι τὴν προηγουμένην, τὴν
δὲ μὴ τοιαύτην ἐκ περιστάσεως· καὶ τάχα διά τινα πολέμιον
τῷ Ἰουδαίων ἔθνει ἄγγελον αὐτὴ ἐτελεῖτο, δυνάμενον μὲν
σίνεσθαι τοὺς μὴ περιτεμνομένους αὐτῶν, ἀτονοῦντα δὲ ἐν
τοῖς περιτεμνομένοις. Ὅπερ φήσει τις δηλοῦσθαι ἐκ τῶν ἐν
τῇ Ἐξόδῳ γεγραμμένων, ἐν οἷς ὁ ἄγγελος πρὸ μὲν τῆς
περιτομῆς τοῦ Ἐλιάζαρ ἐνεργεῖν ἐδύνατο κατὰ Μωϋσέως,
περιτμηθέντος δ´ αὐτοῦ οὐδὲν ἴσχυσε. Καὶ τοιαῦτά γε
μαθοῦσα ἡ «Σεπφώρα λαβοῦσα ψῆφον περιέτεμε» τὸ
παιδίον ἑαυτῆς, κατὰ μὲν τὰ κοινὰ τῶν ἀντιγράφων λέγειν
ἀναγεγραμμένη τό· «ἔστη τὸ αἷμα τῆς περιτομῆς τοῦ
παιδίου μου», κατὰ δὲ τὸ ἑβραϊκὸν αὐτό· «Νυμφίος
αἱμάτων σύ μοι.» ᾜδει γὰρ τὸν περὶ τοῦ τοιουδὶ ἀγγέλου
λόγον, δυναμένου πρὸ τοῦ αἵματος καὶ παυομένου διὰ τὸ
τῆς περιτομῆς αἷμα· ἐφ´ ᾧ καὶ ἐλέχθη αὐτῷ τό· «Νυμφίος
αἱμάτων σύ μοι.»
Ἀλλὰ ταῦτα μὲν περιεργότερά πως εἶναι δοκοῦντα καὶ οὐ
κατὰ τὴν τῶν πολλῶν ἀκοὴν παρακεκινδυνευμένως ἐπὶ
τοσοῦτον λελέχθω, οἷς ἔτι ἓν ὡς Χριστιανῷ πρέπον προσθεὶς
ἐπὶ τὰ ἑξῆς μεταβήσομαι. Ἐδύνατο γὰρ οὗτος οἶμαι ὁ
ἄγγελος κατὰ τῶν μὴ περιτεμνομένων ἀπὸ τοῦ λαοῦ καὶ
ἁπαξαπλῶς πάντων τῶν σεβόντων μόνον τὸν δημιουργόν,
καὶ ἐπὶ τοσοῦτόν γε ἐδύνατο, ὅσον οὐκ ἀνειλήφει σῶμα ὁ
Ἰησοῦς. Ὅτε δ´ ἀνείληφε, καὶ περιετέμνετο τὸ ἐκείνου σῶμα,
καθῃρέθη πᾶσα ἡ κατὰ τῶν ἐν τῇ θεοσεβείᾳ ταύτῃ μὴ
περιτεμνομένων δύναμις αὐτοῦ· ἀφάτῳ γὰρ θειότητι
καθεῖλεν ἐκεῖνον ὁ Ἰησοῦς. Διὸ τοῖς μαθηταῖς αὐτοῦ
ἀπείρηται περιτέμνεσθαι καὶ λέγεται αὐτοῖς· «Ὅτι ἐὰν
περιτέμνησθε, Χριστὸς οὐδὲν ὑμᾶς ὠφελήσει.»
| [5,48] Après cela, quand les Juifs se glorifieraient
de leur circoncision, ils pourraient fort bien montrer
qu'elle diffère non seulement de celle des habitants de la Colchide et des
Égyptiens, mais même de celle des Arabes ismaélites (Gen., XVII, 26);
quoiqu'Ismaël soit fils de leur patriarche Abraham, et qu'il ait été
circoncis avec lui. Les Juifs disent que la circoncision qui se fait le
huitième jour, est la vraie et légitime circoncision; et qu'il n'y en a
d'autre que par accident. Peut-être que cette dernière se pratiquait parmi
eux au défaut de l'autre, à cause de quelqu'ange ennemi de leur nation, et
qui pouvait leur faire du mal lorsqu'ils n'étaient pas circoncis ; mais
qui n'avait plus aucun pouvoir dès qu'ils l'étaient. Pour preuve de cela,
quelqu'un pourrait alléguer ce qui est écrit dans l'Exode, où il paraît
que Moïse fut exposé à la poursuite de l'ange, avant la circoncision
d'EIiazar, mais qu'après il ne le fut plus (Exode. IV, 24, 25). Séphora,
qui le savait, prit une pierre aiguë et en circoncit son fils, disant,
selon les exemplaires communs : "Le sang de la circoncision de mon fils est
arrêté"; mais, selon le texte Hébreu, "Tu es pour moi un époux de sang". Car
elle était instruite touchant cet ange, qui avait du pouvoir jusqu'à
l'effusion de de sang; mais qui ne pouvait plus rien aussitôt qu'on
l'avait répandu par la circoncision. C'est ce qui lui fit dire à Moïse :
"Tu es pour moi un époux de sang". Mais il suffit de ce que nous nous sommes
hasardés de dire sur une question qui semble n'être que curieuse et qui
est au-dessus de la portée du commun. J'y ajouterai seulement une chose
comme chrétien; après quoi je passerai au reste. C'est qu'à mon avis, le
pouvoir de cet ange s'étendait sur les incirconcis, soit d'entre le peuple
juif, soit en général, d'entre tous ceux qui n'adoraient que le Créateur
de l'univers ; qu'il s'étendait, dis-je, sur eux pendant que Jésus-Christ
n'avait pas encore pris notre chair ; mais que depuis qu'il l'a prise et
qu'il a été circoncis, ceux qui embrassent le culte du même Dieu n'ont
plus à craindre ce pouvoir, bien qu'ils ne se lassent point circoncire,
Jésus l'ayant détruit par son ineffable divinité. C'est pourquoi l'usage
de la circoncision est défendu à ses disciples ; et ils sont avertis que
s'ils se font circoncire, Jésus-Christ ne leur servira de rien (Gal., V,
2).
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