[5,41] Ἴδωμεν δὲ καὶ τὰ ἑξῆς τῷ Κέλσῳ λεγόμενα, ἐν οἷς
σφόδρα μὲν ἐλάχιστά ἐστι τὰ περὶ Χριστιανῶν πλεῖστα δὲ
ὅσα περὶ Ἰουδαίων. Φησὶν οὖν· Εἰ μὲν δὴ κατὰ ταῦτα
περιστέλλοιεν Ἰουδαῖοι τὸν ἴδιον νόμον, οὐ μεμπτὰ αὐτῶν,
ἐκείνων δὲ μᾶλλον, τῶν καταλιπόντων τὰ σφέτερα καὶ τὰ
Ἰουδαίων προσποιουμένων. Εἰ δ´ ὥς τι σοφώτερον εἰδότες
σεμνύνονταί τε καὶ τὴν ἄλλων κοινωνίαν ὡς οὐκ ἐξ ἴσου
καθαρῶν ἀποστρέφονται, ἤδη ἀκηκόασιν ὅτι οὐδὲ τὸ περὶ
οὐρανοῦ δόγμα ἴδιον λέγουσιν ἀλλ´ ἵνα πάντα ἐάσω, καὶ
Πέρσαις, ὥς που δηλοῖ καὶ Ἡρόδοτος, πάλαι δεδογμένον.
«Νομίζουσι γάρ», φησί, «Διῒ μὲν ἐπὶ τὰ ὑψηλότατα τῶν
ὀρέων ἀναβαίνοντες θυσίας ἔρδειν, τὸν κύκλον πάντα τοῦ
οὐρανοῦ Δία καλέοντες». Οὐδὲν οὖν οἶμαι διαφέρειν Δία
Ὕψιστον καλεῖν ἢ Ζῆνα ἢ Ἀδωναῖον ἢ Σαβαὼθ ἢ Ἀμοῦν,
ὡς Αἰγύπτιοι, ἢ Παπαῖον, ὡς Σκύθαι. Οὐ μὴν οὐδὲ κατὰ
ταῦτα ἁγιώτεροι τῶν ἄλλων ἂν εἶεν, ὅτι περιτέμνονται·
τοῦτο γὰρ Αἰγύπτιοι καὶ Κόλχοι πρότεροι· οὐδ´ ὅτι συῶν
ἀπέχονται· καὶ γὰρ τοῦτ´ Αἰγύπτιοι, καὶ προσέτι αἰγῶν τε
καὶ οἰῶν καὶ βοῶν τε καὶ ἰχθύων, καὶ κυάμων γε Πυθαγόρας
τε καὶ οἱ μαθηταὶ καὶ ἐμψύχων ἁπάντων. Οὐ μὴν οὐδ´
εὐδοκιμεῖν παρὰ τῷ θεῷ καὶ στέργεσθαι διαφόρως τι τῶν
ἄλλων τούτους εἰκός, καὶ πέμπεσθαι μόνοις αὐτοῖς ἐκεῖθεν
ἀγγέλους, οἷον δή τινα μακάρων χώραν λαχοῦσιν· ὁρῶμεν
γὰρ αὐτούς τε καὶ τὴν χώραν τίνων ἠξίωνται.
Οὗτος μὲν οὖν ὁ χορὸς ἀπίτω δίκην ἀλαζονείας ὑποσχών,
οὐκ εἰδὼς τὸν μέγαν θεὸν ἀλλ´ ὑπὸ τῆς Μωϋσέως γοητείας
ὑπαχθείς τε καὶ ψευσθεὶς κἀκείνης οὐκ ἐπ´ ἀγαθῷ τέλει
γεγονὼς μαθητής.
| [5,41] Voyons ce qu'il dit ensuite, quoique cela regarde principalement les Juifs
et qu'il n'y ait que fort peu de chose touchant les chrétiens. Si dans ses
vues, dit-il, les Juifs veulent demeurer attachés à leurs lois, on ne
saurait les en blâmer: il faut plutôt blâmer ceux qui abandonnent leurs
propres coutumes pour prendre celles des Juifs. Mais s'ils font les vains,
prétendant être bien plus éclairés que les autres, et s'ils réfutent
d'avoir commerce avec le reste des hommes comme avec des personnes moins
pures, nous leur avons déjà fait voir que leur opinion touchant le ciel,
pour ne parler que de celle-là, ne leur est pas particulière, et que les
Perses l'ont eue, il y a longtemps, selon le témoignage d'Hérodote (Liv.
I); car il nous assure qu'ils ont accoutumé d'aller offrir leurs
sacrifices à Jupiter sur les plus hautes montagnes, donnant le nom de
Jupiter à toute cette étendue du ciel qui nous environne. Je crois donc
qu'il est fort indifférent, pour désigner Jupiter, de le nommer ou le
Très-Haut, ou Zen, ou Adonée, ou Sabaoth, ou Ammon, comme font les
Égyptiens, ou Papée, comme font les Scythes. Ils ne doivent pas non plus
s'imaginer être plus saints que les autres, sous prétexte qu'ils se font
circoncire, car les Égyptiens et les habitants de la Colchide le font
avant eux; ou parce qu'ils s'abstiennent de chair de pourceau, car les
Égyptiens s'en abstiennent également, et ils s'abstiennent de plus de
celle de chèvre et de brebis, et de vache et de poisson. Pythagore aussi
et ses disciples ne mangent ni fèves ni rien qui ait été animé. Enfin il
ne faut pas croire qu'ils soient plus agréables ni plus chers à Dieu que
le reste des hommes, ou qu'il n'envoie ses anges et ses messagers qu'à eux
seuls, comme s'ils habitaient quelque région fortunée : car nous voyons
bien quels privilèges ont été accordés à eux et à leur pays. Donnons donc
congé à cette troupe, et laissons-lui porter la peine de sa vanité. Ils ne
connaissent point le grand Dieu: mais s'étant laissé prendre et tromper
aux illusions de Moïse, ils se sont faits ses disciples pour leur malheur.
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